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« Je ne vois pas comment le Festival pourrait vivre à Avignon avec une mairie FN » (Olivier Py)

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Le festival rap­porte près de 20 mil­lions d’euros chaque année.

En déclarant lundi 24 mars au matin à France Info : « Je ne vois pas comment le Festival pourrait vivre à Avignon avec une mairie Front national », Olivier Py, directeur du Festival d'Avignon, a relancé la bataille politique dans une ville où tous les acteurs culturels se déclarent « sous le choc », au lendemain du premier tour des élections municipales, qui a vu Philippe Lottiaux, le candidat du Front national (FN), devancer de 27 voix Cécile Helle, la candidate du Parti socialiste.

 Si le FN gagnait la mairie, Olivier Py pense qu'il faudrait alors délocaliser le Festival d'Avignon : « Je ne vois pas comment un directeur du Festival pourrait travailler sans compromission avec une mairie FN : il est totalement imbriqué dans la ville, sans laquelle il n'est pas possible de l'organiser, techniquement, et à qui il rapporte près de 20 millions d'euros chaque année. » La ville, qui met au service du Festival de nombreux lieux, dont la Cour d'honneur du Palais des papes, intervient également à hauteur de 28 % dans les subventions, dont le premier bailleur de fonds est l'État (52 %).

Mais l'édition 2014, la 68e de la manifestation fondée par Jean Vilar, aura lieu, quoi qu'il arrive. Dès avant le premier tour des municipales, Olivier Py l'avait déclaré. En précisant bien que, dans le cas d'une victoire du Front national, ce serait « une édition de la résistance. »

Résistance : c'est le mot d'ordre que reprennent deux directeurs de salles permanentes d'Avignon : Gérard Gelas, au Théâtre du Chêne noir, et Danièle Vantaggioli, au Théâtre du Chien qui fume. « J'ai 68 ans, dit cette dernière, ce n'est pas à moi que je pense, mais aux plus jeunes. Il faut rester à Avignon, et se battre pour eux. » Gérard Gelas va dans le même sens : « Je ne pense pas que le FN me ferait de cadeaux, mais je ne fermerais pas mon théâtre. Au contraire. »

Alain Timar, du Théâtre des Halles, une salle ouverte elle aussi à l'année, n'est pas du tout sur cette ligne, et il le dit sans ambages : « Mes valises sont prêtes. Rester, ce serait une position extrêmement courageuse, mais vouée à l'échec. Partout où il y a le Front national, les artistes sont attaqués, en commençant par le retrait des subventions. Je ne vois pas pourquoi ça changerait à Avignon. »

[D’après France Info, LeMonde.fr]

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

11 réflexions sur “<span class="dquo">«</span> Je ne vois pas comment le Festival pourrait vivre à Avignon avec une mairie <span class="caps">FN</span> » (Olivier Py)

  • Dominique Dréan

    Je viens jus­te­ment de lire dans le cou­rier des lec­teurs de Télérama le « droit de réponse » de bom­pard à l’ar­ticle « A Orange, pas de quar­tier pour la culture ». Il n’y a aucun pro­blème « Il y a plus de quinze ans que les sub­ven­tions cultu­relles sont stables et n’ont pas été sup­pri­mées ». Bon, il y a bien la sup­pres­sion des sub­ven­tions à « Mosaïques », mais c’est de l’his­toire ancienne…

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  • Le FN dans le SUD : il suf­fi­rait que les gens se sou­viennent de l’in­nom­mable ges­tion de la ville de Vitrolles par les époux Mégret (à qui l’on doit l’invention du Mégret de Connard) ain­si que de l’inqualifiable Jean-Marie Le Chevallier à Toulon, pour ne citer qu’eux.
    A chaque élec­tion d’un des abo­mi­nables issus de ce par­ti c’est une catastrophe.
    Racisme, Homophobie, Inculture, incom­pé­tence, tota­li­ta­risme, ter­reur, dénon­cia­tions, bêtise crasse et bien d’autres mots sont les moteurs d’une poli­tique popu­liste basée sur la haine et le rejet de l’autre.
    Historiquement tous les régimes basés sur l’intolérance//terreur ont menés les pays à leur perte.

