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Fukushima mon amour. « Vos bagnoles électriques, vous pouvez vous les carrer dans l’oignon ! »

Par « SuperNo » *

Nom de Zeus ! Regardez-moi ça! Explosion d'une des deux centrales nucléaires japonaises de Fukushima !

Sous nos yeux ébahis, le mythe de la croissance infinie, la solution ultime des scientistes pour fournir de l'énergie ad vitam aeternam, est en train de s'écrouler, au sens propre comme au sens figuré. Ce film est terrifiant !

C'est dramatique et c’était en direct : suite au terrible tremblement de terre qui a dévasté hier une partie du Japon, tué des milliers de gens (quoique considérablement moins que dans d'autres tremblements de terre, les architectes japonais étant manifestement bien meilleurs (et plus riches) que leurs collègues Haïtiens, Turcs ou Indonésiens), plusieurs centrales nucléaires sont en perdition, et les scientifiques qui s'en occupent en ont manifestement perdu le contrôle.

Le Japon est sans doute en train de vivre son Tchernobyl (dont, hasard funeste, on s'apprête ici à fêter le 25e anniversaire) Peut-être bien pire encore, car le Japon est surpeuplé, et Tokyo n'est qu'à 250 km ! Des millions de personnes vont peut-être à nouveau se faire irradier, terrible ironie de l'histoire dans un pays qui a déjà dû subir la folie des hommes, des scientifiques, des militaires, en se prenant sur la gueule il y a 65 ans deux bombes atomiques.

Il y a peut-être même des survivants d'Hiroshima et Nagasaki qui vont être frappés à nouveau !

Quand c'est arrivé en 1986 en Ukraine, on nous a dit : Bah, ce ne sont quand même que des popoffs, des communistes, ha ha ha, des mecs tout juste bons à fabriquer des Lada et des Iliouchine, ce genre de truc ne pourrait ja-mais arriver chez nous !

Sauf là, c'est au Japon, qui est sans doute le pays le plus avancé au monde en matière technologique.

Pire, on décèle chez les communicants du nucléaire japonais les mêmes mensonges, les mêmes faux-semblants, les mêmes artifices que chez Areva ou EDF. C'est bien simple, un communiqué émanant d'un "officiel du nucléaire", que ce soit en France, au Japon ou ailleurs, est à peu près aussi crédible qu'une déclaration de Xavier Bertrand…

Mais putain qu'on arrête, qu'on écoute les zécolos, les décroissants: tout ce qu'ils prédisent, même si c'est difficile à entendre, se réalise. Que ce soit la fin du pétrole ou l'apocalypse nucléaire, tout en en train de se produire, sous nos yeux, pendant que des Sarkozy, des DSK, des Bertrand, des Lauvergeon, des Parisot ou des Allègre nous bourrent le mou avec leur croissance infinie, voire verte.

Une centrale nucléaire, ce n'est pas une merveille de la technologie qui produit de l'électricité verte, sans CO2. C'est une machine infernale, qui génère des déchets dangereux à durée de vie infinie (à l'échelle humaine), qui nécessite le pillage de ressources africaines, et qui peut nous péter à la gueule à tout moment… En France aussi il y a des zones sismiques, et nos merveilleuses centrales ne résisteraient certainement pas à un gros tremblement de terre. Il suffit d'une fois…

Des anti-nucléaires solidaires du peuple japonais, dimanche devant le site du CEA de Cadarache (Bouches-du-Rhône)

Ecoutez les gens du Réseau Sortir du Nucléaire, bordel ! Ils avaient tout prévu !

