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Comment la CFDT et son « Schtroumpf jaune » ont anticipé la fin du mouvement anti-réforme des retraites

François, Guillaume et Nicolas dans le même bateau…

« Chérèque le fossoyeur… » Mon pote Langlois n’est pas du genre à y aller par quatre chemins et il en fout une rouste sévère à celui qu’il aime appeler le «Schtroumpf jaune». Lequel s’apprête, dirait-on, à récidiver sur l’air de la précédente réforme de la retraite, en 2003. J’ai aussi assisté au début d’halali (ah là là !) hier soir sur France 2. Je cite donc Langlois et vous pouvez le lire directo sur son blog de Politis : « En proposant au patronat « une négociation sur l’emploi des jeunes et des seniors », le grand chef à plumes de la CFDT a, de fait, pris acte de l’inéluctabilité de la loi qui sera votée demain par les députés, nonobstant une mobilisation sociale toujours impressionnante et un soutien de l’opinion qui ne se dément pas. Mme Parisot, présente sur le plateau, a évidemment sauté sur l’occasion, saluant « le retour à la raison » et se félicitant « qu’on passe enfin à autre chose ». »

Et puis, un « scoop » révélé par un commentateur du blog Panouille, Oliv31 : « Non Bernard, tu exagères. Le schtroumpf orange n’est pas Jaune, il est juste au service de la famille Sarko : Où trouvons nous une belle pub pour Malakoff Médéric ?… …en 4e de couverture du magazine CFDT de Septembre-Octobre titrant « Retraites Une autre réforme est possible ».

Ça me donne l’occasion de rattraper ici une info qui a déjà pas mal circulé et que je me promettais de « traiter » aussi.

Ça remonte au 14 octobre quand Médiapart, repris par l’AFP, le Nouvel Obs et d’autres médias, a dévoilé comment Guillaume Sarkozy, le frère de l'autre, vise le pactole du marché de la retraite complémentaire privée. Et prépare pour cela une alliance avec des acteurs semi-publics. Ainsi la « réforme » des retraites pourrait favoriser les intérêts du groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que le frangin Guillaume.

Selon Médiapart, la réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près". Parmi les opérateurs privés d'ores et déjà sur les rangs, figure le groupe Malakoff Médéric.

"Il ne s'agit pas que d'une coïncidence. Mais bien plutôt d'une stratégie concertée en famille", écrit Médiapart, "l'un assèche les régimes par répartition tandis que l'autre pose les fondements du système par capitalisation". Le site ajoute : "Guillaume Sarkozy a engagé son entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le bras armé financier de l'État, et sa filiale la Caisse nationale de prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile."

"Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", ajoute Médiapart. En effet, la Caisse des dépôts et consignations est une institution publique présidée par un parlementaire. Pour sa part, la Caisse nationale de prévoyance (CNP) est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations, de la Banque postale et du groupe Caisses d'Epargne, lui-même présidé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée.

En outre, la Caisse des dépôts gère le Fonds de réserve des retraites. "Pourquoi la CDC se lance-t-elle dans pareille aventure pour faire le jeu du système adverse, celui par capitalisation?", demande Médiapart. "Et pourquoi, de surcroît, le faire avec une entreprise dont le patron est le frère du chef de l'Etat?"

L'enjeu n'est pas mince. Le marché pourrait représenter "40 à 100 milliards d'euros" : en fonction de l'aspect final de la réforme, les Français connaîtront une baisse plus ou moins considérable du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension rapporté au salaire, et donc se précipiteront sur les systèmes de retraite complémentaire. Médiapart publie notamment un "business plan" confidentiel, qui fixe pour objectif une part de marche de "17%" d'ici dix ans.

Et voilà la pub qui orne la quatrième de couverture de CFDT-Magazine, selon le lecteur de Langlois (n’étant pas abonné audit magazine, je n’ai pas vérifié). Mais cela justifierait une fois de plus le sobriquet langloisien de Schtroumpf jaune, qui habille si bien le cédétiste en chef.

