Toujours cette même question : pourquoi tant d’injustice et de misère en Afrique ?
MonJOURNAL depuis la Corne de l’Afrique (29/10/05)
Des bribes de mon voyage. Pour autant que la technique le permet… Sans trop d’images ni de mise en page.
[dropcap]Donc[/dropcap], je dois quelques explications à propos de ce « journal » pour le moins irrégulier, selon les conditions africaines ; c’est-à-dire aléatoires. Quiconque a touché le continent noir s’est aussi trouvé confronté à ses difficultés. Cette réalité semble à la fois flagrante et mystérieuse. Elle est bien trop complexe pour supporter la superficialité, voire les clichés trop connus. Toujours est-il que je n’ai pu me connecter valablement de manière à honorer ce journal. Il m’a fallu parfois attendre une heure pour accéder à un « émile ». Moindre mal toutefois, s’agissant de Harar où il n’y avait pas d’eau courante, mais seulement en bidons de plastique jaune transportés à dos d’âne et aussi à dos de femmes, parfois vieilles. Ah ! l’Africaine, cette mère-Courage et ce bourricot surexploité qui travaille sans cesse – quand elle/il a du travail –, le dernier-né dans le dos, ou portant fagots et bassines pleines sur la tête…
Petite remontée dans le temps qui m’a amené de’Addis-Abeba à Djibouti via Harar – oui le « pays de Rimbaud », j’y reviendrai plus tard ici – et Dire-Dawa avec la descente vers l’océan indien par le fameux train, dont je suis sorti vivant, quoi que sonné par l’épopée ferroviaire qui, à elle seule, vaudra un récit complet.
Sale, délabrée, Djibouti a fortement régressé
Addis-Abeba semblait tranquille ce dimanche 30, quand je l’ai quittée pour Dire-Dawa et Harar, à environ 400 km vers l’est. Ce n’était qu’apparence, on le sait au lendemain des nouveaux affrontements qui ont encore causé de nombreuses victimes. La frustration est au maximum dans la population plus ou moins active (40% de chômeurs) et éveillée – celle qui n’est pas abandonnée à la rue. Le pouvoir en place a carrément confisqué à son profit les résultats des dernières élections ; le truquage a été trop énorme, en particulier dans la capitale où les observateurs ont pu être plus vigilants que dans le reste du pays, et où l’opposition a remporté tous les sièges. Les députés élus de l’opposition ont, en signe de protestation, refusé d’occuper leurs sièges – ce qui, mécaniquement, invalidait leur élection…
J’en parlais hier avec un opposant réfugié à Djibouti depuis 1989 ; il avait refusé de combattre en Érythrée, dans cette guerre de trente ans qui, d’ailleurs, n’est encore pas vraiment achevée puisque des incidents de frontières se produisent en ce moment. Ce militant alors engagé dans l’opposition au dictateur Mengistu est devenu garçon de café ; il a appris le français au contact des clients d’un bistrot de la place Menelik, pour la plupart des coopérants et surtout des militaires. Il s’étonnait avec moi qu’un tel pays, le sien, si grand, si riche aussi – du moins potentiellement – puisse engendrer tant de misère. Oui. Ça fait précisément partie du mystère de l’Afrique des Afriques. Passons pour aujourd’hui sur les multiples hypothèses et tentatives d’explications.
