C de coeur, C de gueuleGaffe, les médias !

Mme Michu, rédactrice en chef

Quand on voit c’ qu’on voit… Quand on lit c’ qu’on lit… Quand il n’a pas été bon, le comédien accuse le public. Le journaliste, l’actu. Ah, ben, y a rien aujourd’hui. Rien dans le monde, rien sous ses pantoufles poussiéreuses, sous son œil vitreux. Alors, Mme Michu prend les commandes. Que faire d’autre, hein ?

H_paris_normandie_1Un blogo-lecteur m’alerte cet après-midi à propos de la une de Paris Normandie qu’il affuble d’autorité d’une « Pantoufle Pointure 48 » pour son titre de Une [20/06/05] : “Les hommes dépensent des fortunes pour soigner leur apparence“. En quête de vérif’ (toujours vérifier…), je repère la une en question, mais en trop petit pour retrouver le titre incriminé (sans doute le sous-titre). Le titre suffirait largement à la Pantoufle d’or. Voyez vous-même : « Les Normands veulent se refaire une beauté ». Bonjour la chaude et intéressante actualité, la démission journalistique doublée d’une fatale généralisation (« Les Normands » : tous, vraiment ?).

Et puis, tant qu’à faire ses courses, je tombe – c’est bien le cas –, dans la même édition, sur un de ces marronniers beau comme un platane centenaire :

« C’est l’été avant l’heure ! [c’est le titre…]

« Coup de chaleur ce week-end. Les Normands ont cherché la fraîcheur sur les côtes et dans les terres. Parfois avec les moyens du bord. [C’est le sous-titre…]

« Même si l’été semble s’être installé en Haute-Normandie avec un peu d’avance, il paraît qu’hier, en Seine-Maritime comme dans l’Eure, nous n’avons pas battu de record de chaleur.
« “Nous avons atteint 28,6° vers 15 h dans la région rouennaise. Les températures sont un peu plus chaudes que les moyennes pour la saison mais elles ne sont pas extraordinaires : on ne peut pas parler de canicule », assure-t-on à la station Météo France de Boos.
«Idem à Evreux, où les 30° ont été atteints à peu près partout dans le département. “Il ne faut pas s’affoler : mardi, c’est l’été et, d’ailleurs, les températures devraient légèrement baisser.” D’à peine deux ou trois degrés.
« Aujourd’hui, lundi, dans l’Eure, le soleil de la matinée devrait céder la place aux nuages qui, en soirée, « devraient être plus taquins. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter : l’été est là et les températures seront comprises entre 25 et 28°. »
« En Seine-Maritime, la journée devrait être tout aussi chaude mais bien ensoleillée, sauf sur les côtes le matin. Quant à mardi. Mardi, c’est vraiment l’été ! »

Il y a quand même des journalistes qui souffrent, et que la canicule menace. Qu’ils se consolent entre confrères. Continuant ma farfouille dans la PQR, j’ai glané quelques images dont la violence imaginative témoigne de l’état de commotion d’une certaine presse.
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Une réflexion sur “Mme Michu, rédactrice en chef

  • PaysanPerverti

    Parler des petites choses de la vie, en Une, pourquoi pas. Ce qui me dérange, à titre perso, sont les mensonges quasi-hebdomadaires en Une pour attirer le client: “les hommes dépensent des fortunes…” en est un.

    les lecteurs peuvent sanctionner un journal en ne l’achetant plus. la publicité, par contre, on la subie. En contrepartie les publicitaires peuvent être sanctionnés pour publicité mensongère par les tribunaux.
    Anecdote: Durant les années 80, J’avais initié un procès contre un annonceur publicitaire, un supermarché, qui fut condamné…Celui-ci avait utilisé sans autorisation de l’auteur un dessin pleine page, représentant un karatéka “cassant les prix”…Le maître étant parisien et le journal provincial, le “créatif” de l’agence de pub pensait ne pas se faire prendre. Manque de bol, le karatéka était mon maître…qui m’a offert un gueuleton ! ( fin de l’anecdote, retour à la presse )
    Paris-Normandie s’est fait une spécialité des Unes inspirées par les dernieres enquêtes, rapports ou études sans jamais apporter un contrepoint éventuel. Exemple:
    La Une du mardi 14 Juin:
    “Agriculture intensive: Un médecin accuse”.
    J’aime bien le UN médecin…je vous fais grâce du contenu de l’article, et du long témoignage d’un agriculteur, déniché par une journaliste lors d’une réunion professionnelle, qui vaut son pesant de cacahuètes…sans surprise aucune pour moi, je connais cette journaliste…

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