Alerte !

Amputé après la chute d’un crucifix, un Américain porte plainte

« NEWBURGH, N.Y.

« Un homme qui avait dû être amputé d'une jambe après la chute d'un crucifix de 273 kg a porté plainte contre l'église. Le procès doit avoir lieu en janvier 2013, a annoncé Me Kevin Kitson, son avocat.

« La victime, David Jimenez, avait prié devant le crucifix placé à l'extérieur de l'église Saint-Patrick à Newburgh, dans l'État de New York, car un cancer des ovaires avait été diagnostiqué à son épouse. Après la guérison de cette dernière, David Jimenez avait voulu montrer sa gratitude en nettoyant la croix. En mai 2010, le crucifix s'était écrasé sur sa jambe droite, qui avait ensuite dû être coupée, a raconté Me Kitson.

« David Jimenez demande trois millions de dollars à l'église, qui affirme ne pas être responsable. »

[dropcap]Cette[/dropcap] dépêche d’Associated Press, reprise sans commentaires par La Presse de Montréal du 7 novembre 2012, laisse en effet sans voix. Je n’y aurais rien ajouté non plus si ça ne me gratouillait pas autant…

Comme la foudre qui s’abat sur un clocher, ça ne laisse d’interpeller, non ? Et cette histoire de la vieille tante du copain : partie vaillante en train pour un pèlerinage à Lourdes, la voilà qui revient sur une civière. Son pied avait roulé sur un cierge. L’anti-miracle, ça arrive aussi.

Doublée des meilleures intentions et de l'esprit… pratique, cette pieuse image datant de feu "Hara Kiri", paix à son âme, m'a été adressée par frère Daniel, un saint homme et ami de longue date.
Doublée des meilleures intentions et de l'esprit… pratique, cette pieuse image datant de feu "Hara Kiri", paix à son âme, m'a été adressée par frère Daniel, un saint homme et ami de longue date.

J’en profite pour passer au rayon Sciences. J’écoutais hier avec grand intérêt les propos radio (France inter) d’Etienne Klein, physicien, philosophie des sciences. « Penser l’origine » (du monde, ajouterait Gustave Courbet, qui voyait « la chose » à courte distance cosmique, quoique…), une sorte d’impasse dont on ne peut même pas imaginer le bout. Penser la fin, c’est imaginer le non-être, en définir les contours et les propriétés, qu’il ne saurait avoir… car ce ne serait alors plus le néant. Une aporie, comme on dit en haute sphère.

On ne peut voir le bout du tunnel et il en va de même de l’entrée. Klein remet « en cause » le fameux big bang, non pas comme hypothèse, mais en tant que « point zéro ». Qu’y avait-il donc avant l’instant dit « zéro » ? Quid de la matière et de l’énergie « noires » – invisibles et pourtant probables ? Et si la théorie de la relativité générale demeure valable, elle ne s’appliquerait qu’à la seule énergie de la gravitation, et pas aux trois autres connues : électromagnétique, nucléaire faible, nucléaire forte. La question de l’origine est donc, par excellence, ce qu’on appelle une question ouverte. Grande ouverte sur l’in-connaissance. Une ivresse. Comme celle de la foi des croyants ?

Toujours est-il que les sciences m’enivrent. À la nôtre !

Partager

30 réflexions sur “Amputé après la chute d’un crucifix, un Américain porte plainte

  • Faber

    Tchin éga­le­ment au grand vide qui me rem­plit. T’imagines un uni­vers sans ques­tions, Ponthieu ? Un truc nickel chrome livré sur palette en paquet de 12 ? Arggg ! De tout temps l’u­ni­vers s’est posé la ques­tion de l’homme et hop.

