HistoireNucléaire

Fukushima, cinq ans après : “Ça s’arrose” à l’Écomotive de Marseille

Cinq ans après Fukushima, trente après Tchernobyl, « ça s’arrose » !… On aimerait en rire, si ces deux anniversaires n’étaient synonymes de drames et de dévastations. Ce vendredi 11 mars à Marseille (et ailleurs aussi *), la coopérative d’Europe Écologie-Les Verts organise une soirée Fukushima (programme ci-contre) afin de rappeler que, par ses conséquences incalculables et son étalement dans la durée, une catastrophe nucléaire n’est comparable à aucune autre catastrophe industrielle ou naturelle.

Vendredi à Marseille – Dans le cadre de l’appel de Bruno Boussagol pour l’organisation de 1 000 évènements culturels en France pour commémorer les 5 ans de Fukushima et les 30 ans de Tchernobyl, la coopérative EELV PACA organise à Marseille à l’Écomotive, vendredi 11 mars à partir de 18H30, une soirée culturelle Fukushima, à entrée libre mais limitée en nombre de places.

acteurs_réacteursAu programme :  18h 30  accueil musical par l’orchestre du  Bamboo Orchestra. 19 h  lecture théâtralisée d’extraits de la pièce d’Alain Persat “Acteurs Réacteurs”, créée en 2015 sur le thème du nucléaire. 19h 45 débat sur des solutions alternatives aux énergies nucléaires et fossiles, qui peuvent être mises en œuvre à l’échelle d’une famille ou d’une collectivité. Vers 20h 30, repas bio végétarien et local autour d’une grande table.

[dropcap]Un[/dropcap] rappel salutaire au moment où le risque nucléaire revient sur le devant de la scène. Notamment avec le projet de prolonger de dix ans la durée d’exploitation des réacteurs du parc français vieillissant (58 réacteurs, plus l’EPR de Flamanville en cours de construction problématique). Et cela au moment où la Suisse, l’Allemagne et le Luxembourg demandent la fermeture à court terme des centrales frontalières de Fessenheim, Bugey et Cattenom. Au moment encore où EDF se voit ployer sous la charge financière cumulée de trois « héritages » : remise aux normes du parce nucléaire de l’après-Fukushima ; reprise partielle des activités d’Areva – et de sa faillite ; casse-tête des EPR en projet (Grande-Bretagne, Chine) et en construction plus que problématique (Finlande, France) – avec démission du directeur financier de l’électricien…

La bonne nouvelle de ce fatras, si on ose dire, c’est que « notre » électricité si apparemment “compétitive” va augmenter salement dans les mois et années qui viennent (de 30 à 50 % !). Bonne nouvelle en ce sens que le coût réel du nucléaire se dévoilera dans sa réalité crue face aux énergies alternatives renouvelables. Dès lors, les choix énergétiques apparaîtront sans doute, il faut l’espérer, plus évidents.

Fukushima : 11 mars 2011, les réacteurs 1, 2 et 3 et la piscine de désactivation du réacteur 4 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi sont atteints par un séisme majeur puis d’un tsunami. Des incendies suivis d’explosions vont contribuer à ruiner définitivement les installations et relâcher des quantités massives d’effluents radioactifs gazeux et liquides.

Toute une région s’est trouvée ruinée : population évacuée, contamination des personnes, des animaux et des plantes; agriculture et pêche ruinées, terres contaminées par la radioactivité, rejets toxiques dans l’air et dans la mer. Les conséquences d’une telle catastrophe sont humainement inacceptables.

Sur les 300 000 personnes de la préfecture de Fukushima qui ont évacué la zone, jusqu’en août 2013, d’après les chiffres de la Croix-Rouge, approximativement 1 600 morts seraient liées aux conditions d’évacuation, comme l’hébergement en abris d’urgence ou en logement temporaire, l’épuisement dû aux déplacements, l’aggravation de maladies existantes consécutives à la fermeture d’hôpitaux, les suicides, etc. Un évaluation qui est comparable aux 1 599 décès directement causés par le séisme et le tsunami dans la préfecture de Fukushima, en 2011. De nombreuses municipalités refusent d’indiquer la cause exacte du décès, afin de ne pas perturber les futures projections de demande d’indemnisation des familles pour le pretium doloris.

Outre ces décès dans la préfecture de Fukushima, on compte 869 décès dans la préfecture de Miyagi et 413 dans celle d’Iwate.

En juin 2013, pour la seule préfecture de Fukushima, 150 000 personnes étaient encore « réfugiées ». Selon la Croix-Rouge, outre leurs conditions de vie difficiles, ces réfugiés sont affectés par l’incertitude sur la date ou la possibilité d’un retour dans leur habitation d’origine. [Wikipedia].

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

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