Un spécialiste du Japon rappelait ce matin sur France Info que c'est à moins de 200 km de la zone du séisme, au bord de la mer, que le Japon prévoyait d'héberger le projet ITER, l'ultime saleté des nucléaristes dingues ! Hallucinant ! Ce projet débile a finalement atterri à Cadarache, dans les Bouches du Rhône, et la catastrophe japonaise devrait donner le signal :

STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP ! Basta ! Tant qu'il est encore temps, il faut arrêter ITER, il faut arrêter les EPR en construction, il faut profiter des quelques dizaines d'années de vie qu'il reste à nos vieilles centrales pour trouver des palliatifs et surtout diminuer drastiquement la consommation d'énergie. Récupérer intégralement le budget colossal du nucléaire et le mettre au service du durable. Ne plus laisser les centrales nucléaires exploser, mais faire exploser l'isolation des logements, les transports en commun, le télétravail, etc… Et faire exploser la pub, cette tentatrice débile, la bouter hors de notre champ visuel et auditif, la déclarer hors la loi, comme le crack et la cocaïne. Sans con- sumérisme, on peut se passer de nucléaire. Avec, c'est impossible.

Il est temps d'ouvrir les yeux, et cette nouvelle catastrophe en fournit une occasion unique: le nucléaire, ça suffit ! L'idéologie de la croissance ne marche que pour les riches, et encore, plus pour longtemps! Vos bagnoles électriques, vous pouvez vous les carrer dans l'oignon !

Il ne s'agit plus de tergiverser, de se demander s'il faut voter DSK pour virer Sarkozy, ou voter Le Pen pour exprimer sa colère: qu'ils s'en aillent tous ® ! Cassez-vous, pauvres cons ® ! Il faut agir et laisser la place à une nouvelle génération de politiciens qui seraient motivés par l'intérêt du peuple et dans la durée, et non plus d'une clique de pantins nuisibles et de dangereux incapables, qui quoi qu'ils en disent ne voient pas plus loin que l'horizon d'un quinquennat et ne pensent qu'à se bourrer les fouilles à court terme, et après eux le déluge, y compris nucléaire.

* © Le Blog de SuperNo http://www.superno.com/blog [SuperNo se présente comme "un quadragénaire lorrain, père de famille tranquille, travaillant dans un pays qui figure sur la “liste grise” des paradis fiscaux".]

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9 réflexions sur “Fukushima mon amour. « Vos bagnoles électriques, vous pouvez vous les carrer dans l’oignon ! »

  • Je me disais… tiens, c’est pas du Ponthieu. C’est du Superno, bon. Un qua­dra­gé­naire sym­pa­thique, pro­ba­ble­ment. Un point de vue res­pec­table, certes. Une colère com­pré­hen­sible face aus­si bien à un manque de débat et de trans­pa­rence sur le nucléaire et à un con-sumé­risme (ça c’est bien noté) tota­le­ment cynique et des­truc­teur, oui. Néanmoins quelques approxi­ma­tions qui inter­rogent, notam­ment sur le deve­nir d’une socié­té… dont on voit mal quelle serait, dans les pro­po­si­tions STOOOOOP, la place de l’éner­gie (en géné­ral) et les moyens de sa pro­duc­tion. Car hor­mis le nucléaire, il y a : 1/​ le fos­sile et son car­bone (et en plus le fos­sile reste limi­té à terme); 2 /​ le renou­ve­lable (mais le pho­to­vol­taïque pol­lue chi­mi­que­ment et consomme beau­coup d’éner­gie pour sa fabri­ca­tion… pour un ren­de­ment limi­té), l’éo­lien voit désor­mais (retour­ne­ment de météo ?) les éco­lo­giste se dres­ser vent debout contre ces pylônes des­truc­teurs de pay­sages et de silence cham­pêtre, et pour finir – du moins en France – nos res­sources hydro­élec­triques n’ont plus à noyer de grandes val­lées. Alors, oui, moins consom­mer car l’éner­gie non consom­mée est la meilleure et bien sûr inves­tir à fond pour « l’i­so­la­tion ther­mique » de tout ce qui peut et doit l’être. Mais avec une vision à court, moyen et long terme d’une plu­ra­li­té d’éner­gies maî­tri­sées (pas n’im­porte où, pas n’im­porte com­ment et pas sans contrôle) dont le nucléaire – tant que la pierre phi­lo­so­phale rayon­nante de douce cha­leur ne sera pas trou­vée – peut avoir une juste place. De plus veillons, en ces jours ter­ribles pour le Japon, à ne pas s’en­flam­mer à la manière d’un jean-Pierre Pernaut qui n’est pas super.