    Répondre
  • didson

    Dernière minute : « Comme la vic­time M.Jimenez a tou­ché une énorme prime des assu­rances, son épouse dévouée a vou­lu séance tenante, aller remer­cier le très-haut et a reçu, à son entrée dans l’église,pleine couenne,un can­dé­labre géant qui a bas­cu­lé sur la malheureuse,la ren­dant para­plé­gique et aveugle.… » à suivre…

    (Hier soir sur arte pas­sait un docu sur la théo­rie du « mul­ti­vers » (oppo­sé à l’univers)et ses dif­fé­rentes dimen­sions,- rediffs pro­chaines voir sur le site de la chaîne…

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      Le pire n’est jamais sûr ! Merci pour le docu Arte que j’ai loupé.

      Répondre
  • Dominique Dréan

    Ma moman, jadis grande bigote, s’est un jour piqué au doigt en net­toyant un sup­port de cierges dans l’é­glise. Résultat, ampu­ta­tion de deux pha­langes. J’ai bien rica­né, tu penses ! Aujourd’hui, elle a 92 ans et n’as­tique plus que sa mai­son, enfin, je suppose…Il y a peut-être matière à pro­cès (comme pour les enfants qui se choppent un can­cer à trois ans). Trois mil­lions en héri­tage, ça m’i­rait bien.
    Je m’in­ter­roge quand même : s’est-elle fait couillon­ner ou un mira­cu­leux téta­nos de lon­gé­vi­té lui a‑t-il été ino­cu­lé ce jour-là ?
    Dieu est grand et ses des­seins sont impé­né­trables. Dieu mer­ci, je n’ai pas trop envie de les pénétrer !

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      Mécréant, c’est pas à toi que ça arri­ve­rait une mésa­ven­ture pareille. Que tu brûles en enfer !

      Répondre
  • A pro­pos de science :
    Le « science & vie » hors série de sept 2012 résume assez bien l’é­tat de nos connaissances.
    L’avantage des trans­portes en com­mun est que l’on peut lire plein de magazines!!!!!

    Répondre
  • Jean-Pierre PLEUVRY

    Le « Pôvre Hom » il a « cru si fi er » et « cru fi xer » un des­cen­dant en pleine élé­va­tion, de l’es­prit peut-être, quant à la matière elle a bon poids 273 kg sur un tas de chair, réelle celle là et bien en chair.
    Quant à la foi, une fois devrait suf­fire s’il est de bonne foi.….

    Répondre
  • Paul

    Le pre­mier poi­son, inven­té par l’Homme, n’est-il pas la reli­gion ? Empoisonné, intoxi­qué, il a fini par s’y habi­tuer, en deve­nir addict. Pourquoi ne pas consti­tuer des centres de dés­in­toxi­ca­tion, selon le modèle des « alcoo­liques ano­nymes » ; on aurait les « bigots ano­nymes », les « croyants ano­nymes », ce serait un petit pas pour l’homme et un grand pour l’hu­ma­ni­té. On patauge tel­le­ment dans l’infantilisme !!!

    Répondre
  • vincent

    Sur la chute du cru­ci­fix, quelques remarques en vrac. Si Mr Jimenez avait l’ha­bi­tude de net­toyer la croix, il était très pro­ba­ble­ment celui qui connais­sait le mieux son mau­vais état… Par ailleurs Dieu n’est pas répu­té pour répa­rer les croix. Peut-être que par pré­cau­tion on devrait démo­lir tous les vieux monu­ments ? Et aus­si, tant qu’on y est, cou­per tous les arbres de la pla­nète : quel dan­ger que toutes ces forêts où des branches et des troncs morts tombent sans cesse !

    Sur le rap­pro­che­ment foi-science, il est excellent, car, pour moi, l’i­dée de Dieu et la science sortent toutes deux de l’in­sa­tiable besoin humain de connaître. La science est l’ex­plo­ra­tion du « connais­sable », l’i­dée de Dieu celle de « l’in­con­nais­sable ». Le croyant pense que l’homme n’ar­ri­ve­ra jamais au bout de l’in­con­nais­sable, alors que l’a­thée sait que la science humaine per­ce­ra un jour tous les secrets de l’u­ni­vers. Au milieu il y a tous ceux qui s’en foutent.

