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Interdire la corrida, « grand pas pour l’humanité »

La corrida est une abomination, une indignité et, comme telle, une déqualification de ses pratiquants – acteurs comme spectateurs – dans le genre humain. S'il en fallait encore une preuve, celle-ci ne suffirait donc pas encore ?

La "tradition" ne saurait constituer un quelconque argument de justification d'une telle boucherie à ciel ouvert. Un tel "argument" serait du même ordre que celui justifiant la mutilation sexuelle des fillettes par l'excision.

La condition et la place de l'animal dans nos sociétés occidentales font l'objet d'une mise en avant nouvelle et importante, amenant les opinions publiques à manifester une opposition de plus en plus résolue à toutes formes de maltraitance. C'est évidemment la cas pour les animaux d'élevage, leurs conditions de vie et de mort, en particulier dans le règne du rendement productif et, pire, encore, dans les abattoirs. Ces mouvements d'opinions rejoignent des remises en cause des modes alimentaires liés à une agriculture industrielle et aux désordres écologiques et sanitaires qui s'ensuivent.

Les spectacles de corrida, impliquant la mise à mort des taureaux dans un "combat" aussi inégal que couru d'avance – sauf accidents, rares – doivent provoquer autant d'indignation et de protestation que les pratiques détestables dénoncées dans les abattoirs. Leur interdiction marquerait un autre "grand pas pour l'humanité".

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

4 réflexions sur “Interdire la corrida, « grand pas pour l’humanité »

  • Si on pou­vait inter­dire la bêtise par la même occasion…
    On va com­men­cer par ma cor­ri­da… Ce qui, plus haut, relève de l’utopie…

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  • Graille

    Comment peut on orga­ni­ser des spec­tacles pour voir souf­frir et mou­rir des êtres vivants !
    Appeler cette abo­mi­na­tion de la culture..
    Honte et larmes de voir ça ..Quand sor­ti­rons nous de cet obscurantisme ?
    J “espère que l’o­pi­nion publique fera pres­sion pour denon­cer ce scandale
    Je ne peux pas regar­der cette video sans pleurer..
    Merci pour cet article

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  • Ces images ne sont rien d’autres qu’in­to­lé­rables et injus­ti­fiables. A elles seules, elles suf­fisent à décré­di­bi­li­ser une fois pour toutes l’en­semble de « la pro­fes­sion ». Quand bien même des gens de la trempe de Picasso ont été ou sont des afi­cio­na­dos, rien ne peut excu­ser ces pra­tiques. Si en revanche elles doivent ser­vir à quelque chose, c’est comme preuve patente du rap­port déca­dent entre­te­nu par « l’homme moderne » à l’é­gard de la nature.

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  • Gérard Bérilley

    Je m’as­so­cie bien évi­dem­ment aux autres com­men­taires et à cet article court mais essen­tiel. Je me rap­pelle avoir lu, il y a très long­temps, un article dans le jour­nal de la Libre Pensée qui ana­ly­sait et mon­trait les liens étroits entre la cor­ri­da et le chris­tia­nisme en Espagne. Une jouis­sance sadique sans scru­pule aucun. Le culte du tau­reau (Apis par exemple) est alors rem­pla­cé par et dans le chris­tia­nisme par celui de l’a­gneau, l’a­ni­mal du sacri­fice par excel­lence (L’Agneau de Dieu, le terme de pas­teur typi­que­ment révé­la­teur, etc.). La haine du tau­reau com­mence (comme celle du loup d’ailleurs). Il est à remar­quer que le tau­reau sym­bo­li­sait et sym­bo­lise encore la puis­sance sexuelle, la puis­sance mâle : la force du tau­reau, comme celle de l’homme, homme au sens viril du terme, est dans le poi­trail, dans les épaules, dans le haut du corps. Il est aus­si à dénon­cer l’emploi des che­vaux dans la cor­ri­da, où ils se font mas­sa­crer par les tau­reaux. Le che­val est lui une force femelle, fémi­nine, sa puis­sance et sa beau­té sont dans son train arrière, dans son bas­sin, dans sa croupe. Il n’a aucune défense pos­sible contre le tau­reau et ses cornes. L’attaque for­cée du tau­reau dans l’a­rène contre le che­val de par les pica­dors est une hor­reur. Dans l’a­rène, les prin­cipes mas­cu­lins et fémi­nins sont pous­sés par le sadisme des hommes à la guerre, à la mort, et non à l’a­mour. Il y a la haine réunie et du mas­cu­lin et du fémi­nin. Il faut revoir ce très beau film d’Henri Colpi « Heureux qui comme Ulysse » (1970) avec Fernandel (qui y est sublime) qui inter­prète Antonin ouvrier de ferme qui essaye de sau­ver son vieux com­pa­gnon le che­val Ulysse (28 ans) des­ti­né par son pro­prié­taire à finir ses jours dans l’a­rène avec un pica­dor. Antonin, devant une telle hor­reur, veut emme­ner et relâ­cher son vieil ami en Camargue avec les che­vaux sau­vages. Film magni­fique et oh com­bien émouvant.

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