NOUVEAU. Le Palmarès de la Pantoufle de Presse (PPP)
C’est pour dire (moi) lance le PPP, Palmarès de la Pantoufle de Presse, destiné à honorer médias et journalistes remarqués pour leurs records d’inertie. Inertie étant définie par le Robert comme Manque absolu d'activité, d'énergie intellectuelle ou morale, nous (moi) avons choisi pour la symboliser l’image de la pantoufle.
Trois degrés distingueront les niveaux sur une sorte d’échelle de Richter en creux : comme aux JO, c’est l’or, l’argent et le bronze qui distingueront les meilleures performances. Davantage bignole que père fouettard, nous distinguerons plutôt les médias que les journallistes, sauf quand ceux-ci se prennent pour des vedettes qui, comme dit Plantu, se la pètent volontiers. Auquel cas, feu à volonté !
Illustrons. Par exemple, ce jeune journaliste de France inter, dimanche matin, qui parle de 30 morts au Sri Lanka, au lieu de 30.000… Ça, ça ne vaut qu’une Pantoufle de bronze. En effet, il s’agit d’un lapsus, mais quand même un lapsus non rectifié, donc un manque d’auto-contrôle de lui-même comme de sa rédaction. Ces gens-là ne s’écoutent pas (comment peuvent-ils s’entendre, au fait ?).
Autre exemple : La Provence (28/12/04) qui tartine sur l’actrice aixoise André Ferréol, masculinisée à quatre reprises dans le même article, y compris dans la titraille. Ça c’est Pantoufle d’argent pour inertie aggravée face à correcteur automatique. Toucher à l’identité d’une personne, ça fait mal. Comment allez-vous Andréa ? Et que pensez-vous de la presse ?…
Du même journal (c’est mon régional…), deux Pantoufles d’argent également pour abus caractérisé du mode conditionnel :
– Un titre (2/11/04) «Marseille : elles auraient laissé mourir le nouveau-né» (procédé caractéritique d’un certain traitement du fait divers comme excercice de supputation à bon compte).
– Puis, (14/12/04), un double conditionnel, beau comme un double salto arrière : …«La mairie se déclarerait désormais hostile à cette réalisation qui n’aurait pas non plus reçu l’aval de la préfecture»…
– Enfin, Pantoufle d’or pour flagrant délit de généralisation. Titre plein pot (12/11/04) : «Les Aixois veulent la poursuite des fouilles du théâtre antique». A l’appui de l’affirmation, quatre courriers de lecteurs précédés de «Vous avez été très nombreux à nous écrire.» Combien ? Dix, cent, mille ? Et pas un opposant ? [Note du bloguiste au journaliste : regardons en face le conflit entre fausse objectivité et désir d’écrire «Moi, je veux la poursuite des fouilles…». Sujet de débat des plus intéressants.]
Pantoufle d’or enfin, avec les félicitations du jury, à Georges Pernoud, de Thalassa, de France 3, qui s’est magistralement fait mener en bateau par «notre» Papy breton (cliquer dessus, son petit-fils vous racontera).
Voilà, déclarons ouverte la chasse aux Pantouflards. Traquons la mal-info, exigeons une bonne gastronomie journalistique. Éthique et diététique.
On aura compris – pas con – que le « Chapô d’or » distingue, a contrario, le vrai et bon article : informatif, distancié des sources, inscrit dans une problématique. Entre autres qualités.