Journalisme et « ménages ». Une charte bien malmenée
Retour sur les «ménages» de certains journalistes «starisés», comme Stéphane Paoli [voir l’article précédent] qui cèdent aux sirènes de l’argent facile – oui, car c’est facile , après tout, d’animer des débats promotionnels en jouant au journaliste ; bien plus facile, dans un sens, que de faire l’animateur commercial dans un supermarché. Retour en passant aux sources professionnelles et à ses textes fondateurs.
Ainsi la "Charte des devoirs professionnels des journalistes français", adoptée en 1918, puis révisée et complétée en janvier 1938 par les syndicats de journalistes et, implicitement, par l'ensemble des journalistes français. En voici le texte intégral et, en gras, le passage condamnant les fameux «ménages» ainsi d’ailleurs que certaines autres pratiques… :
Charte des devoirs professionnels des journalistes français
Un journaliste, digne de ce nom,
– prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes;
– tient la calomnie, les accusations sans preuves, l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles;
– ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d'honneur professionnel;
– n'accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle;
– s'interdit d'invoquer un titre ou une qualité imaginaires, d'user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque;
– ne touche pas d'argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d'être exploitées;
– ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière;
– ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte quelconque;
– ne sollicite pas la place d'un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures;
– garde le secret professionnel;
– n'use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée;
– revendique la liberté de publier honnêtement ses information;
– tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières;
– ne confond pas son rôle avec celui du policier.
Paris, Juillet 1918 - révisée en janvier 1938
Sujet récurrent et navrant, dénoncé depuis que j’ai commencé mon métier de journaliste (15 ans). Le problème, c’est que la définition légale du journaliste, qui permet d’avoir la carte de presse, se fonde sur le porte-monnaie : il faut percevoir 50% de ses revenus annuels d’une activité journalistique.
Pour les 50% restants, chacun fait… selon sa conscience.
Au fait, il n’y a pas que Stéphane Paoli… Christine Ockrent ne se prive pas non plus de « faire l’ouvreuse » lors de soirées VIP. Lire à ce sujet :
http://audioblog.fr/archives/2005/10/05/canon-wifi-sourire-expo-menage/
A+
PS : ah, j’oubliais. Mon blog – http://www.universmedias.com – est totalement bénévole, ne me rapporte pas un centime sinon la satisfaction d’être lu. Alors allez‑y voir, il vient d’ouvrir !