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Colombani, fin d’un Monde

Donc, Le Monde va  devoir changer de patron. Ainsi en ont décidé les journalistes du « quotidien vespéral ». Ils n’ont pas accordé à Jean-Marie Colombani les 60% de parts nécessaires à la reconduction d’un troisième mandat de président du directoire du groupe. Un conseil de surveillance du groupe doit  se réunir ce vendredi 25 mai. Les représentants de la société des rédacteurs disposent à ce conseil d’un droit de veto sur la nomination du président du directoire.

[dropcap]La[/dropcap] nouvelle est techniquement annoncée dans le journal, tandis qu’en douze photos légendées, le site lemonde.fr retrace les grandes étapes de la vie journalistique de « l’homme qui a changé Le Monde ». Ça commence « glamour » à l’Heure de Vérité, en 89, au côté d’Anne Sinclair et ça se termine avec ce vote du 22 mai. Entre-temps, passage par le fameux édito post 11 septembre 2001, « Nous sommes tous Américains » ; rappel aussi de la période Plenel puis de la « mue » industrielle avec les rachats de titres et la folie des grandeurs symbolisée par la façade (de verre) du nouveau siège. L’épisode « Face cachée », le livre de Péan et Cohen est également évoqué, ainsi que la prise de participation (30%) dans le gratuit de Bolloré, Matin Plus. Deux moments différents mais à leur manière très traumatisants quant aux valeurs journalistiques.

Les journalistes, par leur vote, ont sans doute voulu sanctionner la fuite en avant financière (145 millions d’euros de déficit cumulé) d’un patron pris dans le tourbillon des affaires et gagné par l’obsession de son fameux « périmètre industriel » selon l’expression favorite de Colombani. Manière aussi de rappeler, peut-être, qu’un journal n’est pas seulement une entreprise au sens où peut l’entendre un Alain Minc, l’influent affairiste, président du conseil de surveillance du journal et par ailleurs ami de Sarkozy. Les journalistes aussi ont voulu jouer la « rupture »

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Une réflexion sur “Colombani, fin d’un Monde

  • Jean Louis

    J’avais commencé un truc pour dire que « l’argumentation » de JMC dans son édito « après moi “déstabilisation, voire destruction” du Monde » me gonflais. Que le cens (avec un “c”) de la démocratie au Monde était celui d’un journal de journalistes et, ce qui n’ôte rien à mon estime pour les ouvriers, employés et cadres, ça ne me choque pas plus, même plutôt moins, qu’un journal d’actionnaires.

    Quand je suis allé voir les réactions à l’édito.

    Un lecteur donne ce lien vers la lettre de Robert Solé à ses collègues, juste avant le fameux vote (sur le blog de Schneidermann). Comment voulez-vous que j’écrive après ça ?

    http://www.bigbangblog.com/article.php3?id_article=630

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