Afrique(s)

(B)REVES D’AFRIQUE. Somalie, Côte d’Ivoire et Burkina, tombeaux de journalistes

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SOMALIE : Mort de Kate Peyton, journaliste de la BBC

Connue pour son engagement envers l’Afrique, Kate Peyton, 39 ans, est la première journaliste étrangère à être tuée en Somalie depuis une décennie. Elle a été tuée mercredi [15/02/05] à Mogadiscio, dix ans jour pour jour après le meurtre d’un confrère italien près de l’aéroport de la capitale somalienne. De 1993 à 1995, au plus fort de la guerre civile, neuf reporters étrangers avaient été tués en Somalie.

 

Les institutions somaliennes (président, gouvernement, parlement), mises en place ces derniers mois, sont installées au Kenya pour des raisons de sécurité.

Kate Peyton a succombé à ses blessures par balles mercredi à l’hôpital Medina de Mogadiscio. Elle a été tuée par des hommes non identifiés quelques heures après être arrivée en Somalie avec son collègue Peter Greste, qui lui n’a pas été blessé.

Les journalistes étrangers ont pour leur part commencé à quitter la Somalie jeudi, pour des raisons de sécurité.

La guerre civile en Somalie a fait entre 300.000 et 500.000 morts depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991. Le pays est engagé dans un difficile processus de normalisation depuis quelques mois. [Source : AFP 11.02.2005]

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COTE D’IVOIRE. Affaire Kieffer : quatrième voyage du juge Ramaël à Abidjan

Le juge d’instruction français Patrick Ramaël, chargé de l’enquête sur la disparition – il y a plus de 300 jours – en Côte d’Ivoire du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, est arrivé samedi à Abidjan. Après trois voyages en Côte d’Ivoire depuis le mois de mai 2004, le juge Ramaël avait centré son enquête sur Michel Legré, le beau-frère de Simone Gbagbo, l’épouse du président ivoirien. M. Legré, emprisonné à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), est la dernière personne identifiée à avoir vu vivant le journaliste, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan dans des circonstances mystérieuses. Il a été mis en examen par la justice ivoirienne pour “complicité d’enlèvement”, “séquestration” et “assassinat”.

 

Ancien de La Tribune, Guy-André était spécialiste de l’économie des matières premières et intervenait, dans ce secteur, en tant que journaliste mais aussi comme expert.

Une association s’est constituée et fait, notamment, signer une pétition: “Vérité pour Guy-André Kieffer“, BP 6501, 75064 Paris Cedex 02 [Avec AFP 12.02.2005]

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BURKINA FASO. Assassinat de Norbert Zongo : le procureur prédit… “un dénouement judiciaire inéluctable”

Norbert Zongo, directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant, avait été retrouvé mort, carbonisé dans son véhicule atteint par plusieurs impacts de balles, en compagnie de trois personnes, le 13 décembre 1998 sur une route déserte à Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou). Il enquêtait sur une affaire de meurtre mettant en cause François Compaoré, le frère du président burkinabè, et des membres de la garde présidentielle.

Cet assassinat “va connaître inéluctablement un dénouement judiciaire”, a déclaré à la télévision [15/02/05] le procureur général Abdoulaye Barry. “L’affaire Norbert Zongo est toujours en instruction (…) c’est un dossier très complexe. Le juge continue son information”, a indiqué M. Barry.

 

Dans un entretien en début du mois à la presse, François Compaoré s’est dit victime d’un “acharnement très calculé” de la part de ceux qui le soupçonnent d’avoir commandité l’assassinat du journaliste. Geneviève Zongo, la veuve du journaliste, avait affirmé à l’occasion du 6e anniversaire de la mort de son mari, que “le dossier est bloqué et le juge n’a pas les mains libres”. A la mi-janvier, le président Blaise Compaoré a exprimé son “souhait ardent de voir ce dossier élucidé”. [Source : AFP 12.02.2005]

J’ai connu Norbert Zongo à Lomé au début des années 70 ; il participait alors à une formation de journalistes en compagnie de deux autres Voltaïques, la Haute-Volta portant encore son nom colonial. Eyadéma, lui, régnait déjà sur le Togo. Bien que se tenant dans le cadre de l’école de journalisme dite « de l’Entente » (Togo, Bénin, Haute-Volta), la suspicion n’en était pas moins forte à l’encontre des Voltaïques. A tel point que ceux-ci, convaincus d’«espionnages», furent un jour arrêtés en plein milieu d’un cours, puis expulsés du Togo. Je ne devais plus revoir Norbert.

En savoir plus : Centre de presse Norbert-Zongo.

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