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DANS LA PRESSE. Leçons de survie à la radioactivité en Biélorussie

Il faut se faire à l’idée d’un Tchernobyl à nos portes. On se décide même à y préparer l’opinion occidentale. C’est ce qui ressort des conclusions d’un colloque tenu les 14 et 15 mars à Paris et organisé par le « SAGE » – ne rions pas, il s’agit de Stratégies pour le développement d'une culture de protection radiologique. Ça me rappelle, sur un autre registre, ces autres colloques dont les coopérations du Nord bombardent les Africains.

Hervé Kempf, Le Monde [17/03/05]

Diantre, quel meilleur « terrain d’étude » que celui de la Biélorussie ? « Situé au nord de l'Ukraine, rappelle le journaliste, ce pays qui ne possède pas de centrale nucléaire, a reçu 70 % des retombées radioactives de l'explosion de 1986. Un million et demi de personnes vivent dans des zones où les sols présentent une radioactivité supérieure à 37 000 becquerels (Bq) par m2. On apprend ainsi que dans le district de Bragin, seul un enfant sur dix peut être considéré en bonne santé au terme des études secondaires… À Minsk, 90 % des enfants dans les zones aujourd'hui contaminées étaient en bonne santé en 1985, 20 % aujourd'hui. Les enfants ont des maladies de vieux : pathologies cardio-vasculaires, des problèmes immunitaires et du canal digestif, plus encore que des cancers.

1supplic« Cela ne rentre pas dans les schémas connus. Toute la science de la radioactivité s'est construite sur Hiroshima, un phénomène d'irradiation brutale et externe. Avec Tchernobyl, la situation est toute nouvelle : des millions de personnes ingèrent par alimentation de la radioactivité. Et il semble bien qu'au-delà d'effets cancérogènes d'autres effets soient provoqués. »

Des associations antinucléaires mettent en cause la neutralité de colloques comme celui-ci, financé par EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique. Les critiques portent notamment sur le fait "d'aider les populations à faire comme si elles pouvaient vivre normalement dans des conditions qui les tuent. (...) Toute cette affaire vise à organiser l'acceptation et la confiance sociale nécessaires à la relance actuelle des programmes nucléaires".

→ Sur Tchernobyl, s’il n’y avait qu’un livre à lire : La supplication, de Svetlana Alexievitch. Enquête implacable menée en Biélorussie par la plus célèbre aujourd’hui de ses citoyennes (qui vit d’ailleurs en France).
→ Sur ce colloque : www.ec-sage.net

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Une réflexion sur “DANS LA PRESSE. Leçons de survie à la radioactivité en Biélorussie

  • Di Méo Cyril

    Et

    Pendant ce temps le CEA et les ins­tances inter­na­tio­nales conti­nuent à consi­dé­rer que Tchernobyl n’a fait que 35 morts. On lira avec beau­coup d’in­te­ret l’ou­vrage de André Paris et de la CRIIRAD Contaminations radio­ac­tives : atlas France et Europe pour voir la réa­li­té des pol­lu­tion radio­ac­tives en France (Ed Yves Michel).
    D’après ce bou­quin c’est jus­te­ment cette ten­dance per­ma­nente à le mini­mi­sa­tion des pro­blèmes qui per­met la pro­pa­ga­tion et le main­tien de l’i­déo­lo­gie nucléaire et de l’ac­cep­ta­tion des risques déli­rants que fait cour­rir l’in­dus­trie nucléaire.

    De plus comme les jour­na­listes sont sou­vent incom­pé­tents en la matière et très res­pec­tueux des ins­ti­tu­tions qui « ali­mentent » de pages de pub leurs jour­naux les citoyens sont« rassurés ».

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