    Sur le « bout du tun­nel » ou autre « point zéro », on a déjà cité les mul­ti­vers qui, pour cer­tains, « com­mu­ni­que­raient » via les trous noirs. Il y a aus­si l’éner­gie du vide. Dans le monde quan­tique, le vide abso­lu n’existe pas, il est peu­plé de fluc­tua­tions éner­gé­tiques qui s’an­nulent mutuel­le­ment. Le big­bang serait une de ces fluc­tua­tions éner­gé­tiques qui aurait don­né nais­sance à l’Univers que nous connais­sons. Cet Univers va soit se dila­ter à l’in­fi­ni et se fondre dans le vide, soit se contrac­ter après un période d’ex­pan­sion et rede­ve­nir un point d’éner­gie « néga­tive » qui annu­le­rait la fluc­tua­tion d’o­ri­gine. Bien sûr ces fluc­tua­tions d’éner­gie dans le vide sont infi­nies et peuvent don­ner nais­sance à une infi­ni­té d’autres uni­vers tous fon­da­men­ta­le­ment dif­fé­rents les uns des autres. Il y a encore bien d’autres hypo­thèses envi­sa­gées par les cos­mo­logues modernes, dont la seule vraie carac­té­ris­tique com­mune est d’être invé­ri­fiables et inac­ces­sibles par nos moyens humains. L’imagination de l’homme est sans borne, et, per­so, je ne vois aucune rai­son pour m’en « dés­in­toxi­quer » ! Merci de m’ex­pli­quer pour­quoi je devrais le faire ?

    Répondre
    • Paul

      Dès lors que vous dites « pour moi » ou « per­so », je n’ai pas à m’im­mis­cer dans vos affaires inté­rieures. Chacun est libre (dans ses propres limites et dans celles édic­tées par la socié­té) d’é­mettre ses propres croyances. Dès lors qu’il n’en fait pas une quel­conque loi uni­ver­selle, un com­man­de­ment, une « cha­ria ». rien à redire, sinon dans le cadre d’une bonne joute dis­pu­ta­toire. Dans le cas contraire, celui du pro­sé­ly­tisme-poi­son – puis­qu’il porte atteinte à la libre conscience – il y a for­te­ment lieu d’op­po­ser une résis­tance pro­por­tion­nelle à la menace. Ne croyez-vous pas, Vincent ?

      Répondre
      • Dominique Dréan

        Paul, si j’é­tais d’jeun, je dirais « je te plusse » ! Je ne le suis pas, je dis donc « cher ami, je vous approuve ». Je (sou)ris habi­tuel­le­ment devant mon ordi­na­teur en lisant les inter­ven­tions de Vincent – Contributions plu­tôt cou­ra­geuses dans ce bouillon de culture pas vrai­ment cul-béni. Je l’ai même sur­nom­mé « Saint Vincent », mais je ne l’a­vais dit, jus­qu’a­lors, qu’à moi-même.
        Mais là, après votre com­men­taire, je suis au ferme, je me rends : le Saint Vincent de Paul, c’est un label divin !

        Répondre
  • vincent

    @ Dominique
    Très heu­reux de te faire (sou)rire, ça vaut mieux que te faire pleu­rer ou te mettre en colère. Quant à la sain­te­té j’en suis loin, Dieu mer­ci ! Surtout que je m’a­muse beau­coup ici, mer­ci Gégé…

    @ Paul
    Certes, certes… Mais c’est valable pour tout le monde : les idéo­lo­gies tyran­ni­santes sont nom­breuses dans l’his­toire et pas du tout un mono­pole reli­gieux, au contraire. Même remarque pour le pro­sé­ly­tisme. En plus si le pro­sé­ly­tisme consiste à essayer de convaincre son voi­sin (de tout et n’im­porte quoi), je ne vois pas com­ment on peut l’in­ter­dire à ces bavards d’hu­mains. Ce ne serait pas un peu tyran­nique ça ?

