De la merde, de la religion, du sacré – et du reste en prime
Le Libé du samedi vaut souvent ses 1,20 euro. Avec le dernier, j’ai même eu l’impression de faire une affaire avec deux articles essentiels :
→ L’un sur la très essentielle question de la merde, cette fois sous l’angle de la balade en plein air – comment chier dans les bois, et en plein air en général –, avec ses corrélations à la fois pratiques, écologiques et même téléologiques – c’est dire. Et c’est aussi pour en dire plus que « c’est pour dire » y va de ses développements. Si ça vous intéresse aussi, et afin de ne pas emmerder les autres inutilement, je vous propose de cliquer ici.
→ L’autre sur la non moins essentielle question du religieux – ou plutôt du sacré – dans nos sociétés déboussolées. C’est une remarquable interview de Régis Debray par Éric Aeschimann, sur le thème de la mort du pape et de sa mise en scène. Thème qui m’est particulièrement cher, les habitués de « c’est pour dire » le savent. Debray est un homme important à mes yeux ; je le vois même comme un de nos grands intellectuels vivants, un type qui pense l’humanité en désarroi en lui offrant des perspectives « jouables » qui dépassent les courtes visions idéologiques. Pour mes élucubrations attenantes, on peut cliquer là.
→ Note subsidiaire. Dans Le Monde de samedi [18/04/05], un papier intéressant aussi intitulé « Les sexagénaires jurent désormais sans complexes ». Intéressant en lui-même pour illustrer les évolutions sémantiques entre les générations, ou plutôt, en fait, entre certains milieux sociaux. Donc des différences culturelles qui font jurer par « crotte ! » et non par « merde ! ». Y a du blocage religieux là-dedans. De l’interdit du juron à la transgression blasphématoire, il y a presque la même différence qu’entre Le Monde et Libé. L’un tourne autour du pot lexical, quand l’autre fait caca-boudin. Presque deux univers. [Rien à cliquer : démerdez-vous !]
» dibrazza : Merci pour la précision. J’avais bien flairé le réchauffé, si j’ose dire (les dates d’édition du bouquin faisant foi, comme les cachets de la poste). Reconnaissons quand même que le sujet, bien qu’universel, n’a encore pas été élevé au rang de marronnier de presse ; voir à ce sujet mon jus du 28/2/05 « Chaud les marronniers ».