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« L’émission politique ». Comment peut-on encore être mélenchoniste ?

Vidéo ± 13 mn

RepublicationCet article date de décembre 2017. Son actualité rebondit en raison de la tragédie humaine et politique qui se joue au Venezuela post-Chavez. Ce qui rend d'autant plus incongrue l'attitude fixiste d'un Jean-Luc Mélenchon arc-bouté sur ses certitudes idéologiques – ce qui est le propre des idéologues de tous bords. Le titre de l'article de 2017 était : Comment peut-on être mélenchoniste ? Plus d'un an après, on peut juste le retoucher ainsi : Venezuela. Comment peut-on encore être mélenchoniste ? 

[dropcap]Ah[/dropcap] ! ah ! monsieur est mélenchoniste ? C’est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être mélenchoniste ? » J’ai tout de suite pensé à Montesquieu et ses Lettres persanes. Je venais de voir, atterré, (en repasse, car jeudi soir je me sentais mieux avec des amis que devant la télé) le passage de « L’émission politique » [France 2, 30 novembre 2017] dont l’invité était Jean-Luc Mélenchon – le « tribun du peuple » comme il s’est autoproclamé[ref]Voir Mélenchon, l’homme qui ne plantait rien (ou qui plantait tout). Voir aussi sur « C’est pour dire » en tapant « Mélenchon » dans la case de recherche.[/ref] Voyez ou revoyez ce passage consacré au Vénézuela. Bien sûr, les plus intégristes, comme leur maître, vont me reprocher ce choix. Ce fut la défense par l’attaque de l’Insoumis. Mais voyons cet extrait d’une dizaine de minutes :

Cet extrait se trouve bloqué "pour des raisons de droits d'auteur", est-il annoncé… Mais on peut toujours revoir la totalité de l'émission (allez comprendre !) Ce que je viens de faire ( 7/2/19 ) à partir de ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=xfIb-TN9Bp8 Je demeure, plus que jamais, outré par l'attitude de Mélenchon. Il est inqualifiable de mépris, de hargne, de mauvaise foi. Et indéfendable, à moins d'être frappé d'idolâtrie aiguë, comme cette partie de l'assistance qui a trouvé moyen de l'applaudir. Écœurant ! > Caler la vidéo à 1h 19 pour aller directement au sujet du Venezuela.

Cette séquence étant montrée et vue, je repose ma question : « Comment peut-on être mélenchoniste ? » Dites-moi, mes amis mélenchonistes (car j’en ai encore), comment pourriez-vous justifier : l’agressivité, la mauvaise foi, la fixité idéologique (pléonasme), la malhonnêteté intellectuelle, la goujaterie[ref]Doublée de mépris lorsqu’il tourne ostensiblement le dos à son interlocutrice – « je rangeais mes papiers » ![/ref] ? Je ne veux pas m’étendre à analyser ce qui me semble sauter aux yeux d’un spectateur normalement attentif et de bonne foi. J’exclus donc à l’avance les dévôts de la France insoumise, venus à l’émission faire la claque à leur idole tels des fans du showbiz. À l’image de l’auteur de ce tweet :

✔@thomas_guenole « J'apprends à l'instant que "l'historienne" face à @JLMelenchon sur le #Venezuela est en fait une ex-banquière macroniste. A @France2tv: en résumé, vous devriez avoir honte. 23:48 - 30 nov. 2017 »

Réaction typique de rejet de toute discussion, du procès d’intention, des pratiques staliniennes et leurs avatars castristes et chavistes. Mélenchon a ainsi tenté la diversion vers l’Arabie saoudite. Il lui faut, en effet, mobiliser bien des contrefeux pour justifier ses affinités passées ou actuelles avec les Poutine, Ahmadinejad et autres autocrates chinois. Tous ces bienfaiteurs de l’humanité. Tandis que l’Insoumis en chef désigne son ennemi suprême, cause de tous les maux de la Terre, l’impérialisme américain. Comme Georges Marchais dans les années 80, en moins drôle – c’est dire.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

14 réflexions sur “<span class="dquo">«</span> L’émission politique ». Comment peut-on encore être mélenchoniste ?

  • BL

    … et com­ment juger d’une émis­sion de plus de deux heures sur les 10 mn. que tu en isoles ? Tout a été infect de bout en bout. Sais-tu que cette énième attaque sur le Venezuela a consti­tué tout le débat sur une poli­tique inter­na­tio­nale pour­tant char­gée ! Sais-tu que toutes les séquences de l’é­mis­sion étaient à charge, exclu­si­ve­ment ? Sais-tu que le « duel » avec Castaner fut un fes­ti­val d’obs­truc­tion de la part du chef macro­nien, au point que JLM n’ar­ri­vait pas à déve­lop­per un seul argu­ment ? Sais-tu que le pré­ten­du débat de l’af­ter, Salamé n’a rien trou­vé de mieux que de mobi­li­ser (contre Autain) les vieux che­vaux de retour Kouchner et Bruckner (man­quait plus que BHL) ? Etc.

