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Zéro but à encaisser

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Manu à la gratte, José aux « palmas ». Étonnants Gitans. La Coupe, ils la chantent, quoi qu’il advienne. Posés sur un banc, à trois cents mètres des écrans criards, ils ont rassemblé tout leur public : trois minettes dégourdies, deux ados peu assurés. Le foot, ouais, sans plus. Un des gars s’est tout de même enroulé dans le drapeau tricolore.

Ça joue depuis une demi-heure, là-bas et ici, en deux mondes distincts. En visant Peyrolles-en-Provence, 3942 habitants enchâssés dans les vieilles pierres de la Durance, je pensais à sa place, à ses trois bistrots, le Midi, le Commerce et les Sports. Pour la Fête de la musique, deux sonos s’étaient disputé le tintouin. J’en espérais l’ambiance. Que dalle. Vers sept heures déjà, les Sports rempilaient ses chaises, le Midi servait ses dernières mousses.

Repli derrière le château : grande pelouse en cas de. Ils ne dépasseront guère la cinquantaine. Cannettes et merguez en proportion. Le premier but déclenche l’explosion, rabrouée bientôt par l’égalisation. Le couchant jette son or sur les flancs du village.

Mi-temps. Retour vers le bercail, halte gitane incongrue. Ils jouent aussi, autrement. Des joueurs dans l’âme. Sans enjeu. Aucun. Pour le plaisir et pour cinq jeunes, comme devant le monde entier. Zéro but à encaisser. Ni gagnants ni perdants. Un monde en-chantant.

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D'autres photos de Peyrolles-en-Provence, si ça vous dit... Et même un petit bout de film.

 

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Une réflexion sur “Zéro but à encaisser

  • » Didson : Si peu de monde, oui, ça m’a éton­né. Ce n’est pas non plus un vil­lage-dor­toir, pas encore (ça devien­dra peut-être celui d’Iter, à Cadarache). Je me demande si l’ef­fet télé-à-la-mai­son ne l’a pas empor­té, une fois de plus, sur la pos­si­bi­li­té de fête. Faut bien expli­quer les 22 mil­lions comp­ta­bi­li­sés par TF1.

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