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TCHAD. La presse privée dans la tourmente d’une guerre par procuration

L’état d’urgence est en vigueur au Tchad depuis le 15 février 2008. Un couvre-feu a été instauré sur le territoire, ainsi que le “contrôle de la circulation des personnes et des véhicules”, les “perquisitions à domicile et le contrôle de la presse publique et privée”.

1tchad.1203714828.jpegLa presse tchadienne est, de fait, quasiment moribonde, la majeure partie des responsables des journaux et des radios de la capitale étant cachés ou partis en exil, par crainte d’être arrêtés. Selon le décompte de Reporters sans frontières, au moins dix directeurs de publication, rédacteurs en chef et journalistes des principales publications ou des radios privées de N’Djamena sont réfugiés au Cameroun ou au Nigeria. Le correspondant de l’organisation, par ailleurs journaliste de l’hebdomadaire privé “Le Temps”, Laldjim Narcisse, fait partie des journalistes ayant préféré quitter le pays, après que les services de renseignements se sont présentés à son domicile peu après la fin des combats.

Le 15 février, seuls le quotidien privé progouvernemental “Le Progrès” et l’hebdomadaire privé “L’Observateur” ont paru. La station privée FM Liberté est toujours fermée sur ordre du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, ainsi que l’hebdomadaire “Notre Temps”, dont le directeur de publication, Nadjikimo Benoudjita, inculpé en décembre 2007 d'”incitation à la haine tribale” après trois jours de prison, se trouve hors du pays.

Au Soudan, les forces de sécurité ont empêché la parution, le 14 février, du quotidien privé d’opposition “al-Rai al-Shaab”. Des policiers ont fait irruption à l’imprimerie du journal, à l’aube, et ont ordonné la suppression de deux articles, avant d’interdire tout simplement l’impression de l’édition du jour, selon un collaborateur du quotidien cité par l’agence Reuters.

[D’après Reporters sans frontières, Paris, et l’IFEX, Échange international de la liberté d’expression, Toronto.]
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