mon JOURNAL. 22/01/05 : Au marché de Venelles, pour une autre loi du Marché
D’abord le mimosa. Si, si, prenez donc !, il y a des priorités. Et c’en est une de le humer et de l’entendre dire que tout va bien, puisque la vie continue, que nous sommes là encore – ce jaune, ce parfum, il faut y croire.
Donc j’allais au marché ce matin. J’aime bien. J'y croise le Francis, qui promène sa canne en mâchonnant son brin de sauge. Ah ?, Angèle est encore pas là, avec son miel de Céreste (et de lavande). Pouvait pas, c’est la pleine époque des chevreaux, me dit la fromagère. Vous allez trouver que je donne dans le folklo-pédzouille aux herbes de Provence. Hé, c’est vous qui croyez !
Et celle-là, c’est de la farigoulette ? : La place de la mairie était plus agitée que les autres samedis. Même que des banderoles frémissaient sous la brise fraîche. Ouais, des banderoles pas contentes : «La culture coûte cher, essayez l’ignorance !». Bien envoyé, juste sous le nez du maire. J'en ai déjà parlé ici (L'école comme une entreprise, la commune comme une entreprise, l'État comme une entreprise ! Et Sylvestre sur nos ondes…). Le maire de ma commune, Venelles, 7.000 âmes, nous la joue Raffarin-Madelin. L’Office municipal de la culture et de la jeunesse et ses malheureux quatre salariés, pan !, plus de subvention. Finis concerts et pièces sympas à des prix pas chers, là en plein village, sans devoir rouler des kilomètres vers Aix ou Marseille. Fini aussi le festival annuel des Acousmies, des mini Francofolies sous les pins. Sauf à le faire sous-traiter par une boîte privée… Bien sûr, la «culture» aussi comme une marchandise, on connaît.
Une même pandémie gagne villes et campagnes du vaste monde. Du haut de l’État jusqu’en ses succursales zélées, contaminant les esprits à la «chose marchande», propulsant les maires en chefs d’entreprise, le credo ultra-libéral étend ses ravages. «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient atteints»… Au secours La Fontaine, les animaux sont toujours malades – mais d’une nouvelle peste !
A propos de peste, l’antique qui effrayait tant au Moyen âge – et pour cause –, rappelons que c’est cette période qui, précisément, a vu naître ce que les historiens ont appelé la révolution communale. La commune comme territoire de solidarité, lieu de naissance de l’entraide sociale. Un «petit pas pour l’homme» et un grand vers l’humain – même si beaucoup de chemin resterait à parcourir. D’ailleurs, y est-on jamais arrivé ? Et, au fait, n’irait-on pas à reculons ? A Venelles, on le dirait bien, par moments. Mais pas ce matin qui avait un goût de jacquerie – pour un peu la mairie était occupée ! – et aussi un air de flonflon mêlé de mimosa… et de vin chaud. Alors, rien n’est perdu.
---> Photo de la manif : pas terrible, sortie du portable…, mieux que rien, quoi.
Bonjour Monsieur, j’ai apprécié votre article sur la culture à Venelles et de la position navrante du Maire.
Je vous invite à venir au Conseil Municipal du mardi 1er Février à 18h30 en Mairie de Venelles.
Conseiller Municipal d’opposition je m’oppose fortement à cette action contre l’omcj et je pense que le Maire va faire machine arrière. Mais nous avons besoin d’une forte mobilisation et de votre soutien.Merci.