C de coeur, C de gueulePresse-Médias

Coups de pompe au cul de la pub

Aujourd’hui, « Journée mondiale du refus de la misère ». Ça s’arrose ! J’entendais sur France Inter, au p’tit déj’, Guy Carlier balancer sa dynamite matinale. Il pourfend la connerie à la hache, personne ne semble épargné dans son jeu de massacre. Les patrons de la radio vont-ils le supporter aussi longtemps qu’ils l’ont fait avec Alain Rey, autre pourfendeur, autre style ?

Ce matin donc, Carlier s’en est pris à la pub. En particulier celle de la télé (pour une bagnole) montrant un bourgeois qui préférerait voir sa fille marier un pompiste plutôt qu’un médecin. La pub, c’est vraiment du foutage de gueule ; sous prétexte de blague, de Xe degré, on y massacre toute valeur dans la totale vulgarité. Et aussi en toute impunité. Je ne pense pas à la sanction pénale, non. Seulement à celle de l’intelligence qui se rebelle, qui boycotte, qui dénonce – à la Carlier par exemple. Ben non : ça marche ! Ça rapporte un max, ça brasse du pognon, et le tout dans le dos, non : sur le dos de la bêtise et de la misère – ces inséparables.

Côté bêtise, pour ne pas dire connerie, c’est la niaiserie des messages qui polluent notamment les ondes radio. Comme je n’écoute que la radio publique, ça limite les risques, croyè-je. Ben non, fini. Sur Inter, justement, ça cartonne de pire en pire avec des « messages » à la con, rabâchés par dizaines, les mêmes, et dont le principe – un principe fort en pub – consiste à prendre les « cibles » pour des demeurés.

Côté misère c’est plus grave encore. J’y vois l’affront fait aux pauvres (cinq millions estimés, rien qu’en France) par étalage du luxe. Au hasard, je prends « Le Monde » et sa quête effrénée de pognon ; ils ont de grands besoins ces gens-là, pour nourrir leur train de vie. Faut croire qu’ils roulent tous en Mercedes, qu’ils se fringuent chez Boss, marchent en Weston, que sais-je ? Voyez leurs multiples autant qu’indécents suppléments : « montres », « femme » et là, ces jours-ci, « homme » acheté par Dior, Vuitton, Lanvin, L’Oréal.

Monde131006
Et aussi Kenzo, avec << cette image qui devrait faire date dans les sorbonnes d’anthropologie. Ah!, cette vision du mâle touriste déguisé en prolo pour visiter l’habitat des pauvres, pour mieux se fondre dans ce décor tout en simplicité et en nuances de gris… Tiens, manque la musette, quoi c’est-i qu’i va tortorer à la pause, notre manœuvre sur papier chic ?

Tout ça au beau milieu d’une double page pleine d’écrase-merdes pour « nouveaux prolos ». J’ai pris la photo >>, avec mes espadrilles de fin d’été pour la nique.

Les prix ? A la Roland Dumas : 360 euros les moins chères (des tatanes), 6.000 la paire en croco – recommandée pour les excursions en banlieue.

1crasemerdesVoilà pour mon coup de gueule « refus de la misère ». Avec cette formule en prime : La pub est à la réclame ce que le libéralisme est au capitalisme. Traduction vulgaire : y a des coups de pompe au cul qui se perdent.

(Et j’oubliais: vive la liberté de la presse !)

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Une réflexion sur “Coups de pompe au cul de la pub

  • pas mal votre petit redac, ca nous rapelle, la résistance, ls marginals, si vous pouvez nous trouvez des images de propagande mai 1968, dessin de protestant , de la révolution, nous sommes en 2007et nous voulons faire egalité normalement c déja fait.normalement! donc l’egalisation et la fraternisatation des mondes.aude

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