Sur France Culture, Michel Onfray s’en prend aux nihilistes
Si ça vous avait échappé, France Culture a repris la diffusion, comme chaque été depuis maintenant treize ans, des conférences de Michel Onfray enregistrées à son Université populaire de Caen. C'est aussi la fin de cette longue série intitulée "Contre-histoire de la philosophie", cette fois autour du thème "la résistance au nihilisme".
[dropcap]Depuis[/dropcap] lundi, donc, Onfray a remis sur le métier – celui du philosophe hédoniste – sa lecture si pertinente des grands courants philosophiques. Il le fait selon la méthode socratique par excellence qui considère la philosophie non pas comme une litanie d'idées abstraites – les théories – mais comme une quête pour une vie meilleure, un art de vivre. Il rejoint en cela les démarches de ses "aînés" dans le domaine, les Montaigne, Marcel Conche, Pierre Hadot, Michel Serres, et d'autres contemporains. Un tel cheminement le conduit à se situer à contre-courant des modes intellectuelles et des coteries, à examiner de manière critique les idées dominantes – celles qui, précisément, en viennent à nous dominer, qu'on le veuille ou non, car elles sont puissamment relayées par l'appareil médiatique.
À cet égard, les trois premières émissions (on peut les télécharger) sont des plus intéressantes, notamment en ce qu'elles montrent comment une certaine gauche de pouvoir a creusé un immense fossé entre les "élites" autocooptées et le peuple – qui n'existe d'ailleurs plus à leurs yeux. Les exemples ne manquent pas sur ce chapitre, qu'il s'agisse de l'université post-soixante-huittarde de Vincennes et, en effet, haut-lieu du nihilisme comme entreprise de démolition des valeurs et de l'Histoire (on y justifiait, entre autres aberrations, la pédophilie…) ; qu'il s'agisse de Michel Foucault et, pour le coup, de ses errements philosophico-politiques, rejoints par la vague structuraliste sur laquelle surferont les Deleuze, Barthes, Badiou, Sollers, etc., avant leurs dérives maoïstes !
Bref, nous revenons de loin et Onfray nous le rappelle de façon tout à fait judicieuse, ne manquant pas aussi de faire ressortir les liens avec les montées populistes actuelles.
Michel Onfray suscite aussi des rejets, souvent violents, à la mesure du dérangement qu'il cause dans la bienpensance. Et aussi du fait qu'il s'expose beaucoup – c'est un bon client des médias – sur presque tous les sujets. De quoi, en effet, susciter agacements autant que jalousies. Son Université populaire constitue la meilleure réponse à ses opposants. Qu'on en juge avec la vidéo ci-dessous [France Culture].
Michel Onfray - Dernière conférence de "la... par franceculture
• France Culture, à 11 heures ; rediffusion à 19 heures.
Ça ne m’échappe pas.
Merci Gérard,
à vous « lire », encore plus souvent.
(sur …Radio Venelles-Culture ?)
Je ne sais pas si ça va venir, mais il faudrait pointer comment les bourges strcuturalistes et opportunistes (un mix de nihilisme) ont dévoyé Vincennes pour le faire devenir un dépotoir de tous les trafics, un racolage pour les désarrois psychanalysables, un bouillon d’inculture nombriliste (j’y étais !).
Souvenirs de deux passages à Vincennes, en visiteur car je n’étais déjà plus étudiant : l’un dans un cours qu’y donnait l’ami Roger Dadoun (sur Reich) ; l’autre, j’ose pas dire « dans un cours » qu’était censé dispenser Georges Lapassade, promoteur du « happening » et prototype de ces intellos enfumeurs que dénonce en ce moment Onfray dans le poste. L’assemblée des « étudiants » assis par terre entourait le « maître à penser » d’alors qui démarra son topo par ces mots : « Et si on faisait un “sex-group” ? » Grande rigolade mêlée de gène… Provocation, forfanterie, “avant-gardisme” ?… Les choses en restèrent là, évidemment. Rappelons en passant que ledit Lapassade avait été la cible répétée des situationnistes qui l’avaient sobrement étiqueté de « con ».
« Le réquisitoire fait par Onfray est malhonnête et augmente l’ignorance de l’auditeur tout en lui faisant croire qu’on l’instruit. »
Beau sujet de débat (de castagne?): http://hyperbate.fr/castagne/2015/07/29/michel-onfray-philosophe-de-la-normalite-opprimee/
Je viens d’envoyer un commentaire à ce critiqueur classique qui a surtout, selon moi, la faiblesse de vouloir déboulonner Onfray du piédestal sur lequel il le place. Bien sûr qu’il est criticable, puisqu’humain. Manquerait plus que ça : un Onfray en odeur de sainteté !
Apparement, ton commentaire n’est pas passé…
On dirait…
J’adhère à ton propos. Et si parfois, j’ai queque difficulté à être inconditionnellement croyant du père Onfray, je suis un pratiquant régulier et fidèle.
Oui ! Depuis Descartes (sans remonter aux Grecs anciens) : je doute, donc je pense, donc je suis. N’absoudre personne du fait de vivre, jusque dans ses contradictions et faiblesses d’humains – nos frères humains !
Rien n’est paroles d’évangile, et l’intérêt du bonhomme, pertinent, cultivé, est d’ouvrir des pistes de réflexions autres, « à qui veut bien » se donner la peine de se regarder dans ses convictions, croyances et superstitions.
Il y a de gauche à droite, et dans la plupart des « …Textes Fondateurs », quelques bonnes phrases et idées, à se réapproprier. Mieux que régurgiter un apprentissage par cœur, borné et partisan (même sous révolution).
Bien d’accord !
Ils peuvent toujours baver, les dénigreurs de Michel Onfray, son émission du jour ([4/8/15] sur Pierre Bourdieu est remarquable. Non seulement, elle rend justice à l’auteur de La Misère du monde dont Onfray montre toute la portée dans la résistance au nihilisme dominant, mais elle illustre l’imbrication entre la biographie de l’homme et la pensée du sociologue (et philosophe). Se dépêcher de télécharger cette émission car, pour des raisons de droits, elle ne sera disponible que pendant quinze jours.
Cessez vos critiques anti vincennoises si caricaturales : le grand défaut de Vincennes est d’avoir été seule et libre.
Que 1000 Vincennes fleurissent et nous en reparlerons … Quant à la pédophilie évoquée c’est prendre un epiphénomème (non négligeable et discuté) pour l’arbre qui cache la fore^t . Calmez votre haine et essayez de savoir :
pensez . Cher Gérad Ponthieu vous êtes court et assez content de vous même … Auto satisfait … Attention danger !