France 2. Des journalistes frappés de surdité, un médiateur qui jette l’éponge
Le grand péril qui guette les journalistes et les systèmes médiatiques qui les englobent, c’est la perte de références extérieures et, pire encore, l’auto-référencement. Cela peut aller jusqu’à la surdité. Comme pour la rédaction de France 2 dont la patronne, Arlette Chabot, refuse d’entendre les milliers de protestations du public répercutées par le médiateur, Jean-Claude Allanic. Lequel ne se prive pas d’ajouter une bonne dose critique, qu’il s’agisse de la mort du pape ou de la campagne référendaire.
Selon Le Monde [26/04/05], « Allanic indique avoir reçu 2.500 messages de téléspectateurs. Du jamais vu ! "A 90% le sentiment de saturation l'emporte, les 10% restants sont des témoignages de satisfaction".
« Si, pour le médiateur, "les uns et les autres méritent au même titre notre écoute et notre considération", il souligne que la rédaction "ne peut pas faire l'économie d'une réflexion plus profonde sur l'exercice de [son] métier de journaliste de service public dans un environnement outrancièrement soumis aux lois du marketing". » On ne saurait être plus direct.
C’est vrai que le milieu journalistique a du mal à se remettre en cause et à reconnaître ses erreurs. Il faut quand même rendre hommage à Arrêt sur Images qui est quasiment le seul magasine à le faire même si parfois c’est imparfait. Péché d’orgueil alors qu’il n’y a rien de plus sain que la remise en question pour progresser et corriger sa trajectoire.