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1er Mai. De retour de manif, elle est violée par un paparazzo

2 mai 2006

En mai, cette année aussi, le lendemain du premier tombait le deux… Pourtant, foin des marronniers journalistiques, il n’en fut pas pour moi comme l’an dernier. Cette fois, en effet, j’avais décidé d’offrir à mon brin de muguet une nuit aérée sur le rebord de la fenêtre. L’an passé non, si je me souviens bien, ce qui n’est pas sûr… Bref, j’avais opté pour l’innovation. Car qui n’avance pas recule, comme on ne cesse de nous le rabâcher, et cætera. Bien m’en prit, et pour mon brin surtout, qu’au matin or doncques, je retrouve à trousse-clochettes…

2mai© Ph. Gérard Ponthieu

Comme égarée dans de lointains parages, une galante enamourée semblait se livrer à l’ivresse matutinale autant que virginale. De retour de manif, me dis-je, cette Louise Michel enivrée aura oublié de replier sa bannière rouge et noir. Peuh ! Comme s’il fallait voir de la politique partout ; comme s’il n’y en avait pas assez, plein les ondes et les gazettes. Trop, même !

Après enquête approfondie, la vérité a surgi :  Sapée comme un coquelicot, lassée de l’assourdissante multitude, fuyant la cacophonie menteuse entre un héron cendré et son brochet, la gente dame avait cru enfin trouver le havre et la paix. Elle voulait juste causer un brin.  Erreur ! Elle était tombée chez un journaleux en qui, toujours, sommeille l’affreux voyeur. Surtout s’il est membré comme un paparazzo au gros zyeux globuleux. On n’échappe pas à la presse, cette calamité.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

5 réflexions sur “1er Mai. De retour de manif, elle est violée par un paparazzo

  • Denis Guenneau

    Magnifique allé­go­rie Gérard

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  • andré bosquart

    Très sym­pa, cette petite note de jour­na­leux ! Surprenante aus­si de déli­ca­tesse ! Ca fait du bien d’é­chap­per , même un peu de façon méta­pho­rique, à l” actua­li­té ; car du 1er Mai, il est quand même ques­tion, mais dans une veine poé­tique plu­tôt que poli­tique ! Et si la poli­tique pou­vait ryth­mer plus sou­vent avec la poé­sie, ça ren­drait le monde des hommes plus appréciable.

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  • heloise M

    J’aime cette Louise Michel en échap­pée libre­ment éro­tique – et écolo !

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  • Au Moyen-âge, une coc­ci­nelle se posa sur le cou d’un condam­né qui allait être déca­pi­té. Le bour­reau la chas­sa, mais elle revint, et ce plu­sieurs fois de suite. Le roi Robert le Pieux, témoin du phé­no­mène, déci­da de gra­cier l’homme. D’où le nom fami­lier de l’in­secte, la « bête à Bon Dieu ».

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