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5 réflexions sur “Comment la <span class="caps">CFDT</span> et son « Schtroumpf jaune » ont anticipé la fin du mouvement anti-réforme des retraites

  • faber

    Merdre de merdre, François Chérèque, le fils de son père, Jacques Chérèque, lui même ven­du, fos­soyeur de la sidé­rur­gie lor­raine, ex pro­lo pro­mul­gué super pré­fet à force de tor­tiller du bec, cireur de pompe du gou­ver­ne­ment Rocard, le mal, la vérole, se trans­met. Les Chérèque se repro­duisent et conti­nue à lécher dans le sens du poil. On passe à table avec le MEDEF, on se fait une petite bouffe pen­dant que les autres se font bouf­fer. Merdre de merdre, j’espère que les djeunes vont prendre le relais de la révolte, les djeunes « incon­trô­lables », qui sont la « han­tise » des gou­ver­nants. La mère Lagarde se féli­cite du dia­logue renoué. Tu parles d’un dia­logue. « François, tu repren­dras bien un peu de viande humaine, lui dit Laurence Parisot ». Merdre de merdre, j’en appelle à la pour­suite des manifs, blo­cage et tout le tou­tim, je vomis sur la table des négo­cia­tions et pro­clame, non pas la retraite à 60 piges, mais un reve­nu mini­mum pour tous, quoi qu’on fasse, qu’on bosse ou qu’on se les tâte, que cha­cun qui n’a pas deman­dé à naître, puisse vivre, man­ger, boire et dor­mir, aimer et vivre comme il l’entend. Merdre de merdre, il y a assez de thunes pour tous, merdre !

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  • Jean Louis

    Même pas une « négo­cia­tion » ! Parisot emploie les termes de « déli­bé­ra­tion sociale » tant le mot négo­cia­tion doit lui écor­cher la bouche !

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  • Dominique Dréan

    Il n’y a pas que Guillaume dans la com­bine, c’est un coup de billard à plu­sieurs bandes. Olivier, le demi frère, est une des ten­ta­cules de la pieuvre fami­liale. Thierry brun en a très bien démon­té la méca­nique dans son blog de Politis sous le titre « Sevriena, l’entreprise sar­ko­zyste de démo­li­tion des retraites ».
    Dis, Gérard, si on parle de mafia, on gagne aus­si des bons points Godwin ?

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    • Gérard Ponthieu

      @ Dominique. Ça doit mar­cher aus­si pour les mafias, y en a tant ! Pas mal non plus, ce point hau­te­ment méri­té par le SNJ-CGT invo­quant le racisme au Centre de for­ma­tion des jour­na­listes qui invite Le Pen (pour un débat avec les étu­diants, pas pour ensei­gner le jour­na­lisme !) Voir mon der­nier papier dans les parages.

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  • Denis Guenneau

    J’ai mal à la CFDT.….….……
    Délégué du per­son­nel à la CFDT dans les années 2000, j’a­vais déjà été son­né en 2003 par le coup de Trafalgar de F. Chérèque avec F. Fillon sur la réforme des retraites.
    Cette année, nou­velle réforme, avec les mêmes acteurs​.Je m’in­quié­tais du com­por­te­ment de B. Thibault et F. Chérèque depuis quelques semaines, qui n’o­saient pas lan­cer un bras de fer avec le gou­ver­ne­ment, qui était pour­tant très bas dans les sondages.

    Les masques sont tombés.

    Comment le syn­di­ca­lisme fran­çais peut il res­ter dans ce car­can où quelques rares indi­vi­dus ont tout pou­voir pour accep­ter ou non ce qui a des réper­cus­sions graves sur la vie de mil­lions de retrai­tés et futurs retraités ?

    Une réforme du syn­di­ca­lisme fran­çais s’im­pose de mon point de vue, et ce n’est pas le gou­ver­ne­ment fran­çais qui doit la mener, mais la base des sala­riés, et sur­tout des syn­di­qués, qui doivent se sen­tir bien mal à l’aise pour aller défi­ler jeu­di 28 octobre.

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