1er Mai. De retour de manif, elle est violée par un paparazzo
2 mai 2006
En mai, cette année aussi, le lendemain du premier tombait le deux… Pourtant, foin des marronniers journalistiques, il n’en fut pas pour moi comme l’an dernier. Cette fois, en effet, j’avais décidé d’offrir à mon brin de muguet une nuit aérée sur le rebord de la fenêtre. L’an passé non, si je me souviens bien, ce qui n’est pas sûr… Bref, j’avais opté pour l’innovation. Car qui n’avance pas recule, comme on ne cesse de nous le rabâcher, et cætera. Bien m’en prit, et pour mon brin surtout, qu’au matin or doncques, je retrouve à trousse-clochettes…Comme égarée dans de lointains parages, une galante enamourée semblait se livrer à l’ivresse matutinale autant que virginale. De retour de manif, me dis-je, cette Louise Michel enivrée aura oublié de replier sa bannière rouge et noir. Peuh ! Comme s’il fallait voir de la politique partout ; comme s’il n’y en avait pas assez, plein les ondes et les gazettes. Trop, même !
Après enquête approfondie, la vérité a surgi : Sapée comme un coquelicot, lassée de l’assourdissante multitude, fuyant la cacophonie menteuse entre un héron cendré et son brochet, la gente dame avait cru enfin trouver le havre et la paix. Elle voulait juste causer un brin. Erreur ! Elle était tombée chez un journaleux en qui, toujours, sommeille l’affreux voyeur. Surtout s’il est membré comme un paparazzo au gros zyeux globuleux. On n’échappe pas à la presse, cette calamité.
Magnifique allégorie Gérard
Violée par un moustique bruyant ! La belle affaire !
Très sympa, cette petite note de journaleux ! Surprenante aussi de délicatesse ! Ca fait du bien d’échapper , même un peu de façon métaphorique, à l” actualité ; car du 1er Mai, il est quand même question, mais dans une veine poétique plutôt que politique ! Et si la politique pouvait rythmer plus souvent avec la poésie, ça rendrait le monde des hommes plus appréciable.
J’aime cette Louise Michel en échappée librement érotique – et écolo !
Au Moyen-âge, une coccinelle se posa sur le cou d’un condamné qui allait être décapité. Le bourreau la chassa, mais elle revint, et ce plusieurs fois de suite. Le roi Robert le Pieux, témoin du phénomène, décida de gracier l’homme. D’où le nom familier de l’insecte, la « bête à Bon Dieu ».