« Toutes les civilisations se valent (surtout la nôtre) »
"Si l’on fait, pour la beauté du geste, l’hypothèse que la bonne foi n’était pas totalement absente du concert de protestations qui a suivi la petite phrase de Claude Guéant, la polémique est révélatrice d’un profond malaise. Il paraît aussi difficile de souscrire sans états d’âme à la formule du Ministre de l’Intérieur, que d’adhérer aux ripostes qu’elle a suscitées. D’un côté, nous nous sentons tenus de professer un universalisme accueillant à la diversité des cultures. Nous refusons que la comparaison débouche sur la dévaluation, que la différence reconnue signifie qu’une civilisation soit intrinsèquement « supérieure » à une autre : cela reviendrait peu ou prou à reproduire le schéma typique des Lumières françaises – la civilisation, c’est nous, les autres sont des barbares, des sauvages qui attendent d’être civilisés. Mais d’un autre côté, nous voyons mal comment éviter de penser que nos institutions et nos valeurs sont tout de même préférables, que les droits de l’homme valent mieux que le racisme et l’intolérance, que l’égalité des sexes est moralement supérieure à un système patriarcal, et le suffrage universel plus digne de l’homme que la tyrannie."
On poursuivra la lecture de ce texte prometteur sur le blog de son auteur, réfugié comme la concierge de l'esprit au Pied de l'escalier. Une bonne et charpentée réflexion pour ne pas rester en rade dans la confusion générée par la trop fameuse sortie de Guéant, elle-même faisandée par les réactions pavloviennes de la gauche trop peu pensante.
Merci à tous pour les enrichissants commentaires apportés à mon précédent papier. On n'est pas trop de beaucoup pour affronter la complexité du monde et des affaires humaines !
Et merci à Daniel D. pour avoir signalé ce bon endroit : http://lescalier.wordpress.com/2012/02/11/toutes-les-civilisations-se-valent-surtout-la-notre/
Tu nous remet le couvert… et pas seulement pour un dîner de cons ! Oui, nous ne sommes pas de trop pour tenter de nous extirper des débats provocation/émotion. De ce point de vue le sujet a déclenché – aussi et enfin ! – de saines publications. Tu en fus, parmi les premiers. Ce n’est pas si mal d’emprunter les marches du bon droit… au débat. Thank you LE G. !