RACISME ? « Ils ont ressorti Banania ! »
Le site Grioo.com s’attache à défendre la négritude sur le registre de la modernité (affaires, management, mode, culture branchée, etc.). Il vient de lancer une pétition « contre le retour de Banania ». Ce cacao reprend en effet du service commercial, en recourant à l’imagerie raciste des origines. Hervé Mbouguen montre ce que peut recéler cette imagerie du «bon nègre» à partir de celle du tirailleur sénégalais et jusqu’à ses dernières variantes. Cette pétition intervient au moment où des Noirs interpellent la société française sur le peu de considération dont ils sont l’objet, sinon de manière négative.
C’est lors d’un voyage au Nicaragua en 1912, qu’un journaliste du nom de Pierre Lardet découvre une boisson faite de farine de banane, de cacao, de céréales et de sucre. De retour à Paris il se lance dans la fabrication industrielle ; une « Antillaise » orne alors les boîtes sous la marque Banania. Le tirailleur sénégalais apparaît dans la publicité au début de la guerre, en 1915.
Pierre Lardet profite de la grande popularité des troupes coloniales pour lancer massivement son produit. Il va jusqu’à distribuer lui-même aux soldats « la nourriture abondante qui se conserve sous le moindre volume possible ». L'invention du slogan «Y'a bon» s'inspire du langage de ces soldats. Peu à peu le personnage et le slogan seront associés sous l'expression «l'ami y'a bon».
Hervé Mbouguen entreprend une intéressante analyse de cet avatar commercial :
« Les années passent, le slogan simplissime reste, […] le noir qui sert de support voit ses traits légèrement changés: si la chéchia rouge et bleue demeure, le grand niais a maintenant de grosses lèvres bien rouges, des dents bien blanches, des yeux exorbités de plaisir (probablement sa joie devant le bon bol de Banania!).
« La seconde guerre mondiale voit une accalmie de nouveaux changements de slogans, inspirés par l'actualité, comme « D.C.A. : Défense contre l'anémie » et «Après l'alerte, le réconfort ». L'accalmie est de courte durée, car le personnage et le slogan niais reviennent après la guerre, sur fond de décolonisation, au point de rendre furieux Léopold Sedar Senghor lui-même qui affirma vouloir « déchirer les rires Banania sur tous les murs de France ».
« Comme beaucoup d'anachronismes, la marque Banania finit par s'éteindre au début des années 80, ce qui fait que beaucoup d'entre nous ne la connaissent pas. Et pourtant, en 2003 le phénix renaît de ses cendres! Nous restons incrédules quand un collègue journaliste nous appelle pour nous dire "ils ont ressorti Banania!".
«[…] Nous sommes en 2005, mais Banania est revenu, et les ingrédients sont hélas toujours les mêmes: La chéchia rouge et bleue du tirailleur. Le dessin a été affiné mais les lèvres demeurent énormes. Même s'il est bien plus jeune, le "tirailleur" a toujours les yeux écarquillés devant l'appétissant bol! S'agit-il d'une simple coïncidence? Une observation de l'arrière de la boîte montre que le jeune homme a la même tenue que son grand-père... mais en plus légère: normal il est censé vivre en Afrique alors que son grand-père s'est battu en France!
« Même si, conclut le rédacteur de Grioo.com, la société Nutrial qui a racheté la marque à Unilever en 2003 affirmera probablement n'avoir rien à voir avec son historique chargé, pouvons-nous tolérer longtemps qu'en 2005, nous soyons représentés comme nos ancêtres il y a 90 ans? Pouvons-nous tolérer longtemps qu'une marque engendre des profits colossaux en s'asseyant sur notre image? »
Bonjour,
Contrairement à certains avis, NON NON NON et NON je ne trouve pas ridicule que cette publicité fasse débat aujourd’hui encore…
Celà prouve bien qu’au travers des générations, il y a toujours cette interprétation qui gêne face à l’image de cette publicité…
Pour ma part, çà me gêne et je le dis je conteste ce genre de pub qui ne fait que conforter le communautarisme et qui n’aide pas aujourd’hui encore dans le débat de l’identité nationale. Aujourd’hui, un « noir » ne vient pas forcément d’Afrique ou des Antilles ! ! ! Un « noir » ne porte pas forcément cette chéchia sur la tete !
Je me rends compte qu aujourd’hui encore, il existe des pubs à la hauteur ( ou je devrais dire « à la bassesse » ) de celle-ci.
Un exemple, la pub sur la francaise des jeux, alors on voit des interviews de « blancs » qui ont gagné , alors super tout se passe bien ils racontent et on comprends ce qu ils disent … et à un moment vient au tour du « noir » qui gagne et bon, lui il a gagné mais il est sous l eau ( dans la pub) quand on l interview, et bien quel domage mais sous l’eau on ne comprend riennnnnnnnnnnn !
Un autre exemple, la pub sur le service d’aide à la personne, on nous montre des gens pour l aide aux devoirs, des gens pour le depannage informatique et bon… on nous montre une personne pour le ménage et bon… cettepersonne est d origine maghrébine .… c’est « con » mais les maghrébins ne sevant pas faire que çà.… C est trop facile Alors ARRETONS DE DIRE que ce ne sont que simples coincidences et qu il ny a pas lieu de débattre… !