    Petit pro­blème : com­bien de paroles entre humains sont échan­gées en 30 ans (une géné­ra­tion) sur toute la pla­nète ? Quelques grands chiffres pour mémoire : 10^10 êtres humains ; 10^11 neu­rones dans un humain ; 10^21 étoiles ; 10^80 atomes… Paroles, paroles, on ne s’en lasse pas.

    Répondre
  • Gérard Ponthieu

    Vincent, Paul, Dominique, ces trois « saints » sur un ring de catch, ça paie­rait ! Et autre­ment plus drôle qu’à Gaza, hein !-)
    Je me per­mets en pas­sant de rap­pe­ler à Vincent – c’est mon point de vue, que je par­tage – que les sys­tèmes tota­li­taires sont struc­tu­rés et fonc­tionnent comme leurs homo­logues reli­gieux. J’ai déjà eu à déve­lop­per mes argu­ments ici-même ( http://c‑pour-dire.com/2012/09/une-insulte-contre-la-foi-et-tout-bascule-dans-le-fanatisme/ ). Staline comme Hitler ont été véné­rés comme des pro­phètes, sinon comme des dieux vivants, drai­nant des foules d’a­do­ra­teurs fana­ti­sés au nom de reli­gions idéo­lo­giques à base de « pure­té » et de rédemp­tion dans l’au-delà du para­dis et des hypo­thé­tiques len­de­mains afin de faire pas­ser ce sale moment sur terre qu’on appelle la vie – bordel !
    Et s’il n’y avait eu que ces deux his­trions assas­sins ! Mais que dire des Mao, Kim-il-sung, Pol-pot, Khomeiny, Ceaucescu, Moubarak, Khadafi, Hafez el-Assad, Mobutu, Bokassa, Amin Dada, Franco, Mussolini, Pinochet, Duvalier, Videla – sans oublier Castro, je sais il y en a qui finassent et pour qui il y aurait des dic­ta­tures néces­saires, par­don­nables. Je n’ai pas épui­sé la liste, et s’il fal­lait remon­ter plus loin dans l’Histoire ! Donc, je disais que tous ces braves gens, ou la plu­part, s’en­ten­daient au mieux avec les cler­gés ; ou bien, au besoin, s’en créaient à leurs mesures, avec leurs apôtres aux ordres.
    Ouais, c’est des paroles Vincent. Et bien­heu­reux ceux qui ont cette chance, comme nous, de pou­voir l’ou­vrir tant qu’on veut !

    Répondre
  • vincent

    Les tyrans que tu cites, qui sont qua­si­ment tous des maté­ria­listes, ont créé infi­ni­ment plus de mal­heurs sur la pla­nète que toutes les reli­gions depuis l’aube des temps. C’est ça la dif­fé­rence abso­lue. Quant à assi­mi­ler nazisme ou com­mu­nisme à des reli­gions, par­donne moi, mais non. Pour toi les reli­gions sont « le mal abso­lu », tout mal doit donc néces­sai­re­ment être reli­gieux. C’est jus­te­ment cet extré­misme que je com­bats (et uni­que­ment lui, le reste je le dis­cute…). Pour moi les reli­gions ne sont pas le « le bien abso­lu », elles peuvent sans aucun doute être cri­ti­quées amen­dées sujettes aux erreurs etc, comme tout autre phé­no­mène humain mas­sif. Mais elles ne sont cer­tai­ne­ment pas « ce pre­mier poi­son inven­té par l’homme » que l’an­ti­clé­ri­ca­lisme fran­chouillard répète en boucle sans aucun argu­ment autre qu’é­pi­der­miques. Rien dans l’his­toire ne jus­ti­fie un pareil extré­misme. Amicalement à tous.

