Notules & Griffures

Il y a 30 ans, l'Espagne échappait à une nouvelle tentative fasciste

Il y a trente ans aujourd’hui, le 23 février 1981, une tentative de coup d’État faillit faire replonger l’Espagne dans les affres du franquisme.

A 18h30 ce jour-là, le colonel de la Garde civile, Antonio Tejero Molina, fait irruption à la tribune du Palais du congrès où sont réunis les députés espagnols pour élire le nouveau chef du gouvernement. Tejero menace le président de l’Assemblée avec un revolver posé sur sa tempe. La scène est retransmise en direct à la télévision. Les putschistes veulent tout bonnement mettre fin à la démocratie. A Valence, le capitaine Milans del Bossch a déjà sorti les tanks. A 1h15 du matin, le roi Juan Carlos rassure les Espagnols dans un discours télévisé. Il désapprouve le coup d’État et en réfère à la constitution. Un cabinet de crise se met en contact avec les rebelles et obtient leur reddition le 24 à midi.

Tejero sera condamné à 30 ans de prison. Incarcéré à la prison d’Alcalá de Henares, il bénéficia d’un régime ouvert dès 1993, et fut libéré sous le régime de la liberté conditionnelle en 1996. Depuis, il partage son temps entre Madrid et sa province natale de Málaga, où il contribue épisodiquement à un quotidien local, Melilla Hoy.

Ce putsch dit du « 23 F. » fut la dernière tentative de coup d’état d’une armée qui en deux siècles avait tenté près de deux cents soulèvements… Le 23 février 1981, vit aussi s’affirmer la figure du roi Juan-Carlos, plus subtil et fin politique qu’on pouvait alors le redouter – il avait été adoubé par Franco. C’est en partie grâce à lui que la démocratie espagnole, qui avait déjà un cadre institutionnel voté en décembre 1978, fut non seulement sauvée, mais naquit dans sa forme actuelle. Comme quoi la démocratie demeure toujours une idée fragile, qui demande les plus grandes attentions.

Partager

2 réflexions sur “Il y a 30 ans, l'Espagne échappait à une nouvelle tentative fasciste

  • Bérénice

    La démocratie est beaucoup plus menacée par l’obéissance servile des citoyens que par leur désobéissance civile
    J . Muller philosophe
    .

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Translate »