Fait divers. De retour de manif, elle est violée par un paparazzo
En mai, cette année aussi, le lendemain du premier tombait le deux… Pourtant, foin des marronniers journalistiques, il n’en fut pas pour moi comme l’an dernier. Cette fois, en effet, j’avais décidé d’offrir à mon brin de muguet une nuit aérée sur le rebord de la fenêtre. L’an passé non, si je me souviens bien, ce qui n’est pas sûr… Bref, j’avais opté pour l’innovation. Car qui n’avance pas recule, comme on ne cesse de nous le rabâcher, et cætera. Bien m’en prit, et pour mon brin surtout, qu’au matin or doncques, je retrouve à trousse-clochettes…
Comme égarée dans de lointains parages, une galante enamourée semblait se livrer à l’ivresse matutinale autant que virginale. De retour de manif, me dis-je, cette Louise Michel enivrée aura oublié de replier sa bannière rouge et noir. Peuh ! Comme s’il fallait voir de la politique partout ; comme s’il n’y en avait pas assez, plein les ondes et les gazettes. Trop, même !
Après enquête approfondie, la vérité a surgi : Sapée comme un coquelicot, lassée de l’assourdissante multitude, fuyant la cacophonie menteuse entre un héron cendré et son brochet, la gente dame avait cru enfin trouver le havre et la paix. Elle voulait juste causer un brin. Erreur ! Elle était tombée chez un journaleux en qui, toujours, sommeille l’affreux voyeur. Surtout s’il est membré comme un paparazzo au gros zyeux globuleux. On n’échappe pas à la presse, cette calamité.
Voyant le titre je me dis :
– « Tiens Gégé travaille à la maquette du nouveau France-soir »
Mais non.Ouf.Y voir rouge un premier mai eut été un comble comme disait Roger Grenier.
– Roger Grenier a vraiment dit ça ?
– Non. J’ai pas résisté au jeu de mots.
– Il est pas très bon.
– Ah bon ?
– Ah bon.
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