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      Je reviens à la charge… Admet­tons que tes tyrans soient ou aient été des « maté­ria­listes » (le pape, au fait, il le serait pas un chouia depuis sa for­te­resse du Vati­can et la banque du même même nom ?), ça ne garan­tit rien quant à leur conne­rie bar­bare. Je pré­fère, et de loin, ta com­pa­gnie d’un spi­ri­tua­liste comme toi (certes fati­guant) que celle d’un facho qui se dirait maté­ria­liste (et en plus rou­le­rait en 4×4 !) Mais dis-​moi, à pro­pos des extré­mismes de l’Histoire, pour ne par­ler que des actuels, cite‑m’en un qui ne soit pas affaires de religions !
      Oui, nazisme et sta­li­nisme (c’est toi qui dis « com­mu­nisme ») étaient struc­tu­rés comme des sys­tèmes reli­gieux. Ton argu­ment « par­donne moi, mais non » me semble bien court, jeune homme 😉

      Répondre
      • vincent

        Merci pour le jeune homme… Serait-ce parce que je ne te parais pas encore suf­fi­sem­ment déniaisé ?

        Répondre
  • Dominique Dréan

    Dans l’ac­tua­li­té récente, une nou­velle m’a « ravi » : la pré­sence dans les mani­fes­ta­tions anti mariage homo­sexuel de digni­taires cathos, mais aus­si musul­mans et juifs. Qu’ils s’oc­cupent de reli­gion bon dieu ! Où est leur exper­tise en matière sexuelle ou amou­reuse ? (ça va, silence les mau­vais esprits, je pense comme vous!).
    Les maths et la comp­ta­bi­li­té ne sont pas mon fort, mais je ne suis pas sûr que, en don­nées cor­ri­gées des varia­tions sai­son­nières et des pro­grès de l’ar­me­ment, les erre­ments reli­gieux qu’ils aient nom saint Barthélémy ou croi­sades ou world trade cen­ter etc… aient été moins meur­triers que les guerres « tra­di­tion­nelles ». Du reste, les reli­gions n’ont-elles pas été asso­ciées la plu­part du temps aux conflits ? Le sabre et le gou­pillon, rien de plus franchouillard…

    Répondre
    • vincent

      Dominique
      L’être humain est un tout qui ne se divise pas. Alors oui, l’i­dée de Dieu étant un phé­no­mène humain mas­sif dans toute l’hu­ma­ni­té depuis tou­jours, elle a pro­fon­dé­ment façon­né ce que nous sommes et elle est impli­quée dans tout ce que nous fai­sons, y com­pris aujourd’­hui, y com­pris chez les athées. Mais il n’y a pas que l’i­dée de Dieu dans l’es­prit humain. Il y a aus­si, entre autres, la vio­lence que nous uti­li­sons pour for­cer les autres ou pour les voler. C’est cette vio­lence qui est en nous qui pro­voque les conflits. La ques­tion devient : quelle est le niveau d’im­pli­ca­tion de l’i­dée de Dieu dans les vio­lences humaines ?

      Pour ma part, je pense que les reli­gions ont tou­jours cher­ché à frei­ner la vio­lence des hommes. Certes elles n’y sont pas par­ve­nues autant qu’on aime­rait, mais le « tu ne tue­ras pas » est d’a­bord une inven­tion et un com­man­de­ment de Dieu… D’ailleurs quand la vio­lence est stric­te­ment reli­gieuse, elle est beau­coup moins forte que quand elle est pro­fane. L’Inquisition par exemple a été beau­coup moins meur­trière que la Terreur révo­lu­tion­naire (je l’ai déjà mon­tré ici même). Pareil avec le natio­na­lisme, idée pro­fane par excel­lence, qui a cau­sé dans les deux der­niers siècles infi­ni­ment plus de mal­heurs que toutes les vio­lences reli­gieuses depuis l’aube des temps (même en pon­dé­rant avec le niveau de popu­la­tion ou la puis­sance des armes modernes). La rai­son pro­fonde est que lors­qu’un croyant tue quel­qu’un, il le fait avec le sen­ti­ment de trans­gres­ser un des prin­ci­paux com­man­de­ments de Dieu et ain­si de mettre sa place au para­dis en péril… Ce frein fon­da­men­tal est inexis­tant dans le maté­ria­lisme athée.