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    • Gérard Ponthieu

      Assez d’ac­cord, Daniel. Mais néces­si­té aus­si de dis­so­cier Iter du nucléaire de fis­sion, ce que ne font pas beau­coup d’é­co­los (c pour­quoi je dis­cerne « éco­los » et « éco­lo­gistes » ; je consta­tais encore, dimanche à la manif devant Cadarache, à quel point de nom­breux éco­los, donc, pré­sentent des com­por­te­ments et des modes de pen­sées rele­vant, à mon sens, de croyances et non de rai­son­ne­ments construits) ; pour en reve­nir à Iter, on peut avant tout lui oppo­ser des cri­tiques sur le fait du coût éco­lo­gique de sa construc­tion actuelle (empla­ce­ment, routes nou­velles…) et du coût finan­cier qui siphonne les cré­dits de recherche qui pour­raient por­ter sur d’autres sec­teurs, par exemple sur la cap­ta­tion du CO2 lié à l’ex­ploi­ta­tion du char­bon, res­source fos­sile encore dis­po­nible pen­dant deux ou trois siècles !

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      • Sur Iter, je par­tage cet avis… par ailleurs énon­cé par le Nobel Charpak (pour­tant pas éco­lo comme tu sais). Oui aux euros­dol­lars & Co pour la Recherche. La ques­tion posée reste pour long­temps : quelle éner­gie propre, durable et sans risques. Aucune ! Certes, le nucléaire a – et de loin – la palme de la dan­ge­ro­si­té. Et moi, qui ai cru si long­temps en la capa­ci­té de le maî­tri­ser, je déchante (une nou­velle fois et sur un nième registre) sur les capa­ci­tés humaines. Car, au-delà d’é­changes que je vais avoir avec des amis « ration­nels et huma­nistes » comme toi, je trouve qu’est assez peu creu­sée cette piste : la folie humaine. En effet nous savons (pas tous loin s’en faut) que le cata­clysme Tchernobyl est né d’un jeu de fils de ministre qui a vou­lu jouer – pour la tes­ter ! -, avec la sta­bi­li­té du réac­teur. Vive la tech­no­cra­tie com­mu­niste ! Aujourd’hui, une infor­ma­tion est peu reprise (est-elle juste, je ne sais) : Tepco aurait atten­du avant de prendre les bonnes déci­sions de maî­trise de refroi­dis­se­ment (à savoir sacri­fier d’emblée les ins­tal­la­tions). Ce serait donc – pour par­tie plus que pour entier pro­ba­ble­ment – un fac­teur très aggra­vant. Et cette fois par cupi­di­té ? Par volon­té de four­nir de l’élec­tri­ci­té à un pays qui en a, en cette situa­tion, cruel­le­ment besoin ? A voir, car de toute évi­dence, la trans­pa­rence n’est pas le fort des auto­ri­tés japo­naises. A ce pro­pos, et je ne pense pas me trom­per, je trouve que les res­pon­sables de l’ASN donnent dans l’en­semble des infor­ma­tions de bonne qua­li­té. Hier sur Ca m’in­té­resse, c’é­tait notam­ment le cas.

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  • Hum… SuperNo, il n’y va pas dans la den­telle : « fêter » les 25 ans de la cata de Tchernobyl ? D’aucuns auraient dit « com­mé­mo­rer », non ?

