ActualitéAlerte !C de coeur, C de gueuleDessin de Faber

Personne n’est obligé de lire « Charlie Hebdo » !

charlie hebdo libé
[ Libé du jour 14/1/15
Charlie Hebdo reparaît. On reparle donc du blasphème, plus que de liberté, qui est centrale, essentielle, non négociable. Libre au blasphémé de le faire savoir dans son "Charia Hebdo", par exemple. Libre aussi à tout religieux de ne pas s'adonner à ce qui le chiffonne. En liberté, personne n’est obligé à quoi que ce soit, pas même de lire Charlie Hebdo si ça risque de le déranger ! Autrement dit on a le choix, librement. Tandis que les fanatiques d’Allah, les semeurs de mort à la kalachnikov n’ont laissé aucun choix, aucune liberté à leurs dix-sept victimes.

Ce ne serait pas si compliqué si une moitié de la planète ne pensait pas précisément le contraire. Et même bien plus que la moitié si aux fondamentalismes religieux on ajoute les intégrismes politiques. Il serait d’ailleurs plus simple, pour l’inventaire, de comptabiliser les exceptions. Lesquelles n’étant pas non plus exemptes de tout péché dans ce domaine si sensible aux fluctuations, aux tentations, aux faiblesses autoritaires, facilement liberticides.

charlie hebdo faber
© faber

Charlie reparaît, les regards se tournent vers lui, les consciences se soulagent… et voilà qu’on embastille un Dieudonné ! Du moins l’a-t-on « interpellé ». La question jaillit [Le Monde] : « Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que “Charlie Hebdo” peut faire des “unes” sur la religion ? » Parce que sa provocation c’est de l’apologie du terrorisme. Certes… Parce que la Liberté ne serait qu’un concept, une lampe allumée au loin, un phare dans la tempête humaine. Parce que la Fraternité est une utopie et l’Égalité un leurre ? Peut-être et raison de plus pour œuvrer à la Justice, autant que faire se peut, dans la complexité du vaste monde et des esprits plus ou moins errants. Et surtout pas dans la Vérité, cette redoutable tueuse. Le dernier mot (ici) à mon vieux pote Montaigne : « Mieux vaut penser contre soi-même que consolider la matière de ses propres convictions ».

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

8 réflexions sur “Personne n’est obligé de lire « Charlie Hebdo » !

  • Gian

    Au fait, le « Canard » d’au­jourd’­hui rap­porte – et confirme ce que j’a­vais lu ailleurs – que Chérif Kouachi n’a­vait pas réus­si à effa­cer sur son ordi toutes les images de pédo­phi­lie par­ti­cu­liè­re­ment cara­bi­nées (sodo­mies et fel­la­tions). Ce pur pro­duit de peste émo­tion­nelle, ce tro­pisme mor­bide d’un sexe malade comme fer­ments de sado-fas­cisme meu­trier : quand éta­le­ra-t-on en plein jour ces fon­de­ments mor­ti­fères du délire isla­miste ? Un ami kurde m’a dit que les tra­dis musul­mans atten­daient que les gamins aient 7 – 8 ans pour les cir­con­cire, car à ces âges ils com­mencent à ban­der et se tri­po­ter : il y a donc de quoi vous dégoû­ter de la mas­tur­ba­tion, à moins d’ai­mer en bon maso pro­lon­ger lon­gue­ment la cica­tri­sa­tion, une façon de se pré­pa­rer aux san­gui­no­lantes fla­gel­la­tions de l’Achoura…

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    • Moi non plus, pour dire tout aus­si fran­che­ment. La ques­tion que je me pose, qui se pose : com­ment évi­ter de trans­for­mer l’im­monde Dieudonné en mar­tyre et héros ? – ce qu’il est déjà pour les jihâ­distes en herbe. Fallait-il « mordre » à sa der­nière pro­voc, vu le contexte ? Mais fal­lait-il ne pas ?

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    • Roseline

      Je rejoins votre inter­ro­ga­tion, en me ral­liant aus­si au com­men­taire de Gérard P sur le risque de mise en vedette du mar­tyre Dieudonné. Tous les fous veulent périr en héros, au com­bat. Comment les pri­ver de ce « plai­sir » mor­bide sans paraître céder à leur menaces ?

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  • C’est qu’il y a de la confu­sion, dè sle départ. Il y a pour­tant une règle simple :
    Le racisme c’est me cri­ti­quer, ou cri­ti­quer quel­qu’un sur ce sur quoi il ne peut rien faire :
    – la cou­leur de sa peau,
    – son lieu de naissance,
    – ses parents,
    – la cou­leur ou la forme de ses che­veux, etc.
    Mais en dehors de cela, j’ai droit de cri­ti­quer une opi­nion, car elle est acquise, un point de vue, car il est argu­men­té, etc. sans pour cela devoir être trai­té de racisme : ce sont des choix qu’ont fait les per­sonnes et en tant que tels dis­cu­tables, même catégoriquement.

    Dès le moment où je dépasse la limite de ce qui est incri­ti­quable (s’at­ta­quer à ce sur quoi je ne peux rien faire, car tel je suis né), je suis hors de clous. À ceci il faut ajou­ter qu’une telle défi­ni­tion simple ne peut pas cor­res­pondre à notre socié­té, car elle adore et vit sur la confu­sion, toutes les confu­sions ; donc rien ne sera clair !

    Je ne sais pas pour­quoi Dieudonné s’est fait incul­pé (et d’ailleurs je m’en moque, au fond !) mais s’il se fait condam­né sur de la morale, il y a trans­gres­sion de l’ex­pres­sion de la liberté.

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  • Gian

    Est-ce que le texte de la loi qui réprime l’a­po­lo­gie du ter­ro­risme spé­ci­fie qu’il est inter­dit de louer les noms de ter­ro­ristes : Hitler, Coulibaly, par ex. ?

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