« Vu à la télé », et salement dézingué !
Je viens de me délecter de deux excellents papiers glanés sur la toile et, plus précisément, sur le site collectif franco-italien de Bella Ciao qui comporte une riche rubrique médias – sans parler du reste.
Première étape, un long papier de Danielle Bleitrach consacré à la dernière émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » dans laquelle s’est fourvoyé un Mélenchon qui, semble-t-il [je n'ai pas vu l'émission], fut littéralement cloué au pilori télévisuel. Qu’allait-il faire dans cette galère ? La question reste centrale s’agissant de ces shows (celui d’Ardisson en tête) qui pervertissent tout propos jusqu’au divertissement – c'est bien le but : détourner de l'essentiel. Pourquoi des politiciens aiment-ils s’y montrer, hein ? L’auteure aborde d’ailleurs la question en passant, mais concentre son analyse sur la forme médiatique du pseudo débat – pseudo en lui-même et pas seulement du fait qu’il soit mené par des amuseurs et non pas par des journalistes (la nuance n’est en l’occurrence qu’anecdotique).
Deuxième étape, d’un tout autre genre : un article du n°24 de CQFD (Ce qu’il faut détruire), intitulé « Le “Oui” repasse en tête ». Un délice de papier dans la tradition des grands pamphlets « à la française » qui se perpétue depuis des siècles – au moins depuis le XVIIIe. Pas de références plus précises qui exposeraient Olivier Cyran à un dommageable gonflage d’ego. J’en ai trop dit, voyez ce début, et poursuivez si le cœur vous en dit, par la magie d’un clic :
« Deux jours après la grosse baffe du 29 mai, Christine Ockrent tenait salon sur France 3. Tout l’ancien régime y était réuni, rose et poudré comme à Versailles, continuant à déguster du Oui comme Marie-Antoinette de la brioche : un maître-sondeur (Stéphane Rozès), un expert aux cheveux oxygénés (Pascal Perrineau), un directeur d’opinion (Serge July), un socialiste (Pierre Moscovici) et quelques autres qui leur ressemblaient comme deux gouttes de verveine. L’un parlait du « front de la conservation sociale » forgé par les électeurs du Non, un autre postillonnait sur leur « xénophobie », un troisième s’affligeait de l’ère glaciaire qu’allait connaître l’Union européenne. Leur baratin déjà mille fois ressassé, mille fois réfuté, et que les urnes venaient de disqualifier pour de bon quarante-huit heures plus tôt, ils nous le resservaient comme au premier jour, vivifié par leur appartenance toute neuve à une minorité rebelle quoique archi-dominante. L’esprit pionnier de Lafayette...
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J’ai oublié de dire deux mots de son émission sur France-Inter, le samedi vers midi, « Vous écoutez la télé », dans laquelle ce Fogiel, comme un premier de la classe, récite les noms de tous les sous-sous-sous-directeurs de toutes les chaînes de télévision du PAF… Un petit exercice hebdomadaire qui n’amuse que lui. Ce petit monde ronronnant de l’audiovisuel qui se regarde le nombril, je trouve cela indécent, quand on voit le monde dans lequel nous vivons. Il y a aurait 1000 sujets plus intéressants à cette heure de grande écoute. Je pense même que je prendrais plus de plaisir à écouter une heure de silence qu’une heure de son émission.