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À La Provence, le journalisme n’est pas un sport de combat

Il fallait une bonne loupe pour trouver, dans La Provence de dimanche [22/01/06],  un fort discret papier sur une grave accusation de dopage de l’OM lors de la finale (gagnée) de la Ligue des champions en 93 !

1prov_5Page IV du deuxième cahier «La Provence des Sports», entre la Coupe d’Afrique des nations et un transfert à Valence, un titre étouffoir s’avance à reculons : «Ligue des Champions 1993. Milan rebondit sur des déclarations d’Eydelie». Tandis que la une, une fois de plus, met plein pot 5 colonnes sur l’OM, même s’il s’agit d’un «naufrage à Ajaccio». Ça c’est de l’info !

Pourquoi donc La Provence ne «rebondit»-t-elle pas sur cette nouvelle affaire sulfureuse impliquant l’OM ? Et cela tandis que l‘Union européenne du football (UEFA) a décidé, ce lundi 23 janvier, d’ouvrir une enquête administrative?

De quoi s’agit-il ? Dans une interview à L’Equipe Magazine du samedi 21 janvier, Jean-Jacques Eydelie, ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille raconte – entre autres – qu’avant la finale de la Ligue des champions, opposant le Milan AC à l’OM, le 26 mai 1993, à Munich, «on nous a demandé de nous aligner à la queue leu leu pour recevoir une piqûre dans le cul». «Pendant la partie, je me suis senti différent de d’habitude, poursuit Jean-Jacques Eydelie. Je ne sais pas ce qui s’est passé au niveau de mon métabolisme, mais ce produit m’a plus gêné, inhibé qu’autre chose.» «Le dopage, je l’ai vu dans tous les clubs où je suis passé, sauf à Bastia», souligne l’ancien joueur.
A la lecture de ces propos, l’avocat du Milan AC a réclamé l’ouverture d’une enquête auprès de l’UEFA, estimant même que le résultat de ce match devrait être invalidé.

De son côté, le porte-parole de l’instance européenne a cependant précisé, lundi, que «seuls les joueurs encore en activité sont obligés de répondre à une convocation» et que, par ailleurs, «il existe une prescription de dix ans au niveau des règles disciplinaires».

Bien. Mais tout ça ne répond toujours pas à la question : Que font donc les journalistes sportifs de La Provence ? Du «sport» ou du journalisme? En tout cas pas du sport de combat.


PS. Et rien du tout dans le journal de lundi…

>> L’image. Cherchez l’erreur. Le dopage, ben quoi, c’est pas un sujet « sports » !

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Une réflexion sur “À La Provence, le journalisme n’est pas un sport de combat

  • Jean Louis

    Le jour­na­lisme spor­tif est un jour­na­lisme bien par­ti­cu­lier. Il est notoire que, dans la plu­part des jour­naux dits « d’informations géné­rales », sinon tous, la rédac­tion spor­tive forme une enti­té bien à part. Dans les rédac­tions insuf­fi­sam­ment étof­fées des quo­ti­diens régio­naux, notam­ment, on l’on exige des autres jour­na­listes d’être poly­va­lents (le même jour­na­liste couvre indif­fé­rem­ment inau­gu­ra­tions, confé­rences de presse, conflits sociaux, faits-divers, spec­tacles, pro­blèmes agri­coles, assem­blées géné­rales…) le jour­na­liste spor­tif ne s’occupe jamais que de sport. Ce qui peut émous­ser les réflexes pro­fes­sion­nels quand l’événement a le mau­vais goût de ne pas avoir été annon­cé au calen­drier spor­tif et/​ou de sor­tir de la règle du jeu.

    Dans tel quo­ti­dien régio­nal, par exemple, la rédac­tion spor­tive occupe 10 des 90 jour­na­listes. Cette pro­por­tion est-elle jus­ti­fiée par l’intérêt des lec­teurs pour le sport ?

    Ce quo­ti­dien a fait naguère mesu­rer les attentes de son lec­to­rat. Résultats :
    La une : 92% en attendent beau­coup (43% la juge très impor­tante, 49% importante).
    Faits divers : 82% (32%, 50%).
    Sorties, loi­sirs : 78% (27%, 51%).
    Carnet : 70% (27%, 43%).
    Vie de l’entreprise, éco­no­mie : 77% (27%, 50%).
    Vie asso­cia­tive : 78% (23%, 55%).
    Sports : 57% (23%, 35%).
    Vie pra­tique : 76% (21%, 55%).
    L’agriculture locale : 54% (11%, 43%).

    Ajoutons qu’avec 20% de « NSP », la rubrique spor­tive décroche le pom­pon des rubriques dont les lec­teurs n’ont rien à f…aire.

    La morale de ce son­dage, lari­rette, c’est que la pas­sion des lec­teurs pour la rubrique spor­tive tient du mythe. Les sor­ties, les loi­sirs, la vie asso­cia­tive sont bien plus consensuels.

    Mais pour­quoi les direc­teurs de publi­ca­tion semblent n’en tenir aucun compte ?

    Gérard doit bien avoir son idée. On va attendre qu’il rentre d’Algérie.

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