      Désolé de résis­ter… quoique, j’adore !

      Répondre
      • Gérard Ponthieu

        Je m’en mêle, bon sang, ne pou­vant pas lais­ser dire n’im­porte quoi ! Ce que tu res­sors là c’est la vieille ren­gaine selon laquelle un « maté­ria­liste athée » comme tu dis serait inter­dit d’hu­ma­ni­té, de com­pas­sion et de sens moral ? D’ailleurs ce n’est pas un Homme ! Tandis que la « place au para­dis » n’empêcherait pas le croyant de tuer ! Et lui serait plus humain !

        Ensuite, ton cal­cul mor­tuaire entre l’Inquisition et la Terreur, ne sau­rait absoudre ni l’une ni l’autre. D’autant moins, je te le rap­pelle, que cette der­nière, Robespierre en tête, agis­sait aus­si au nom de l” « Être suprême ».

        Enfin, à pro­pos du « tu ne tue­ras pas », excuse le rica­ne­ment – c’est celui de l’Histoire, (pour ne pas remon­ter au « déluge »;-) et nous limi­ter à l’Antiquité pour aller jus­qu’à nos jours chez les cin­glés des ter­ro­rismes « au nom de Dieu, d’Allah, de Yahvé », en pas­sant par la Saint-Barthélémy, Sabra et Chatila, on ne peut qu’en oublier.

        Et puis, il y a l’Holocauste, qui inter­pelle non pas tant un Hitler comme incar­na­tion du Mal, mais ce « mys­tère » qui a pro­duit la com­pli­ci­té active de (presque) tout un peuple. A ce niveau-là, c’est d’ailleurs le Dieu qui, à sup­po­ser qu’il exis­tât, se trou­ve­rait sale­ment renié. Ce qu’on fait bien des sur­vi­vants à l’in­qua­li­fiable drame.

        Répondre
        • vincent

          Gérard
          En intro de son livre Joseph Ratzinger réclame la cri­tique des lec­teurs et demande leur « bien­veillance », c’est à dire un à prio­ri de sin­cé­ri­té et de pas trop stu­pide. Je n’ai ni dit ni pen­sé que les athées étaient dénués de morale ou moins humains que les croyants (ce serait vrai­ment trop stu­pide!). Je n’ai absous ni l’Inquisition ni la Terreur, je les ai com­pa­rées ce n’est pas pareil. Le ter­ro­risme isla­miste a tué infi­ni­ment moins de gens dans le monde que le ratio­na­lisme US en Irak. Quant à l’Holocauste, la vraie ques­tion qu’il pose n’est pas sur Dieu, mais sur cha­cun d’entre nous. Jusqu’où sommes-nous capables d’al­ler ? Question renou­ve­lée au Cambodge, au Rwanda, en RDC… Jusqu’où suis-je capable d’al­ler ? Si tu veux bien me lire avec « bien­veillance », tu ver­ras que quand je parle de Dieu je ne parle que de l’homme.
          Bon.

          Répondre
  • Dominique Dréan

    Pour pré­ci­ser la chro­no­lo­gie, le com­men­taire de Gérard n’é­tait pas affi­ché lorsque j’ai envoyé le mien..

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      « Un énorme tra­vail de neuf ans », pré­cise l’ar­ticle de l’Obs ! Tout « ça » (147 pages quand même) pour arri­ver à ce scoop archi rebat­tu ! « Le Livre des trois impos­teurs » date de la fin du XVIIe et, gros avan­tage, règle son compte – et pour les prix d’un – aux trois mono­théismes qui nous empoi­sonnent. Autrement dit, aux trois reli­gions domi­nantes bâties sur des fables infan­tiles des­ti­nées à cette par­tie de l’hu­ma­ni­té qui ne s’est pas encore redres­sée. On ne peut dénier cette réa­li­té qui consti­tue un vrai sujet de ques­tion­ne­ment, ali­men­tant des débats sans fin entre théo­sophes, phi­lo­sophes, scien­ti­fiques de toutes dis­ci­plines. Sans oublier la cohorte des blogosophes…