    Non, mon Gégé, on t’as connu plus exi­geant, quant à la qua­li­té de notre télé nationale…

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    • Salut mon Nanard ! Comme disait Pagnol, « si on se dis­pu­tait pas on se fâche­rait »… La qua­li­té de notre télé, c’é­tait pas mon sujet ; comme toi, j’en vois les limites chaque jour – on fait avec, sans y être obli­gé non plus. Tu me diras, pareil avec JLM. Mais, quand même, il m’in­ter­pelle, comme on dit. Car sur ses idées, cer­taines, je veux bien dis­cu­ter. Mais il bloque, il empêche, il barre. Comme avec Laurence Debray sur laquelle il aura reçu une « fiche » sur ses « élé­ments de lan­gage »… aux­quels il ne fait qu’op­po­ser les siens. Alors ? Et puis il y a la forme, c’est ce que je sou­li­gnais. La forme : le fond qui remonte à la sur­face, comme disait Victor Hugo. L’un et l’autre, insé­pa­rables. Mélenchon ignore la séré­ni­té mini­male sans laquelle il ne pour­ra jamais qu’être cli­vant : le mec qui tranche du haut de ses cer­ti­tudes – je dirais même de ses croyances idéo­lo­giques, lui qui se vou­drait un ration­nel incroyant, voire un rationaliste.
      C’est pas ce qui va m’empêcher de te faire la bise !

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  • Hubert Ledoux

    Je par­tage volon­tiers parce que je ne com­prends plus JL Mélenchon…

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  • Lemieux Odette

    Je découvre ce pas­sage, n’ayant pas vu non plus l’é­mis­sion ; même en pas­sant sur le conte­nu on ne peut pas igno­rer l’at­ti­tude même de JLM, ses invec­tives, jus­qu’à la méchan­ce­té, ne vou­lant pas entendre les objec­tions de son inter­lo­cu­trice, quand bien même elle serait macro­niste, ex-ban­quière„ etc. Est-ce que ça empêche le débat ? Après, on peut tou­jours res­sor­tir le fameux « de où tu parles ? », comme com­plé­ment d’in­for­ma­tion, si on veut;ou pour rela­ti­vi­ser la por­tée du pro­pos. Comment se pré­tendre démo­crate si on refuse led débat, un des fon­de­ments de la démo­cra­tie ? C’est déso­lant. Je pense que JLM ne sera jamais pré­sident de la République, il ne peut pas ras­sem­bler ; je pense même qu’il ne le veut pas, c’est tel­le­ment confor­table de s’op­po­ser. C’est ce qui carac­té­rise les poli­ti­ciens, qui n’ont pas la dimen­sion poli­tique, ils n’ap­portent rien que de la dis­corde, du trouble, comme si on en manquait…

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  • Bérilley Gérard

    Je ne suis pas mélen­cho­niste, ni mélen­cho­nien, ni rien du tout d’ailleurs, mais là je suis entiè­re­ment en accord avec tout le conte­nu du pre­mier com­men­taire, celui de BL. Oui, c’é­tait infect du début à la fin, et j’ai trou­vé Mélenchon assez fan­tas­tique, il a été très fort, et vrai­ment il y a de quoi avoir des mon­tées d’a­dré­na­line face à tous ces pré­sen­ta­teurs soi-disant jour­na­listes mais qui ont des âmes de pro­cu­reurs. Le coup de la boîte à « Meuh » était génial ! je n’ai pu m’empêcher de rire, c’é­tait trop fort ! Mélenchon les emmerde parce qu’il refuse leur jeu pipé. Et je le dis d’au­tant plus serei­ne­ment que je suis bien trop liber­taire d’es­prit pour être mélen­cho­niste ou fan de qui que ce soit, mais je n’en peux plus de ces pré­sen­ta­teurs pro­cu­reurs non « com­mis­saires du peuple » mais « com­mis­saires de la bour­geoi­sie » ! Dernièrement, un matin de cette semaine, j’ai écou­té sur France Inter Jadot d’Europe Ecologie inter­viewé par Demorand, c’é­tait odieux, inad­mis­sible. Les chiens de garde, c’est tout à fait cela ! Les chiens de meute, les lar­bins du pouvoir.
    Quant à la ques­tion du pou­voir, et c’est là que je ne suis aucu­ne­ment mélen­cho­niste, les gens de gauche seraient bien ins­pi­rés de s’ins­pi­rer jus­te­ment de Proudhon et de Bakounine et de toute la tra­di­tion libertaire.
    « Ni Franco, ni Staline » avait écrit un de mes « héros », Gaston Leval. Ni USA, ni URSS, pour­rait-on dire. Les Etats de ces deux pays sont des catas­trophes pour l’hu­ma­ni­té, pour la liber­té, et le fait de déci­der qui est le plus catas­tro­phique me semble sans inté­rêt aucun.

