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Alger et les caricatures. Ne pas réveiller le diable (5)

Ici, à Alger – du moins dans ses principaux journaux –, pas une voix en contrepoint à l’affaire des caricatures de Mahomet. Ou alors, très en demi-teinte, et comme par exception, dans ce billet d’El Watan [04/02/06] où Chawki Amari écrit : «[…] Se mobiliser autour d’un dessin en oubliant d’autres faits beaucoup plus graves comme les attentats racistes en Europe, le colonialisme ethnico-religieux d’Israël ou l’islamophobie déclarée du monde blanc est un peu déplacé.»

Tout autre est le registre, par exemple, dans le quotidien L’Expression [03/02/06] sous le titre explicite : «Fanatisme démocratique». L’auteur, Ahmed Fattani, s’il parle à propos de la liberté d’expression d’«un principe sacro-saint», c’est pour le réduire aux intérêts économiques. Il ne peut donc être aussi sacré que l’image du prophète. Pourtant, quelques lignes plus bas, le journaliste relève que le premier ministre danois refuse de «faire passer les intérêts économiques de son pays avant la liberté d’expression». Si ce n’est pas un principe sacré, ça y ressemble, non ? Non !, renchérit le directeur du quotidien qui conclut : «Au fanatisme religieux, les adeptes du mal viennent de conjuguer le fanatisme démocratique».

Revoilà donc le Bien et le Mal érigés en seules valeurs humaines au nom des croyances, et dans une totale confusion. Donc, pas un article pour seulement tenter un pas de côté, ne serait-ce que sous le questionnement.

Sans doute s’agit-il de ne pas «tenter le diable» – qui ne dort que d’un oeil, de ne pas risquer la provocation. L’Algérie a touché le fond d’un gouffre atroce dont on ne peut vraiment prendre la mesure que sur place. Le traumatisme demeure présent, palpable à chaque détour d’une conversation. Ici moins qu’ailleurs il s’agirait de verser de l’acide sur les plaies, toujours à vif. La barbarie, d’ailleurs, n’est pas rentrée par magie dans la lampe d’Aladin. L’Algérie semble paralysée face à son «deuil impossible», titre du livre de Maurice Tarik-Maschino.

Mais en privé, il peut en aller autrement. Un courant laïque existe, qui se manifeste dans les partis de gauche. Il faut sans doute autant de force à un Algérien pour affirmer en public son athéisme ou son anti-cléricalisme – si on peut dire, dans la mesure où l’islam n’entretient pas de clergé au sens occidental – que pour une Algérienne revendiquant l’égalité de la Femme. Mais les deux cas existent – j’en ai rencontré –, ce qui différencie l’Algérie de bien d’autres pays islamiques, quand bien même ils se prétendraient des «Républiques islamiques» – je pense notamment à la Mauritanie.

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Une réflexion sur “Alger et les caricatures. Ne pas réveiller le diable (5)

  • les étranger savent que cella aller faire réagir le monde musulment
    c’est de la provocations sur tous en constatent les réagissment du monde occidental”francais”par rapport auw skétch de dieudonné
    par ailleur que le gouvernement le veuille ou pas la nouvelle génération est vraiment differente de l’ancienne
    rien qu’as voir les bachelier cette année ils se sont soulever pourtans ils savait tres bien que c’etait painne perdu mais ils l’on fait coméme
    pour les athés y’en a beaucoup
    les mentalité change

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