mon JOURNAL. Quand papa allait voter, sur le coup de midi
Il allait partir voter. Sur le coup de midi, un peu avant. Il s’était endimanché, puisque c’était dimanche. On vote toujours un dimanche. Mais en fait, s’il mettait ses beaux habits, sa cravate, son chapeau même, c’était pour honorer la Démocratie. Comme s’il était allé à la messe des croyants, ce qu’il n’était pas. Pas dans ce sens là. Car il croyait aussi, autrement, de toutes ses croyances de républicain, de socialiste, d’homme de gauche, de progrès, de justice… Il croyait donc à toutes ces valeurs qu’il aurait écrites avec majuscules. La République. Ce mot plain – j’écris exprès comme ça, comme dans plain-chant, à chanter pleinement, oui, pour se retrouver aussi sur le même plan de la société des justes, des frères, des égaux – sans majuscules de ma part, moi qui me méfie des statues, des édifies, ces monstres creux, souvent, comme les mots aussi – trop creux.
Ben, merci à tous (y a d’autres notes sur “cpd+”) de dire tout ça. Ça me touche beaucoup.