ActualitéC de coeur, C de gueule

« Charlie ». Le jour d’après

par Serge Garde, ancien journaliste

Le cœur serré, dimanche, j’ai défilé à Paris, pour rendre hommage aux Charlie assassinés et pour défendre la liberté de rire de tout, et même de leur mort.

Une larme dans ce tsunami de solidarité et de protestation.

J’ai manifesté pour la liberté d’expression, la liberté de la presse, et pour toutes ces valeurs qui fondent mon ADN républicaine, faisant mienne l’irrévérente impertinence qui caractérise l’humour de Charb, Cabu, Wolinski, Honoré, Tignous et des autres…

Sans oublier celle de notre Siné permanent…

J’ai participé, avec ces quatre millions de Charlie, modestement mais assurément, à créer un de ces moments de communion qui redonnent à ma France ses couleurs arc-en-ciel : Liberté, Solidarité, Fraternité, Laïcité, Tolérance, Respect de la vie…

Rentré chez moi, j’ai constaté le fossé creusé entre ce dont étaient porteurs l’immense majorité des Charlie et ce quarteron de « leaders mondiaux » enkystés en tête de la manifestation. Eux, à quelques exceptions près, n’étaient pas des Charlie, mais des sergents recruteurs… Ils tentaient d’enrôler les marcheurs de la République dans « leur » « guerre au terrorisme ! »

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Un fossé ? Un gouffre !

Mais de quel terrorisme parlent-ils ? Traquer mieux les fous d’un dieu (quel qu’il soit !) ou d’une théorie mortifère, oui, cent fois oui ! Mais justifier par cette pseudo guerre (un concept créé à la Maison Blanche) les crimes commis contre des civils dans des pays qui n’intéresseraient pas l’Occident s’ils ne possédaient pas d’immenses ressources énergétiques, non ! La place d’un Netanyahu n’est-elle pas plutôt devant le Tribunal pénal international pour y répondre des crimes de guerre qu’il a commis ? Et déjà Valls et ses pairs envisagent, au nom de cette guerre contre « LE » terrorisme, de restreindre par la loi nos libertés publiques ! Celles que, justement, les 12 Charlie assassinés défendaient !

Passé cet inoubliable dimanche de pure émotion et de solidarité, le temps de la réflexion s’impose pour nous qui restons dans la cruelle beauté du réel.

Serge Garde, ancien journaliste

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