Pétition. Ne pas se tromper de western
Histoire de la recaler sur ses rails, un point d’étape sur cette pétition qui vient de dépasser les 170 signatures. Pas mal et cacahuète à la fois. Pas de quoi changer la face du monde, mais tout de même un beau mouvement de résistance, favorisé par l’outil du blog qui se confirme comme un média d’expression et d’échange. Mais qui ne met pas à l'abri des malentendus.
Chacun échafaudant ses inévitables projections, j’en profite pour rappeler les intentions premières de cette pétition. Il s’agit bien au départ – à partir du « tsunami médiatique » provoqué par la mort du pape – d’opposer une résistance en quelque sorte civique à de tels débordements. S’y opposer en tant que citoyen actif, attentif à la « vie de la cité ». S’y opposer de même en tant qu’informateur, surtout quand on en exerce le métier. L’un et l’autre devraient être indissociables. On en est loin, face à de tels dévoiements, aveuglements, dévergondages…
Fort peu de journalistes – quelques-uns pour le moment, et pas forcément ès qualité – ont signé la pétition. Tandis que de nombreux signataires – notamment catholiques ou croyants assumés – déplorent amèrement l’attitude des médias. Le clivage est patent.
D’où l’appel, dans cette même pétition, « au ressaisissement des journalistes et des rédactions en vue d’une information laïque, républicaine, civique. » D’où, également, un rappel des principes journalistiques professionnels de base découlant du droit du public à l’information : distance critique sur les événements, quête d’objectivité, respect du libre arbitre et donc rejet de toute propagande. »
Objectif raisonnable, « génial et modeste » comme dirait Mermet : limiter la casse pour les suites événementielles : funérailles, conclave, nomination, etc. D’autant que la conjonction des « astres princiers » se montre des plus favorables avec Rainier en deuxième décan et Charles en ascendant.
Objectif plus lointain et ambitieux : se souvenir d’avril 2005 sur l’air de « plus jamais ça ». Un cas d’école pour les écoles, et pas seulement de journalisme.
Tout ça pour rappeler que, quand « zorro_foxy@yahoo.com » écrit dans son commentaire : « Je signe; il faut absolument créer un mouvement anticlérical moderne. », il se trompe de western mexicain. Les grands enjeux aujourd’hui touchent l’avenir de la planète et de ses locataires ; ils se jouent dans une Économie sauvage qui a tourné le dos à l’Homme et qui, pour se maintenir comme telle, a l’impérieux besoin de dominer les grands flux de l’information. Et, j’ose le dire, elle s’y emploie sacrément.
→ L’image : « Le Canard » barbote là dans son élément de toujours. Ce titre percute par sa justesse – et sans pécher par anti-cléricalisme. Puisque la question regarde bien le monde des médias.
Oui, d’accord. Je me suis trompé. Mais j’aimerais bien voir un costaud mouvement anticlerical moderne, quoi.