Canards, poulets et moutons dans la basse-cour panurgique
S’il est une épidémie, voire une pandémie, qu’on ne contrôle encore pas, c’est bien celle qui frappe les médias sous sa forme dévastatrice : la panurgite. Souvent dénoncé ici, le mal n’en continue pas moins de sévir et de se répandre. «Ils n’en mouraient pas tous…», hélas !
Panurgite [panyrjit] n. f. • 2004; selon «c’est pour dire» : inflammation aiguë du système informatif frappant les organismes médiatiques de manière moutonnière et galopante. Tendance à reproduire une même information sous des formes plus ou moins variables ou identiques, selon les cas. S’apparente à l’écholalie [ekolali] n. f. • 1885; en all. 1853; gr. êkhô et lalia «bavardage». Neurol. Répétition automatique des paroles (ou chutes de phrases) de l'interlocuteur, observée dans certaines aphasies. [Robert].
Tout ça pour dire que le mal sévit gravement par ces temps de grippe frappant plus les canards que les moutons. Il est vrai que les canards aiment beaucoup déambuler en troupeaux cancanant. Ainsi entend-on de partout et à satiété, de toutes les basses-cours médiatiques, bruits d’épidémie, pandémie, alerte, virus, vaccins, poulets, moustiques, chats, veaux, vaches, cochons… Sans parler du galimatias chiffré à base 20, 50, 10, 60 pour cent, selon l’appareil à mesurer la chute des ventes
de poulets.
En fin de compte, les uns et les autres bêlent à l’unisson, toujours prêts à sauter ensemble dans le précipice des rumeurs et croyances, là où la raison informante suffirait bien.
Aucun masque ne peut protéger d’un tel mal, sinon le modèle intégral, genre casque, couvrant les yeux et les oreilles.
Pompon d’Or et Pantoufles du même métal (y avait longtemps !) pour ces JP (Jeux panurgiques) à France Inter et son Téléphone sonne intitulé : «Les médias en font-ils trop sur la grippe aviaire ?»
Nota bene : Relevons toutefois que – mouton échaudé craignant l’eau froide – le mal n’a pas sévi de même s’agissant de l’affaire du jeune homme séquestré et martyrisé. Le souvenir cuisant de la fausse agression antisémite du RER parisien étant encore vif dans les frêles mémoires des rédactions.
les télés se sont déplacées pour rien : les poules de Chirac (48)n’avaient pas la grippe aviaire.…paix à leurs cendres