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Photographie. Le siècle de Cartier-Bresson

Dix ans après sa mort, Henri Cartier-Bresson est de retour en célébration. Le Spectacle marchand se nourrit de ces cycles promotionnels. Il est des « produits » plus avariés. Autant profiter de celui-là, qui le vaut, ô combien ! Le Centre Pompidou à Paris a rassemblé quelque 400 photos de “HCB” dans une exposition ouverte jusqu’au 9 juin 2014. 

(© Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos, courtesy Fondation Henri Cartier-Bresson)

Le Siècle de Cartier-Bresson est un documentaire de Pierre Assouline dont voici un extrait [ci-dessous] fourni par  l’Ina. Ce film est construit sur un montage de photos et d’extraits de films retraçant le parcours de Cartier-Bresson. Il raconte comment il a appris le métier de photographe, remercie André Lhote, parle de sa rencontre avec Max Ernst, André Breton, Pablo Picasso, Henri Matisse. Il parle de sa manière de prendre les photos, son regard, évoque ses premiers voyages en Afrique, sa prise de conscience des conditions de travail très difficiles pour les Africains.

  • producteur ou co-producteur : Institut national de l’audiovisuel, Cinétévé – réalisateur Pierre Assouline

 

« La tête, l’œil et le cœur sur la même ligne de mire »

Le photographe s’est expliqué sur son art et même plutôt sur sa vision du monde. Ainsi dans l’ouvrage De qui s’agit-il ? Henri Cartier-Bresson (Gallimard, 2003) accompagnant l’exposition du même nom, qui s’est tenue à la BNF du 29 avril au 31 juillet 2003 :

« Il y a ceux qui font des photographies arrangées au préalable et ceux qui vont à la découverte de l’image et la saisissent.  L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois.

« Pour signifier le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie. C’est par une économie de moyen et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression.

« Photographier : c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante ; c’est alors que la saisie d’une image est d’une grande joie physique et intellectuelle.

« Photographier : c’est dans un même instant et une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait.

« Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur.

« En ce qui me concerne, photographier, est un moyen de comprendre qui ne peut se séparer des autres moyens d’expression visuelle. C’est une façon de crier, de se libérer, non pas de prouver ni d’affirmer sa propre originalité. C’est une façon de vivre. »

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La tombe du photographe, dans le petit cimetière de Montjustin, Alpes de Haute-Provence, 2007. Photo © Gérard Ponthieu

Le Musée d’art de Toulon abrite un fonds photographique de près de 400 œuvres, signées Edward SteichenMan RayHenri Cartier-BressonWilly Ronis.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

Une réflexion sur “Photographie. Le siècle de Cartier-Bresson

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