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Fukushima. Autres nouvelles, nouvelles inquiétudes

Restes du bâtiment réacteur III - 12 mai 2011
Restes du bâtiment réacteur IV - 12 mai 2011

Ainsi que je le précise en post scriptum de l’article précédent sur la nouvelle explosion enregistrée à la centrale en ruines de Fukushima, c’est le réacteur IV et non le III qui serait concerné. La différence est importante puisqu’elle porte sur le chargement en MOX du réacteur III, et le risque de rejet de plutonium particulièrement toxique. Le problème – qui remonte aux origines mêmes de la catastrophe – tient au blocage de l’information officielle, et même aux omissions et mensonges émanant de ces sources officielles, tant le gouvernement japonais que l’exploitant Tepco.

Une autre vue de l’explosion est visible ici : entre 0:16 et 0:18. (Document Tepco).

Autres nouvelles, peu rassurantes :

– 6 400 tonnes d’eau radioactive dans le sous-sol du réacteur III. Les employés de Tepco ont bravé la très haute contamination radioactive du réacteur III (100 milliseverts/heure) pour explorer le sous-sol du bâtiment dans lequel ils ont confirmé la présence de 6400 tonnes d’eau hautement radioactive. (51 milliseverts/heure en surface du volume d’eau qui fait près de 6 mètres de profondeur).

– Pas de chance pour Areva (exit sa patronne) et pour Tepco, qui devaient commencer le 15 juin les travaux de décontamination de plus de 100 000 tonnes d’eau contaminée : le système ne fonctionne pas car Tepco vient de découvrir 10 fuites dans des valves et autres tuyauteries.

Le Monde du 17/6/11. Comme si l' "emprise" n'était déjà pas économico-politique… Ou comment le spectacle politique prend le pas sur les faits, l'opérette de salon sur le journalisme de terrain.

Soyons positifs et admettons que le système Areva puisse décontaminer à 100 % plus de 100 000 tonnes d’eau, à ce jour, et une autre bordée de 100 000 tonnes d’ici la fin de l’année 2011 et d’autres bordées subséquentes de 100 000 tonnes et plus, tous les six mois, au fil des années. Que faire du concentré toxique généré par ce processus de « décontamination » ? Selon Tepco, ce concentré contiendrait 100 millions de becquerels de substances radioactives par centimètre cube. Tepco estime que ce seront 2 000 mètres cubes de concentré toxique qui seront générés d’ici la fin de l’année 2011. Or, Tepco ne dispose que d’une capacité de 1 200 mètres cubes sur le site de Fukushima. De plus, Areva a concédé qu’ils n’ont aucune expérience dans la gestion de concentrés toxiques issues d’eau radioactives et titrant plus de 1 000 millisieverts/heure.

– Extrême radioactivité dans la partie est de Tokyo. Suite à la pression d’une association de parents (Koto Association to Protect Children), le gouvernement japonais a enfin reconnu ses mensonges quant à la radioactivité de l’air ambiant aux alentours du centre de retraitement des boues d’épuration de Nanbu Ota-ku, Tokyo. Depuis combien de semaines l’incinérateur est-il en train de contaminer cette zone de Tokyo ? Cette association de parents, aidée par un professeur de l’Université de Kobé, a sollicité les services de l’ONG française, Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest, et a mis en valeur des taux extrêmement élevés de radioactivité dans le terrain de sports et dans le parc pour enfants situés tous deux à moyenne proximité du centre de traitement incriminé: par exemple, le parc pour enfants est à 8 km de distance.

Le parc est encore plus contaminé que le terrain de sport avec un taux de césium 137 de 3 050 becquerels/kilo de sol et un taux de césium 134 de 2 850 becquerels/kilo de sol. Le taux de tellurium 129 y est de 580 becquerels/kilo de sol.

– Quelle serait la quantité de combustible à Fukushima-Daichi en attente de dilution dans l’atmosphère, les nappes phréatiques et l’océan? Selon Associated press, 3 400 tonnes de combustible usagé seraient accumulées dans les piscines de stockage et 877 tonnes de fuel actif dans les coeurs des réacteurs, ou ce qu’il en reste. A savoir en tout 4 277 tonnes de combustible. Par comparaison, il y en avait 30 tonnes à Three Miles Island aux USA en 1979 et 180 tonnes à Tchernobyl en 1986.

– Deux baleines ont été découvertes fin avril à 650 km de Fukushima, avec des niveau de radiation de 31 et 24 becquerels de césium par kilo de viande. Le Marine Biological Laboratory, basé à Woods Hall dans le Massachusetts, a commencé à évaluer le niveau de contamination radioactive dans l’Océan Pacifique. Et selon Arnie Gundersen, le MBL a déjà déclaré que la contamination radioactive dans l’Océan Pacifique provenant de Fukushima est dix fois supérieure à celle de la Mer Noire ayant émané de Tchernobyl.

– La centrale nucléaire de Fort Calhoun, à Omaha dans le Nebraska (États-Unis) est assiégée (vidéo ici) par l’eau du Missouri qui monte et qui va encore monter de quelques mètres d’ici l’été. Pas de soucis, l’ingénierie nucléaire a déployé tout son savoir faire pour endiguer les risques radioactifs : des murs de sacs de sable.

La centrale nucléaire de Fort Calhoun, photographiée le 14 juin, menacée par la montée régulière des eaux du Missouri. (Ph. Cryptome)
Voir d’autres photos.

 

 

 

Autres informations suivies : http://www.kokopelli-blog.org/

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