    On se rap­pel­le­ra que Jean-Marie Le Chevallier, à Toulon, a connu un man­dat assez agi­té avec, notam­ment, la condam­na­tion en 2000 à 12 ans de réclu­sion de son adjoint en charge de l’ha­bi­tat et pré­sident de l’of­fice HLM muni­ci­pal pour viols, har­cè­le­ments et agres­sions sexuelles sur trois de ses secrétaires…

    Quant à FREJUS pas de bar­rage au FN… Ça s’est Malpasset (Gag).

    Et puis j’en­tends par­ler de claques aux uns et de baffes aux autres… Si mettre une claque c’est se tirer une balle dans le pied…

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  • Et depuis quand le théâtre a‑t-il eu une quel­conque inten­tion de sub­ver­tir la socié­té spec­ta­cu­laire-mar­chande, dont il vit gras­se­ment ? Pour avoir cotoyé de près des théâ­treux de tous genres, et avoir consta­té de manière récur­rente com­bien leur suf­fi­sance de sub­ven­tion­nés le dis­pu­tait à l’in­fla­tion de leur égo, je ne m’af­flige que peu de voir dis­pa­raître le cirque à bobos d’Avignon. L’art est celui de tous, et non le cirque de la sépa­ra­tion artisses/​spectateurs, qui n’est que la pro­lon­ga­tion de l’en­fu­mage profiteurs/​électeurs.

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    • J’ai un peu de mal avec l’é­chelle du « bobo­tu­lisme » : je ne sais pas trop ou ça com­mence et jus­qu’où ça va…

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      • Moi zos­si. Il y a tou­jours eu, peu ou prou, du sub­ver­sif dans l’art, puis de la frime dans le « sub­ver­sif », sans par­ler du biz­ness et de de la poli­ti­caille. Les artistes savent bien jouer dans la cour des puis­sants, dont ils dépendent, oscil­lant entre flat­te­rie et contes­ta­tion. Jeu dan­ge­reux dont ils sortent le plus sou­vent dou­ble­ment per­dants : quant à leur art autant qu’à leur indé­pen­dance. Le cas de Molière, sous le « Roi Soleil », demeure emblé­ma­tique et excep­tion­nel. Les situs (du moins Debord), eux, ont tran­ché dans le vif, assi­mi­lant nos socié­tés « occi­den­tales » (et les autres qui lui courent après en tant que modèles) comme « la » socié­té d’un même spec­tacle par et dans lequel triomphe la marchandise.
        Quant à Olivier Py, je le situe 😉 à cet exact point de rup­ture entre l’ac­tuelle « bour­geoi­sie à talents » (l’ex­pres­sion remonte à la Révolution de 89 ; elle y avait tout son sens, ain­si qu’ai­mait à le sou­li­gner feue l’his­to­rienne Madeleine Rebérioux – lire en pas­sant : http://c‑pour-dire.com/bizot-eclaireur-toujours-actuel/ ) et nos « sans-culotte » lepé­ni­sés qui n’ont rien à foutre des théâ­treux d’Avignon, sur­tout quand ils pro­posent des bran­lettes « spec­ta­cu­laires » autant que pré­ten­tieuses à 40 euros la soi­rée, sinon la nuit (ça peut durer huit, dix heures, comme cette « Servante » déjà ser­vie par le ci-devant Py, en effet, sous les aus­pices des Papes). Ne jetons pas tout dans le bûcher qui, tou­te­fois, s’est trou­vé par­ti­cu­liè­re­ment bien ali­men­té sous les règnes des suc­ces­sifs en-cen­seurs de la Culture : les Malraux, Lang, Aillagon, Mitterrand (F) et aujourd’hui Filipetti au comble de l’insignifiance.

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  • « bour­geoi­sie à talents » : je sup­pose que c’est à l’u­ni­té moné­taire que l’on fait allusion!!!Enfin n’en fai­sons pas un drachme et géo­mé­tri­que­ment retour­nons à Py !

    I say :

    Allons mon­sieur Py, du cou­rage !!! Le FN n’est pas encore en place.
    Et si le monstre passe, vous n’a­ban­don­ne­rez pas à la tour­mente ce navire dont avez la charge mais n’en n’êtes pas le propriétaire.
    Il va vous fal­loir, peut-être, ren­trer en résis­tance et trans­for­mer votre yacht de croi­sière en navire de guerre armé du Racine au Molière …
    Mais ras­su­re­rez-vous mon­sieur Py en 31416 ils ne seront plus là !!!

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