C de coeur, C de gueule

Loïc Lantoine, qui chante et enchante sans chanter

2lantoineDites donc, voilà un sacré pistolet que ce Loïc Lantoine ! Un chanteur qui chante pas, mais si quand même. Un poète à coup sûr. Un humain de haute présence, ah ça oui ! De la tignasse mal peignée jusqu’aux godillots qui se tordent comme des pieds qui seraient des mains. Et des mains qui te regardent, et ces yeux qui t’embrassent.

Ce Ch’ti de la Chapelle-d’Armentières rayonne à la Brel comme un loup à la lune. On y verrait bien aussi du Leprest, cet autre écorché – mais brisons-là les vaines comparaisons. Il est là, et comment ! Avec ses textes haute densité enchâssés dans les volutes de la contrebasse. Car ils font une sacrée paire, lui et François Pierron, qui mamoure sa grand-mère de caresses et de claques, frottis d’archet, pizzicati et slaps : jeu solide, travaillé, original. Doit jazzer ce type-là, qui aura aussi écouté John Cage et le toutim dit contemporain.

Quant à l’autre, tendresse postillonnante, humour gai, à bonne distance de lui-même, d’un ego bien compris – semble-t-il –, il est sacrément là, exactement là sur cette scène qui lui va comme une frangine. C’est vrai, il chante sans chanter ; il dit ses poèmes, ou bien s'envoie un Gaston Couté arrosé d’un Jules Supervielle, comme rarement on enchante la poésie, tout en musique, ronde ou heurtée, rien à entendre avec les ânonnements des assommants rappeux.

Voilà, c’était samedi soir, à Venelles, Bouches-du-Rhône, salle des fêtes. Le maire n’est pas venu. Doit pas être son truc. Sans quoi il n’aurait pas coupé le robinet à l’Office municipal de la culture et de la jeunesse.

→ Ils ont sorti un premier cd : Badaboum.

[Ph. © gp]

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Une réflexion sur “Loïc Lantoine, qui chante et enchante sans chanter

  • vial claude

    j’ai décou­vert loic lan­toine à la féte de mus­son­ville à bégles et j’ai eu un grand coup
    de frisson.
    il y a du léon férre chez ce gars là et puis quelle éner­gie sur scéne.
    plus qu’un poéte,ce loic a un coeur gros comme ça et ça fait du bien
    dans la chan­son« fran­çaise » nsa chan­ge­ra des bour­rins et bourrines.

    mer­çi à lui et que ce poéte ne change pas.

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