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La trouble casquette de Mehdi Meklat

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Lors de l’émission La Grande librairie, 17 février.
Il avait l’allure d’un jeune homme bien, un rien effronté sans doute, sous sa casquette « chanvrée »… Mehdi Meklat, 24 ans, s’était construit une certaine notoriété avec son compère Badrou : Bondy Blog, France Inter, Arte, Les Inrocks. Sympas, quoi, ces jeunes, porte-voix des banlieues autres que désespérantes. Jeudi dernier, on les retrouve même, l’Arabe et le Noir, comme incongrus dans le décor de La Grande librairie, émission de France 5 pour la sortie de leur bouquin, Minute.

La mariée était trop belle : entretemps, des internautes exhument des tweets de Meklat à base d’injures antisémites, homophobes, racistes, misogynes. Sidération. Le jeune homme à casquette fleurie s’excuse, invoque un « personnage fictif » caché derrière son pseudonyme (« Marcelin Deschamps »), histoire de « questionner la notion d’excès et de provocation »… Mais quand il eut décidé de reprendre sa vraie identité de twitteur, il prit tout de même soin d’intégrer à son compte ses délires précédents. Florilège :

 

Quelques voix médiatiques s’élèvent cependant pour prendre la défense de l’indéfendable. Pour excuser quoi ? Au nom de quoi ? Ce qui est sûr, c’est qu’une telle duplicité va alimenter encore davantage la lepénisation en marche. Peut-être est-ce même le but recherché, celui de Daesh en particulier : couper en deux la société française, pousser à l’affrontement et, « idéalement » à la guerre civile.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

3 réflexions sur “La trouble casquette de Mehdi Meklat

  • Gérard Bérilley

    Il se fait que j’ai regardé cette émission car j’y avais vu annoncée la présence de Kamel Daoud (que j’ai dû soutenir lors de pétitions si je me souviens bien). Quel bonheur d’entendre de véritables écrivains parler de leur désir, de leur besoin existentiel d’écrire, Kamel Daoud et Eric-Emmanuel Schmitt, si différents de part leur histoire et leur écriture par ailleurs.
    Moi aussi j’y ai trouvé la présence fort incongrue de Medhi et Badrou (dont je n’avais jamais entendu parler) dans cette émission où la pratique même de ce qu’est la noblesse de l’acte d’écrire, de la littérature, était exprimée par deux approches aussi incontestables que différentes. Le titre de leur livre “Minute”, à lui seul amenait déjà la suspicion, car il me semble “Minute” était bien (et l’est peut-être encore, je ne sais s’il existe toujours, un journal d’extrême-droite) !
    Je l’ai déjà dit dans mes commentaires sur ce site, et je le redis : le ressentiment – cette jalousie, cette vengeance contre ce que l’on ne peut pas être – se voit, inscrite dans le corps, dans les visages. Je suis stupéfait à chaque fois, que les auditeurs, les téléspectateurs, ne voient pas, comme une évidence, dans certains visages, la haine sournoise – “Les mains de l’oppression” comme le chantait si magnifiquement Léo Ferré, et ce que le grand, l’immense Wilhelm Reich, appelait le “petit homme”, qui n’est autre que l’homme du ressentiment, l’homme qui ne peut supporter qu’autrui soit plus que lui, plus libre que lui. Pourtant cela saute aux yeux et aux oreilles de qui a suffisamment vécu et essayé de vivre sa vie avec une certaine correction.

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  • Gian

    Pourtant la racaille avait fait un effort, le 17 février à la Grande librairie : casquette pas à l’envers et chemine boutonnée entièrement.
    Cela dit, Gé, c’est moins “couper en deux” la société française que provoquer des pogroms dans des quartiers hors droit, du moins dans un premier temps de guerre civile.

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