« Charlie Hebdo ». Tenter de vivre
Hier soir mardi, au journal télé, apparition de Riss comme un survivant, qu’il est, de la tuerie de Charlie Hebdo. Regard terriblement marqué, lui qui a vécu l’horreur, en a réchappé sans trop savoir comment ; mais abattu quand même, marqué, touché par cette violence absolutiste qui l’a atteint et meurtri. Un regard si triste derrière des paroles empreintes de sérénité et peut-être aussi d’un grand scepticisme sur l’humanité. Le mot de Valéry, plus que jamais : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre ».
Ce mercredi matin, sur France Culture, la hauteur de vue d’un Pierre Nora sur les événements et ses suites possibles, parlant en historien de l’émergence de la « conscience de soi », de la révolution de « 36 », et celle de « 68 » qui ont changé l’Histoire. Et maintenant ? Maintenant que, « dans les quartiers » le mot « raison » s’apparente à la domination – ce mot issu des Lumières, apparenté « à la classe qui sait, et qu’on récuse par définition ». Tandis qu’à cette jeunesse délaissée, sans avenir, "en face on propose une cause, une aventure, l’ivresse des armes, une camaraderie : le romantisme de la jeunesse, une fraternité et le paradis au bout après le sacrifice… » Alors, la tâche sera rude !Il ne s’agira pas de se payer de mots en dénonçant un « apartheid territorial, social, ethnique » dans les quartiers français. Ce qui est un début. De même que débloquer 700 millions d’euros est une manière de faire face à l’urgence du danger, tandis que de traiter les causes profondes ayant conduit aux drames prendra au moins une ou deux dizaines d’années.
Sans tomber dans la démagogie, ni vouloir tout mélanger, remarquons cependant que bien des décennies d’injustice sociale, dans notre pays comme dans le monde en général, n’ont jamais conduit à décréter un état d’urgence humanitaire ! Et on relève à chaque hiver, dans les rues, à même les trottoirs et selon le froid, des dizaines de morts.
Cette année encore, dans la riche station helvète de Davos, les « grands » du monde vont deviser gravement sur l’état de l’économie mondiale et « se pencher » sur la conjoncture et ce fait révoltant révélé par un rapport de l'ONG Oxfam :
Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population, soit 3,5 milliards de personnes.
Y a-t-il violence plus révoltante et, de ce fait, plus génératrice des désordres mondiaux ? Oui, la tâche sera rude !
Pascal Blanchard, historien et auteur de La France arabo-orientale était mardi l'invité de Claire Servajean dans le journal de 13 heures de France Inter. Il revient sur ce terme "d'Apartheid" utilisé par Manuel Valls pour parler de la situation sociale en France. Son analyse mérite d’être (ré)entendue.
Pascal Blanchard : "Employer des mots comme apartheid…"
Choqués par un reportage "sur le quartier de Coulibaly" paru dans le Figaro le 15 janvier 2015, des étudiants en journalisme d'Ile-de-France ont publié une vidéo dans laquelle ils disent refuser l''idéologie et les préjugés". Les Reporters Citoyens ont choisi de réagir avec des mots. La TéléLibre, l'EMI et Altermondes, partenaires du projet de formation aux métiers du journalisme et de l'image ont décidé de publier et de soutenir leur tribune.
Réaction de Reporters Citoyens à un reportage du Figaro
« …Il ne s’agira pas de se payer de mots… »
Et maintenant, nous sommes payés de maux, comme si nous (individus) étions coupables, quelque part.
aprèslapluieCharlie
Notez aussi le retour de Nicolino, qui écrit de son lit d’hôpital : http://www.politis.fr/Nicolino-is-alive,29724.html
Je cherche à mettre le reportage des jeunes de Grigny sur ma page facebook et je n’y arrive pas. Quand j’appuie sur l’icône de facebook, c’est tout l’article que j’emmène.
Merci de m’aider.
Marie
Bonsoir Marie ! Vois à partir de ce lien et fais suivre sur FB. Dis moi si ça marche.
http://www.dailymotion.com/video/x2evn8n_tribune-rc-suite-article-figaro_news#from=embediframe
La meilleure façon de traiter – prévenir, même – le syndrome post-traumatique, c’est de s’atteler à la tâche, en riant de tout, donc : ris, Riss !