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La Tunisie sous le règne de la répression

Si C’est pour dire était une agence de presse, il lui faudrait, à fil continu, tisser le tableau déprimant de la claudicante marche du monde. C’est pour (tout) dire parlerait souvent de la situation au Maghreb et en particulier de la presse et des journalistes. Par exemple, aujourd’hui, il serait en particulier question de la Tunisie. Comme le fait de manière aussi régulière qu’acharnée le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (C.R.L.D.H. Tunisie), qui émet le message d’alerte que voici :

Message d’alerte

Une nouvelle agression grave a été perpétrée samedi 28 novembre 2009 à Bizerte (Nord de la Tunisie) par la police politique tunisienne à l’encontre d’un groupe de militants associatifs et de défenseurs des droits humains, pour la plupart membres  de la LTDH (Ligue tunisienne des droits de l’homme) et se réclamant de plusieurs composantes associatives autonomes.

Ce groupe était composé notamment de Lotfi Hajji, ancien président du premier syndicat des journalistes, Ahmed Galaï, membre du comité directeur de la LTDH, Tarek Souissi, militant associatif de la LTDH et du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT ) et cinq autres militants et militantes actifs et connus à Bizerte. Les membres de ce groupe avaient décidé de rendre visite, à l’occasion de l’Aïd, à M. Ali Ben Salem, membre fondateur de la section de Bizerte de la LTDH, membre du CNLT et de l’ALTT (association de lutte contre la torture en Tunisie) et président de l’amicale des anciens résistants. Cette figure emblématique du mouvement démocratique tunisien est considéré, à juste titre, comme le doyen des dissidents tunisiens. Son domicile – qui héberge au niveau de son premier étage la section de la LTDH à Bizerte – fait l’objet depuis deux ans d’un véritable état de siège policier, les agents de la police politique en interdisant l’accès à toute personne étrangère à la famille de M. Ali Ben Salem.

Ce samedi 28 novembre, le groupe qui avait l’intention de lui rendre visite en a été empêché par une douzaine d’agents de la police politique très agressifs qui leur en ont interdit l’accès. Très vite les policiers sont passés des menaces aux voies de fait, molestant les membres du groupe et se déchainant contre les voitures de Lotfi Hajji et de Tarek Souissi.

Bilan de cette expédition punitive : outres les injures et les humiliations, trois membres du groupe violemment agressés et souffrant de multiples contusions (Lotfi Hajji, Ahmed Galaï et Tarek Souissi) et deux voitures sérieusement endommagées.

Alors que [le journaliste] Taoufik Ben Brik a fait l’objet d’une véritable provocation et qu’il a été condamné le 26 novembre, de façon scandaleuse, à six mois de prison ferme dont trois mois pour violence d’une prétendue victime qui ne s’est même pas présentée à l’audience et deux mois pour atteinte au bien d’autrui (la voiture de cette dame dont le véhicule n’a fait l’objet d’aucun constat contradictoire) ; les policiers tabassent, une fois de plus en toute impunité, des citoyens et s’en prennent à leurs véhicules.

Deux rappels :

Les proches et les avocats de Taoufik Ben Brik sont toujours sans nouvelles de lui et deux avocats se sont vus signifier qu’il aurait été transféré de la prison de la Mornaghia vers une destination inconnue, ce qui suscite l’inquiétude et l’angoisse légitimes de sa famille et de tous ses amis.‬

• ‪Ali Ben Salem avait été agressé il y a deux ans par des agents de la police politique malgré son âge – près de 75 ans – et  son état de santé. A la suite de cette agression une plainte a été déposée auprès du Comité contre la torture des Nations Unies et cette procédure a abouti à une mise en demeure du gouvernement tunisien qui a été sommé de faire état des résultats de l’enquête concernant cette agression.‬

Le CRLDHT dénonce avec vigueur l’attitude provocatrice et délibérément violente des agents de la police politique tunisienne chargés de l’exécution le 28 novembre 2009 de l’expédition punitive contre un groupe de démocrates de Bizerte. Dans le climat de crispation exacerbée et de durcissement de l’Etat-policier en Tunisie, cette nouvelle manifestation de l’intolérance et de l’arbitraire de la police tunisienne appelle un renforcement de la solidarité nationale et internationale contre les agissements répressifs de l’Etat-RCD.

اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس‬

membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34

contact@crldht.orgwww.crldht.org

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