Besson Laval de travers
Éric Besson, nonobstant ministre de l'immigration – de l'identité nationale et du débat attenant –, n’aime pas qu’on mêle son nom et son action à ceux de Brazillach, Déat, Doriot ou Laval. Évidemment, il y a plus flatteur comme compagnie mais, que voulez-vous ? qui sème le vent… En tout cas, il en avale de travers et en appelle aux tribunaux à l’encontre de Jean-Christophe Cambadélis, membre de la direction du PS, et Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste. Tous deux n’y sont pas allés par quatre chemins pour rapprocher l’actuel ministre de Sarkozy de quelques tristes figures du régime de Vichy. Dans le Besson d’aujourd’hui, Mordillat voit du Brazillach et Cambadélis plutôt du Laval. Ça se discute… Avec avantage à Laval, rapport à sa fulgurante trajectoire qui l'a propulsé d'une gauche "radicale" à un radicalisme plus pétainiste que Pétain lui-même. Il faudra voir à l’usage si le zélé ministre de l’ « ouverture » dépasse la maître dans la fermeture nationaliste. Puis, par ailleurs, examiner si le sarkozysme est un pétainisme. Là, les tribunaux de justice n’y suffiront pas. Ceux de l’Histoire devront être convoqués – dans longtemps donc.
C’est pourquoi quelques résistants ont pris les devants en demandant la suppression du ministère de l’immigration, tandis que d’autres se font signataires d’un Appel contre l’indignité en se solidarisant avec Gérard Mordillat. Voici le texte de cet appel :
« Doriot, Déat, Laval ont, en leur temps, fourbi leurs armes du côté gauche de l'échiquier politique avant de rallier le bord opposé. Eric Besson a, en son temps, fourbi ses armes du côté gauche de l'échiquier politique avant de rallier le bord opposé.
« C'est un cheminement. Nul n'a pu freiner la course de Doriot, Déat et Laval vers les dérives que l'on sait. Nous voulons arrêter Éric Besson. Pas pour lui-même, mais pour la République. Pour la démocratie. Pour les familles décomposées et expulsées, les sans-papiers de Sangatte et d'ailleurs, les enfants emmenés des écoles, les contrôles au faciès, les charters pour l'Afghanistan... Contre les multiples dérives de ceux qui nous gouvernent et nous représentent désormais si mal, si honteusement parfois.
« Jouissant d'une immunité qui leur permet de pourfendre la liberté d'expression quand elle leur est contraire, ils attaquent en justice ceux qui leur lancent les traits que mérite leur politique. Ils provoquent. Gérard Mordillat répond, condamnant la xénophobie et le racisme d'un ministère dont le seul objet semble être de poursuivre et de persécuter les étrangers.
« Nous sommes de son bord, solidaires et coupables, passibles des mêmes peines, présents, bien entendu, dans l'enceinte du tribunal qui le jugera. C'est là notre sens de l'" identité nationale ". »
Signataires : John Berger ; Enki Bilal ; Didier Daeninckx ; Dan Franck ; Jean Vautrin, écrivains ; Chantal Akerman, Josiane Balasko ; Samuel Benchetrit ; Laurent Cantet ; Elie Chouraqui ; Philomène Esposito ; Didier Haudepin ; Cédric Klapisch ; Philippe Lioret ; Nicolas Philibert ; Jérôme Prieur ; Claire Simon ; Bertrand Tavernier , cinéastes ; et Paul Veyne, historien.
Courriel : contrelindignite@gmail.com
Totalement solidaires et scandalisés.A bas la Deatitude de BESSON lahonte