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Jerry Lewis, génial garçon de courses

Sans blague, il est mort le blagueur excité, excentré, extravagant. Exit Jerry Lewis, à Las Vegas ce 20 août à l’âge de 91 ans, une belle durée qui lui aura permis d’apparaître dans des dizaines films. Du quantitatif qui, forcément, a inclus pas mal de nanars, selon la loi du bizness. Passons et retenons le meilleur, comme le fait sur son blog mon ami Daniel Chaize pour marquer les 90 ans du comédien à la voix de canard :

« Tous les films de Jerry Lewis sont des films sociaux. La course exténuante autour du grand magasin pour promener les chiens dans Un chef de rayon explosif (1963) est à la hauteur de On achève bien les chevaux de Sydney Pollack (1969). Et la salle des dactylos écrasées d’un bruit abrutissant autant que leur alignement en rangées pour un travail « taylorisé », dans Le Zinzin d’Hollywood, fait penser aux Temps modernes de Chaplin. » [Lire son article ici].

De mon côté, je ne me lasse pas d’un extrait de film qui, selon moi, relève du génie d’acteur. Ça s’appelle “The Chairman of the Board” [extrait de The Errand Boy, de 1961]. On y voit un garçon d’étage d’une grosse boîte qui se prend pour le président du conseil d’administration. Le tout sur « Blues in Hoss », une musique de Count Basie. Un hommage on ne peut plus éloquent, servi par lui-même. Du grand art.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

4 réflexions sur “Jerry Lewis, génial garçon de courses

  • Salut l’ami Gérard. Dis-donc quelle promotion pour mon article (dont il est vrai je n’étais pas mécontent)! Merci. Les Jerry (car il les enchaînait dans ce début des années 60), je les ai tous vu avec ma soeur dans les cinéma de Vichy (il y en a avait plus de 10 à l’époque !). C’était le jeudi. L’enfance qui aime et sait rire, Jerry Lewis savait que c’est une part importante de la vie. Son côté “adolescent niais et un peu limité” pouvait certes parfois dégouliner dans le “c’est un peu trop”. Mais il pouvait aussi offrir des scènes d’une grande poésie : le dialogue avec une marionnette, par exemple (dans Le Zinzin d’Hollywood, je crois). Oui, retenons le meilleur de Jerry Lewis et cela suffit à lui donner une très grande place dans la production Hollywoodienne de l’époque. Verrons-nous un jour le film qu’il a réalisé sur la Shoah et qu’il ne souhaitait pas voir diffusé avant sa mort ?

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  • J’ai découvert fort tard la biographie de J. Lewis et l’étrange similitude de nos sorts communs d’enfants abandonniques, qui avaient trouvé fortuitement dans la pitrerie publique le moyen de surmonter leurs timidités pathologiques. Ultime farce, Jerry disparaît au moment même d’une éclipse exceptionnelle dans son pays… Mister Lowe !

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  • Comme toi, je suis un fan de Jerry Lewis (Jerome Lewitch), j’ai dû voir (et revoir) plus de 20 de ses films. Il était aussi un remarquable metteur en scène.

    Le début de The ladies man (Le tombeur de ces dames) – pour lequel il est aussi producteur et scénariste- est phénoménal, malheureusement absent sur youtube. Travelling d’ensemble lent sur la coupe transversale d’un hôtel où dans chaque chambre une femme s’éveille, chacune caractérisée par une activité (gym, musique, et même batwoman). La suite, où l’on passe de chambre en chambre sur un jazz de bigband qui swingue : https://www.youtube.com/watch?v=xJnvEibIq68

    La séquence avec la batwoman est un enchantement : https://www.youtube.com/watch?v=Ua4suRfdbWU&index=13&list=RDQxuUi7qDcIE

    Un grand burlesque, parfois plus critique qu’il n’y paraît.

    Tristounet, alors qu’il m’a tant fait rire (une fois je suis tombé de mon fauteuil !)

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