Sommet de Nice. La Françafrique, c’est toujours « cadavéré »
Humeur françafricaine. Voilà, c’est rapport au bal des faux-culs qui vient de se tenir à Nice en l’honneur de la Françafrique, enfin l’« Afrique-France », excusez la manip’ des mots. Grand show sarkozien célébrant l’Amitié en son nouveau culte si désintéressé, n’est-il pas ? Quoi, l’« homme africain » aurait-il donc, depuis le discours de Dakar, intégré l’Histoire ? L’homme (d’État) africain n’est guère rancunier et se laisse aisément flatter. Et que je te passe des mains dans le dos, et que je t’affiche des risettes, et que je te balance des amabilités empesées d’arrière-pensées d’arrière-boutiques. L’aumône et la sébile patientent en coulisse. Sans parler des affaires, car l’homme d’affaires, lui, est pas mal rentré dans l’Histoire… et compte bien y prospérer.
Sur cette magie des mots aussi, j’en dirais bien long. « Afrique-France », après vous, si si, je vous en prie… Comme pour effacer le trouble passé des années coloniales, post et néo-coloniales. Ah mais tout ça date des anciens régimes ! Voici l’ère du « décomplexé » ! Quel complexe, diantre ? Voici l’annonce magique par laquelle tout va devenir simple puisque le petit complexé s’y engage d’un coup de sa baguette (chinoise ?). Un nuage de poudre de perlimpinpin et hop ! oubliés, disparus comme par enchantement les régimes pourris et leurs dirigeants corrompus jusqu’à la moelle ; oubliés les journalistes et opposants en taule ou assassinés ; oubliés les coups d’État, les putschistes sanguinaires, les actuels chefs de junte de Guinée et du Niger !
Non, la Françafrique « l’est pas bien morte » même si, comme dirait le chanteur congolais Zao, tout ça « il est cadavéré ».
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Un sommet du commerce, sommet du pognon et des petites et grandes affaires. Ah elle est belle cette brochette de margoulins ! Afrique terre d’accueil pour les Bolloré, Bouygue et compagnie. La chine mange le pain de nos africains, c’est pas moral. Entendu dans le poste : il est loin le temps où il suffisait de se baisser pour ramasser des contrats. On se penche un peu plus, on fait dans le compassionnel et hop, ça marche !