      Répondre
    • vincent

      @ Dominique
      Il n’y a pas beau­coup d’êtres humains dont on ait autant de trace d’exis­tence que le Christ. Compte tenu de l’ab­sence d’é­tat-civil en Judée à cette époque, il n’y en a pas de preuve abso­lue. Mais si l’ab­sence de preuve fai­sait la non-exis­tence, alors envi­ron 90% de l’hu­ma­ni­té n’au­rait jamais existé…

      @ Gérard
      Le tra­vail de neuf ans, c’est pour les 3 tomes (600p). Pendant ce même temps Ratzinger a fait pas mal d’autres choses et écrit beau­coup d’autres bou­quins. L’année de nais­sance du Christ n’est qu’une pré­ci­sion his­to­rique sans vraie impor­tance dans le livre, mais dont les jour­na­listes se sont empa­rés pour mieux vendre leurs articles (et le bou­quin papal du même coup). Enfin je nie tota­le­ment une quel­conque réa­li­té qui pré­ten­drait que je ne me suis pas redres­sé. Ce coup-ci c’est toi qui traite les croyants de moins humains…

      Répondre
      • Gérard Ponthieu

        Je note : l’exis­tence de Jésus n’est pas attes­tée. Mais là n’est pas le pro­blème. Partant de son exis­tence même mythique, reste à consi­dé­rer sa fonc­tion sym­bo­lique et reli­gieuse. Et c’est dans les reli­gions que ça se gâte, pas dans les ques­tions de foi, pour­vu qu’on les laisse à cha­cun. Les reli­gions sécu­lières, forces de pou­voir et de contraintes, sur les choses, les gens, les esprits et les corps (corps sexuel en par­ti­cu­lier, et chez les enfants pour com­men­cer) – ça c’est du lourd ! et je me redresse « comme un seul homme », heu­reu­se­ment pas tout seul ! Je me redresse en ce sens où on peut s’être mis phy­si­que­ment debout en res­tant men­ta­le­ment cou­ché, sou­mis, par­fois comme mort…

        Répondre
        • vincent

          j’a­vais bien pigé ton « redres­sé », et dans ton sens que j’ai répondu.

          Répondre
  • Dominique Dréan

    C’est repar­ti !
    J’avais un peu lais­sé cou­rir, convain­cu que ce type de débat (où la foi d’un côté est l’ar­gu­ment suprème) ne peut mener à rien.
    Il est évident qu’on n’au­ra jamais de preuves de l’exis­tence de dieu. Par contre, je consi­dère que la souf­france des enfants, les injus­tices sociales héré­di­taires, la conne­rie des clergés,etc…sont autant de preuves de son inexis­tence. Où alors, c’est un dieu par­ti­cu­liè­re­ment per­vers et le diable n’a rien à lui envier.
    « Réactions épi­der­miques », disait Vincent. Précisément, il s’a­git bien de cela : A l’âge où l’é­pi­derme découvre les joies du contact, la reli­gion se per­met d’ins­tal­ler des bar­rières « morales » contre l’é­pa­nouis­se­ment natu­rel. J’ai été éle­vé dans la culpa­bi­li­té par des parents com­plices de ces types en robe à qui des dizaines de gosses allaient racon­ter leurs timides par­ties de touche-pipi et men­dier le par­don. Cela, tout ce temps volé à la jeu­nesse, c’est impardonnable !
    Ca, c’est un sen­ti­ment per­son­nel et je vous ras­sure je me suis – comme dit Gérard – « redres­sé ». Mais je suis tota­le­ment révul­sé quand je vois l’é­glise s’op­po­ser à la légi­ti­ma­tion de formes d’a­mour main­te­nant avouables alors que tant de ses membres, étouf­fés par des règles inhu­maines, se sont livrés à des crimes sexuels. « Peu nom­breux », dira Vincent. Quand bien même, un est trop. De même qu’un seul crime com­mis au nom de ce « dieu d’a­mour » eut été de trop. Alors, l’in­qui­si­tion, la sor­cel­le­rie, les Albigeois, les croisades…beurk !
    Cependant, je ne suis pas un pro­sé­lyte de l’a­théisme, comme disait Brassens, « Ils me laissent dire merde, je les laisse dire amen »…
    Dieu vous aie en sa sainte garde !

