BRADERIE. Journaux, encyclopédies et petites culottes
Le samedi, je ne prends pas La Provence parce que je suis forcé d’acheter, en plus du journal, un magazine télé, un supplément «femmes» et je ne sais trop quoi d’autre dont je n'ai rien à faire. Et puis c’est de la vente forcée. J’aime pas qu’on me force, même pour un demi-euro. Quand je veux quelque chose, je fais ce qu’il faut, moi-même. Non mais.
Pour cette même raison, je me suis fendu d’un courrier râleur au Monde quand celui-ci m’a imposé son Monde 2, que je lis rarement. Et que je n’ai pas non plus demandé. Vente forcée encore !
Samedi aussi, si je voulais, sans être «forcé», Le Figaro m’offrait – oui, gratos – un morceau d’encyclopédie. Une édition allégée de l’Universalis, un vrai beau bouquin sûrement intéressant. Mais, premier d’une série de 22, mordre au premier revient à se faire forcer 21 fois, à 11 euros et 90 centimes.
Le Monde, le samedi aussi, propose un film en Dvd ; mais là on n’est pas obligé d’acheter. Même si, à 6 euros, la tentation est grande.
En Italie, des journaux vont jusqu’à fourguer… de la lingerie féminine. Oui, des petites culottes pour dames… En Espagne, je ne sais trop quoi du même tonneau. Ou plutôt de la même farine, cette poudre de perlimpinpin à laquelle est finalement réduit un produit, en principe noble et tout au moins coûteux, voire précieux, qu’on appelle l’information. Relevons en passant que ce bradage atteint aussi l’image de l’Universalis. But business is business.
Ces pratiques de marketing lessivier ne sont pas vraiment nouvelles; certains se souviennent peut-être des concours, des lotos, bingos censés relancer les diffusions et fidéliser des lecteurs… L’illusion ne durait que le temps d’un feu de paille. Le constat s’imposait : cette information-là n’intéressait plus.
Dans les vingt dernières années, presque tous les quotidiens ont vu fondre leurs lectorats. S’il faut tenter de le retenir en lui offrant de la bimbeloterie, ou même une encyclopédie pour pas cher, demain il en voudra une autre, plus belle et gratis. Ainsi Le Figaro sera-t-il, aussi, devenu un «gratuit» – c'est-à-dire pré-payé par la publicité. Peut-être est-ce là une stratégie adaptée à la diffusion des «idées saines», selon le credo de M. Dassault ?
Tandis que se pose, vraiment, la question de fond: celle du sens de l'information. Y répondre sur le registre de la marchandise, n'est-ce pas ce qu'on appelle scier la branche?
je pense que nous avons ce que nous méritons. En d’autres termes, même si une idée donnée est une idée de plus, il faut quand même présenter une idée. Je pense que les journaux se vendent quand ils ont quelques chose à racconter. En exemple et en démonstration les blogs sur internet, vous en trouvez qui sont fréquentés et d’autres qui sont oubliés. la différence ressort du sujet et de la manière dont il est traité. J’ai le sentiment que les sujets de nos quotidiens sont ceux d’un autres pays de plus comme si cela ne suffisait, qu’ils sont passés à la machine neutralisante. Dons et le sujet et la manière de le présenter, ne me donne qu’une impression, le conditionnement raté. Ce sentiment est d’autan relevé qu’il existe des journalistes digne de ce nom sur les blogs, monsieurs faire de la ^politique c’est s’occuper de notre société et des souccis des hommes qui la compose.