TSUNAMI. Une vague de charité bien ordonnée
par Christian Le Meut
Environ 300.000 morts. Le tsunami a aussi provoqué un mouvement de solidarité sans précédent. Des millions de personnes ont donné de l’argent pour secourir les victimes et aider à la reconstruction des zones touchées. Si la plupart des donateurs sont restés anonymes, certains se sont appliqués à faire connaître leur générosité.
Des grandes entreprises comme Pinault- Printemps-La Redoute ou Groupama ont annoncé, un don d’un million d’euros. Une belle somme, même pour de grandes entreprises comme celles-là. Seulement voilà, d’après le magazine Alternatives économiques du mois de février, je cite, “les entreprises déduisent de l’impôt sur les sociétés, depuis cette année, 66% des dons engagés, dans la limite de 5% de leur chiffre d’affaire. La prestation de François Pinault ne lui coûtera donc que 330.000 euros, un montant qui n’est pas démesuré en regard de l’impact médiatique du geste” conclut Louis Maurin, journaliste à Alternatives économiques...
330.000 euros après impôts, c’est déjà ça, mais c’est tout de même loin du million...
Une autre méthode consiste à annoncer au public que si l’on vient faire ses courses tel jour dans tel magasin, ou si l’on vient manger dans tel restaurant, ou si l’on commande tel nounours par correspondance, une somme sera versée pour les victimes du tsunami. En gros, plus vous ferez marcher le commerce, plus nous serons généreux. Consommez consommez pour ceux qui n’ont plus rien ! Venez vous bâfrer pour ceux qui sont dans le désespoir! Pour ceux qui ont l’équivalent d’un ou deux euros par jour pour survivre... Mais sommes-nous tombés si bas que ce genre de méthodes commerciales déguisées en charité n’aient pas suscité plus d’indignation ?
Et Louis Maurin de rappeler, dans son article d’Alternatives économiques, que tsunami ou pas, chaque jour des milliers d’enfants meurent dans les pays “pauvres”, faute d’accès aux soins de base. 30.000 selon lui. 30.000 par jour. Cela fait, en dix jours, l’équivalent des victimes du tsunami... En dix jours !
→ L'image: Logo d'une station de radio étatsunienne. Ou la récupération sans limite.
→ Sur un autre registre, lire aussi notre Conte du tsunami.
http://bboeton.wordpress.com/2006/04/20/le-fourre-tout-de-ce-que-lon-demande-aux-ong/
http://bboeton.wordpress.com/2007/01/10/largent-du-tsunami-ou-est-le-scandale/
Cordialement