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    • Voir ma réponse à BL.
      Concernant les jour­na­listes, on diverge. Je trouve bien qu’ils « esca­gassent », qu’ils asti­cotent, qu’il mordent aux mol­lets. Dans les dic­ta­tures, ça n’existe pas ! Pas pos­sible : le pla­card ou le gou­lag – voire pire, l’as­sas­si­nat. Je me réjouis que les jour­na­listes soient des emmer­deurs, sur­tout s’ils le font avec talent : infor­més, c’est le moins ; per­cu­tants, rigou­reux certes, et même élé­gants. Ce qui compte alors, c’est les réponses qu’ils pro­voquent. Celles de JLM, en l’oc­cu­rence, et spé­cia­le­ment sur le Venezuela, n’en étaient pas. Elles expri­maient le mépris. Je trouve ça méprisable.

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  • Bernadette Topart

    Une vraie catas­trophe ce Melenchon
    Vivement que Hamon se reveille !

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  • Franchement, Gérard, pour­quoi perdre son temps et sa salive (et sa san­té) sur la média­ti­sa­tion poli­tique, notam­ment à la TV ou pire sur les « nou­veaux » réseaux, vir­tuels, dits sociaux ? Il n’est que dans des cercles res­treints (et auto­ri­sés) « entre ini­tiés » que ce genre de dis­cus­sions (dis­putes) puisse être inté­res­sant, entre élites des pen­sées. Tel ce site, quoi­qu’il y manque che­mi­née et tasse de thé…

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  • BL

    Ah mon p’tit pote, si tu avais lu l’au­to­bio­gra­phie de cette illu­mi­née, gâtée-pour­rie, pré­ten­tieuse et ultra-libé­rale, tu serais moins enclin à la défendre, la fille Debray !

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    • Je veux bien ! M’en fous de la Debray. Où tu vois que je la défends ? Te parle de Mélenchon ! Si tu vois pas, c’est que tu veux pas voir… Comme les sourds qui veulent pas entendre.

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      • Bérilley Gérard

        Gérard,
        Tu me parles dans ton mail suite au mien de jour­na­listes. Evidemment je suis d’ac­cord avec toi sur le fait que dans les dic­ta­tures.… Personne ne peut dire le contraire, et moi pas plus qu’un autre. Mais qu’ap­pelle-t-on jour­na­listes ? La fille Debray elle est jour­na­liste ? Qu’elle était sa légi­ti­mi­té à être là ? Sinon pour ten­ter de mettre à néant ce que disait Mélenchon sur d’autres sujets. La cen­sure dans les pays capi­ta­listes n’im­plique pas for­cé­ment la mort du jour­na­liste, encore que… Mais c’est plus sour­nois. Qu’Elise Lucet soit jour­na­liste, que ceux du Diplo le soient aus­si, que Daniel Mermet, éva­cué de France Inter par le cen­sure, le soit, c’est sûr, mais Salamé, Demorand, Castanet homme poli­tique et la fille Debray ! Enfin… Je ne suis pas mélen­cho­niste et ne le serai jamais, mais pour moi tout cela est inad­mis­sible. Je serais aus­si outré si la même façon de faire s’at­ta­quait à Dupont-Aignan ou à d’autres. Non les attaques morales, de curés, typi­que­ment de curés (au sens nietz­schéen du mot), des pré­sen­ta­teurs, c’est inad­mis­sible. Le but c’est d’é­vi­ter que des pro­grammes poli­tiques autres soient expo­sés au public. Le but est entiè­re­ment anti­dé­mo­cra­tique. C’est le but visé sous cou­vert de liber­té de paroles. Le spec­tacle. Ce que je dis n’im­plique en rien d’être d’ac­cord avec Mélenchon. A pré­sen­ta­teurs idéo­logues, réponses id’i­déo­logues. Mais j’ai assez d’a­dré­na­line en moi pour com­prendre Mélenchon ou tout autre qui se voit d’a­vance condam­né pour ne pas être conforme à la bien­séance de la bien pensance.

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