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      Brassens était un grand sage. Je le rejoins avec toi sur le pro­sé­ly­tisme. Celui des paten­tés nous emmerde assez pour ne pas en rajou­ter une couche. Cependant, c’est face à l” « enva­his­seur » que se pose la ques­tion de la résis­tance. Laisser faire serait une déser­tion. C’est alors qu’on se mobi­lise… Ah, ce lan­gage guer­rier ! Soit, allons‑y mol­lo ; on le peut, du moins en France où nous avons quelques anté­cé­dents his­to­riques et donc quelques outils pra­tiques et intel­lec­tuels. Tandis que chez les anglo-saxons, notam­ment, le péril demeure sérieu­se­ment, en par­ti­cu­lier avec les créa­tion­nistes et les croi­sés du « desi­gn intel­li­gent ». D’où l’ir­rup­tion des Dawkins, Hitchens, Dennet ; tan­dis qu’un Onfray, chez nous, appa­raît en prin­ci­pal rem­part athéiste. Une relève semble sur­gir (Caroline Fourest, par exemple) avec les luttes anti-sexistes et, par consé­quent, anti-reli­gieuses – au sens anti-clé­ri­cal de lutte contre les cler­gés qu’on voit res­sur­gir en ce moment dans des manifs très expli­cites. Tout ça pour dire que l’an­ti-clé­ri­ca­lisme ne me paraît nul­le­ment démo­dé, comme « on » vou­drait le faire croire, en effet sous cou­vert de ce « on » des trois impos­tures reli­gieuses oppo­sant leur soli­da­ri­té de façade. Chacun des mono­théismes ayant inté­rêt à prê­cher pour les autres, à les défendre quand ils sont atta­qués. Tandis que, pen­dant les tra­vaux d’ap­pa­rence, les guerres de domi­na­tion ne sau­raient ces­ser, à peu près par­tout dans le monde. Tout ça au nom de la Paix, de l’Amour du Prochain, du Dieu si grand et miséricordieux.

      Répondre
  • vincent

    Bah, je sais très bien que la foi n’est pas mon « argu­ment suprême », mais je ne suis pas sûr pour vous les amis ! Je laisse tom­ber (pour le moment).

    Juste une der­nière remarque, Gérard. Si j’o­sais sur-inter­pré­ter ta com­pa­rai­son gau­lois-saxons, je dirais qu’en France « on » est tran­quille à cause de notre loi de 1905 et de nos habi­tudes anti­clé­ri­cales, que n’ont pas les engliches (pas assez latins pour ça). Mais il n’est pas sûr du tout qu’on reste tran­quille. Parce qu’un chan­ge­ment majeur et inévi­table pointe son nez à l’ho­ri­zon, c’est la mon­tée de l’Islam par­tout en Europe. Des sta­tis­ti­ciens ont même pré­vu qu’au rythme actuel les musul­mans seraient majo­ri­taires en France dans une qua­ran­taine d’an­nées. Il ne s’a­git pas de jouer au FN (que je conchie joyeu­se­ment), mais juste de remar­quer que nos empoi­gnades à la Don Camillo risquent de deve­nir rapi­de­ment des objets de curio­si­té archéologique…

    Répondre
    • Gérard Ponthieu

      Ta « der­nière remarque », je la par­tage. A la nuance près de tes pré­dic­tions apo­ca­lyp­tiques ; je ne sais d’où tu les tires ; d’autres pré­disent que la pre­mière reli­gion mon­diale sera le pen­te­cô­tisme (évan­gé­listes)…

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Translate »