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Louisiane. Le pétrole nappé de noir, très noir

L’éruption du volcan islandais nous avait replacés à notre plus juste taille d’espèce fragile soumise aux aléas du sort… L’explosion de la plate-forme pétrolière au large de la Louisiane nous renvoie à la démence humaine plus « ordinaire », à cette orgueilleuse prétention à dominer la nature – et à dominer tout court – au nom du « Progrès » et, plus sûrement, au nom de la course effrénée aux énergies et au profit.

Les catastrophes devraient nous ramener à la sagesse, ou du moins à une certaine prudence, un peu d’humilité. Que nenni ! A peine les plaies sont-elles pansées que ressurgissent les démons des zones surpeuplées, des usines explosives, des constructions démentielles. Ainsi la famille Cata ne cesse-t-elle de grossir, et ses conséquenses en même temps : Katrina, Tsunami, Xynthia ; Tchernobyl, Bhopal, Érika – pour ne citer que les plus mémorables de ses spécimens, et sans remonter au Déluge.

Affrétée par Total-Fina-Elf, l’Érika avait coulé en décembre 1999, dévastant plus 400 km de côtes du Finistère à la Charente-Maritime.

Cette fois encore, des records vont être battus dans l’ampleur dévastatrice. La nappe de pétrole échappé recouvre actuellement l’équivalent de plus de 74 000 km2, soit plus d’un huitième de la France ou encore l’équivalent des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les marais de la Louisiane pourraient touchés dans les prochaines heures. Ces zones côtières  constituent un sanctuaire pour la faune, en particulier les oiseaux aquatiques. Les autres Etats américains de la région, la Floride, l’Alabama et le Mississippi risquent d’être atteints dès ce week-end par la nappe poussée par les vents d’Est, polluant les plages et les pêcheries, cruciales pour l’économie locale. Les défenseurs de la faune et de la flore locale estiment que 400 espèces sont menacées.

Les autorités états-uniennes et plus encore l’exploitant British Petroleum sont totalement débordés – c’est le cas de le dire. Il n’a pas été possible de fermer les vannes du forage, situées à 1.500 mètres de profondeur. Il faudra des semaines, voire des mois pour colmater la fuite. La seule mesure décidée a été de mettre le feu à la nappe dans l’espoir de ralentir sa dérive… et au prix d’un supplément de pollution aérienne et marine.

Le pire est à craindre : le brut va souiller l’océan et les rivages en quantités monstrueuses. Des précédentes catastrophes de ce type ont provoqué des marées noires de plus d’un million de tonnes de brut. Mais d’abord plusieurs centaines de tués parmi les travailleurs des plates-formes Mais, bon, il faut bien que nos bagnoles roulent, non ?

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