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Alors, cette nouvelle formule ?

c-est-pour-dire
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« C’est pour dire » nouvelle formule… Qu’en dites-vous ? Ça change, hein ? Mais qu’est-ce que ça change ? Et pourquoi donc ? Pourquoi avoir repeint la façade ? Réflexions en passant sur le fond, la forme, le devenir…

[dropcap]Changement[/dropcap] (n.m. : ) 1) Transformation quantitative ou qualitative d’une même réalité. 2) Remplacement d’une réalité par une autre au sein d’un même espace. (Dicophilo).

La notion doit être aussi vieille que le monde, en perpétuelle transformation – « une branloire pérenne » comme dit Montaigne, qui précise : « Toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Égypte, et du branle public, et du leur. La constance même n'est autre chose qu'un branle plus languissant. » (Essais, III, 2, « Du repentir »)

Le changement du vaste monde n’a cessé d’agiter philosophes et scientifiques – d’Héraclite à Giordano Bruno, la cosmologie ancienne a rejoint la théorie moderne du Big Bang d’un univers en expansion, qui serait en changement perpétuel. Mais cette « vision » de l’infini conduirait à l’hypothèse déiste. Tandis qu’une vision des cycles, à la fois philosophique et scientifique, validerait la notion d’éternel retour chère à Nietzsche[ref]Notion déjà présente chez Aristote et, plus près de nous, chez Auguste Blanqui et Gustave Le Bon.[/ref].

Concernant les êtres que nous sommes, le changement peut aussi engendrer la crainte, celle de devoir s’adapter, changer soi-même. Mais ne peut-on aussi changer tout en restant soi-même ? On peut y opposer de la résistance, surtout si on y est forcé ou « amené » comme, par exemple, dans les dogmes modernes du management et de la manipulation mentale… « Parce que le monde bouge », claironne un slogan bancaire bien con. La publicité porte le changement comme le chevalier brandit le glaive de la Surconsommation,  de la sacro-sainte Croissance et son corollaire, l’obsolescence.

Changer de bagnole, de vie, de partenaire, de boulot, de banque, de coiffure, de « look », de régime, de corps, de parti, de religion, d’air… Sur ce registre, on ne pouvait mieux dire que dans le roman Le Guépard[ref]Roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, dont Luchino Visconti tira le film du même nom.[/ref] : « Il faut que tout change pour que rien ne change… »

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

10 réflexions sur “Alors, cette nouvelle formule ?

  • Bérilley+Gérard

    Je crois que je vais m’ha­bi­tuer à ce chan­ge­ment ! Mais quel bon­heur de lire un vrai lec­teur de Montaigne, c’est tou­jours un régal !

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  • La dis­po­ni­bi­li­té au chan­ge­ment : la pre­mière carac­té­ris­tique des gens heu­reus à tra­vers toutes les civi­li­sa­tions et les époques. Les espèces qui sur­vivent sont celles que les chan­ge­ments protègent…

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  • Cher foli­sophe, non enri­chi, pas si cono­phobe, se pou­drer le nez et rache­ter une per­ruque ne change rien à l’af­faire. Et la votre me semble bien En Marche… Respects Présidentiable !

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  • « Donner le change », c’est trom­per ; éty­mol­gies ? (J’ai pas dit trum­per). Pour trom­per, le mieux est de men­tir. Pléonasme donc : le change ment.

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  • Ah bra­vo, Gérard. on sort du noir, du fond noir. Plein pot, grande res­pi­ra­tion, belle lec­ture. Nous ne sommes pas dans le desi­gn nou­veau de cer­tains titres qui s’é­puisent à coup de logo et for­mule en ing. et dont le paquet ren­ferme tou­jours des bis­cottes molles. Lisibilité, confort de lec­ture, res­pect du lec­teur, c’est un joli toi­let­tage. Pour ce qui est du fond, je te fais confiance et je ne suis pas le seul.

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  • Chouette du chan­ge­ment . Une nou­velle for­mule. De la nouveauté
    Normal le chan­ge­ment non ! Et même iné­luc­table . Il suf­fit de se regar­der dans la glace ou de feuille­ter un album de photos.
    Le chan­ge­ment c’est le mou­ve­ment , la cou­leur, les sons, la créa­tion , les expé­riences , les nou­velles for­mules pos­sibles, la vie.
    La vie qui suit son che­min en pre­nant heu­reu­se­ment de petits sen­tiers sur­pre­nants, sor­dides ou très beaux.
    Alors explo­rons, vivons.

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  • Mais oui, les formes évo­luent, et le fond avec. Les deux font la paire. Une belle paire, ma foi !

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  • Daniel Chaize

    De l’air, de l’air ! Quelle belle res­pi­ra­tion… J’aime bien le blanc parce qu’on peut lui des­si­ner de belles écri­tures… comme Gérard sait si bien nous en pro­po­ser. Bon, puisque mon blog bug (impos­sible d’y pla­cer la moindre image), tu ver­ras dans sa recons­truc­tion que ce blanc ne m’est guère étran­ger. Bon, il fau­dra attendre fin mars… mais vous patien­te­rez, non ? Mars, et ça repart ! (pub con) et mieux encore avril avec un nou­veau fil. On dirait bien que ça sent le printemps.

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