Pourtant, cette question me revient en plein visage ici à Djibouti, que j’ai connu… en 1972, avant l’indépendance. C’était encore le Territoire français des Afars et des Issas, qui donnait prétexte à de beaux timbres-poste exotiques avec des chameaux et des nègres. Le presque dernier confetti de l’empire colonial allait devenir indépendant en 77. J’ai le souvenir d’une sorte de sous-préfecture « bien de chez nous », les couleurs et la chaleur en prime – et quelle chaleur ! C’est d’ailleurs l’élément physique qui n’a pas du tout changé (on y a toujours pas inventé l’eau froide ni par conséquent la douche rafraîchissante…)
Car pour le reste, quel délabrement, quelle pauvreté criante là aussi, là encore, à pleines rues, plus la saleté, les immondices accumulées dans le moindre recoin ! C’était une bourgade plutôt pimpante, c’est devenu une « capitale » d’un mini-État quasi figuratif (dans les 500.000 habitants) sans ressources propres, vivant surtout des retombées des présences militaires française et, depuis 2002, américaine, ainsi que des financements et aides multiples venus de l’’Arabie saoudite voisine et des émirs de Dubaï. C’est Dubaï, d’ailleurs, qui a repris l’activité du port – peut-être le seul élément en développement de l’économie du pays. Djibouti est d’abord le port de l’Ethiopie enclavée. Mais voilà que le chemin de fer se trouve menacé de disparition…
Entre-temps, il est vrai, la situation dans la Corne de l’Afrique s’est encore délabrée, avec ses conflits et, bien sûr, ses hordes errantes de réfugiés venus d’Ogaden, de Somalie, d’Erythrée, voire du Soudan, toutes zones en état de conflits permanents sans parler de la mini guerre civile qui a ravivé, dans le pays même de Djibouti, la haine ancestrale entre les tribus dominantes, Afars du nord, en partie d’origine éthiopienne, et Issas du sud qui sont des Somalis, d’origine somalie donc. Tout cela vite dit.
Mon premier passage datait des temps coloniaux, qu’il ne faisait pas bon tenter de justifier – d’ailleurs c’était injustifiable et l’Histoire a parlé. Sans doute l’assistance et la coopération qui se sont ensuivies ont-elles péché par maints aspects : paternalisme, surprotection à base de culpabilité post-coloniale, que sais-je ?… Mais je ne ferais pas mien le procès aujourd’hui intenté de manière manichéenne à la colonisation dans son ensemble, voire dans son principe, et en tout cas dans ses réalités complexes. Tout Africain éclairé – et ils ne manquent pas dans cette catégorie – saura reconnaître les responsabilités partagées dans les processus historiques de colonialisme, de néo-colonialisme et de décolonisation. J’avais précisément une discussion sur le sujet dans le train vers Djibouti – douze heures sur les rails, ça forge des liens – avec un éthiopio-djiboutien d’origine somalie (vous suivez ?). Cet homme était lucide quant à la part africaine dans les processus de l’esclavagisme – « car nous avons été les premiers à pratiquer l’esclavagisme, entre nous-mêmes ! » m’a-t-il dit avec conviction.
Il me restera à parler de la situation d’aujourd’hui, à tenter de témoigner, de comprendre.. Mais ça, je ne le ferai qu’après mon départ, la situation sur place étant trop tendue entre autorités djiboutiennes et françaises, en particulier à propos de l’ « affaire Borrel », ce juge français assassiné ici il y a dix ans dans des conditions troubles et non élucidées.
(À suivre).
Et bien le bonjour à tous les ami(e)s de blog et d’ailleurs !
je fais des fotes d’ortographes, je sui étrangé , on a censuré mon message sur injustice.fr, puis il l’a pris au serieux.
Car den les benlieu on se fait harceler par les ponpiers, ils le font avec leur girofare. quand des jeunes commencent à marché dans la rue en se levant du ban ils allument leur giro et quand ils s’errete ils l’arretent. y’en a qui rient de dire que des ponpiers le font chez les gens avec des caméras chez eux.
si vous observé un peu les ponpiers la nuit, nou on y est dans les rue, les ponpiers grillent les feux et mettent leur giro au milieu de la route san raison. et d’autres fois ils communiquent avec d’un camion à l’autre.
croyez pas ? y’en a qui abusent du giro dans les benlieu, c’est pas une histoire nouvelle.
si vous effacer ce message vous êtes de leur côté. et ça ne se saura jamai.
je le réecrirai tan que vous l’effacerez.