    Ceci dit, je suis d’ac­cord avec le fond du billet.
    Et en ce qui concerne le com­men­taire de Daniel, il y aurait à dire sur les pré­ten­dus éco­los qui cri­tiquent « les pylônes des­truc­teurs de pay­sages »… Un : je n’ap­pelle pas ces gens des « éco­los » mais à la rigueur des « envi­ron­ne­men­ta­listes ». Deux : n’im­porte qui peut se col­ler l’é­ti­quette « éco­lo » pour brouiller les cartes. Trois : l’éo­lien pose certes quelques pro­blèmes, mais il ne faut pas char­rier non plus. Dans mon coin de Charente les parcs éoliens ont fleu­ri récem­ment, et non seule­ment je trouve ça beau (de ch’­val) mais je suis allée à proxi­mi­té et n’ai pas consta­té les nui­sances dont cer­tains pré­tendent qu’elles sont rédibitoires…

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    • Gérard Ponthieu

      Moi aus­si, je les trouve plai­sants ces mou­lins (de loin au moins et pas dans mon champ, même visuel, en per­ma­nence). Mais il en faut plus de mille pour pro­duire l’é­qui­valent en élec­tri­ci­té d’un seul réac­teur nucléaire, …et à condi­tion qu’il y ait du vent pour les faire tour­ner. On dira que les petits ruis­seaux font les grandes rivières. Le pro­blème est réel. Il passe aus­si et peut-être sur­tout par un chan­ge­ment com­plet de consom­ma­tion en géné­ral et éner­gé­tique en par­ti­cu­lier. Comme ce n’est pas demain la veille, j’en déduis qu’il est urgent de com­men­cer dès aujourd’hui !

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      • Ben oui, Gérard, c’est évident… (de ch’­val) comme par exemple le pro­jet Négawatt!!!
        Un des postes les + impor­tants : le chauf­fage des habi­ta­tions, donc : s’ha­bi­tuer à un ou deux degrés en moins, et sur­tout iso­ler, iso­ler, iso­ler (ça crée des emplois) les bâti­ments exis­tants et construire avec des normes drastiques.
        Tout ce qui est chauf­fage élec­trique est aber­rant : cha­leur pour faire du cou­rant, et cou­rant pour faire de la cha­leur, il y a de la perte à chaque fois ! Donc stop au chauf­fage électrique.
        ___________________________

        Pour en reve­nir à ces pauvres Japonais, je dois dire qu’en 2007, lors de mon voyage à Yokohama, Kyoto et Tokyo, j’ai été très cho­quée des com­por­te­ments de gas­pillage éner­gé­tique des Nippons. Moteurs de voi­ture qu’on laisse tour­ner des heures pour faire fonc­tion­ner la clim”, maga­sins cli­ma­ti­sés avec leurs portes grandes ouvertes sur la rue, etc etc… certes, on peut me dire que pas mal de Français se com­portent pareil…
        Si seule­ment cette catas­trophe pou­vait faire réflé­chir tout le monde!!!!!!!!!!!!!!

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  • Dominique Dréan

    J’ai été un peu décon­cer­té quand j’ai vu les réac­tions de trouille de tous nos voi­sins euro­péens. Certains vont même jus­qu’à pen­ser qu’il faut remettre en cause leur poli­tique nucléaire ! Henri Guaino m’a plei­ne­ment ras­su­ré (comme d’ha­bi­tude quand j’ai des doutes). Nos cen­trales sont un modèle de sécu­ri­té donc le fait qu’une cen­trale japo­naise explose est une bonne oppor­tu­ni­té pour Areva donc pour la France.
    CQFD, fer­mez le ban, amen, Etc…

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  • @ Dominique Dréan : 🙂
    En tous cas les actions d’Areva ont per­du 10%. Ca fait plai­sir, même si ça ne doit pas durer.
    Vu Allègre sur la 2 ce soir. Du grand n’im­porte quoi, comme d’ha­bi­tude. Critiquer le nucléaire serait un « manque de res­pect » pour le mal­heur des Japonais. En fait, disant cela il exprime sur­tout qu’il est vexé que la réa­li­té donne tort à des bouf­fis d’or­gueil dans son genre…

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