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RAZ DE MARÉE. Naissance de LA question, sur France 2

France 2, 20 heures, édition spéciale (jeudi 30). Elle assure, Carole Gaessler. Les autres aussi, derrière. Belle mobilisation, comme souvent face aux catastrophes – «l’événement porte»… Ah ! cette jouissance journalistique des grands jours… Mais ils sont là : reportages multiples (un peu redondants parfois), angles travaillés. Quelques ratés : cette famille bc-bg des Yvelines, bon – mais sans doute représentative, il est vrai, de la plupart de ces touristes programmés Paradis de Noël et déroutés vers l’Enfer.

Puis un beau «sujet» – les mots du jargon ! – que celui consacré à cette jeune femme, plutôt bo-bo, elle. Devant son ordinateur portable, elle revoit les images d’événements qu’elle n’a que croisés, tout juste entrevus. Elle n’a pu comprendre ce qui se passait tant les choses se sont précipitées autour d’elle. Comme elle dit, elle a été «jetée dans des avions».

Et là, au chaud de son appartement douillet, elle déprime. Car elle pense et repense à tous ceux qu’elle a «abandonnés». Tous ces autochtones, si démunis, qui l’ont secourue, nourrie, réconfortée, elle la riche touriste.

Alors, elle se sent mal, impuissante, pétrie de culpabilité. Elle veut repartir «là-bas», pour «aider». Comme pour se libérer de sa dette, soulager sa mauvaise conscience. Le commentaire off est intelligent, délicat. On dirait qu’on assiste à une naissance. Oui, quelque chose comme une prise de conscience. C’est beau…mais. L’écran s’est empli de la grande question, celle qui vient frapper ce siècle naissant, celle de la Grande Injustice Nord-Sud.

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Une réflexion sur “RAZ DE MARÉE. Naissance de LA question, sur France 2

  • fraise des bois

    Oui, je par­tage ce sen­ti­ment sur ces images et sin­gu­liè­re­ment sur cette jeune femme, a prio­ri ni moins bonne ni meilleure qu’un autre de ces tou­ristes nan­tis (c’est pas don­né à tout le monde d’al­ler là-bas, faut le dire) qui se culpa­bi­li­sait dou­cet­te­ment… C’est vrai que cette prise de conscience était trou­blante, dans tout ce qu’elle syn­thé­ti­sait de déré­lic­tion : se sen­tir empor­tée par l’a­vion comme d’autres par la houle, l’im­puis­sance pour aider les « indi­gènes » qui l’ont pro­té­gée, bref le sen­ti­ment d’être pau­mé entre deux mondes. oui, c’é­tait peut-être un grand moment de télé, de ceux (rare) qui vont au-delà des faits…

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