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Chine-Areva. Combien de milliards la vente d’une usine nucléaire… va coûter à la France ?

Par Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire

Incorrigibles, de nombreux médias célèbrent la prétendue vente à la Chine par Areva - et surtout par son VRP Emmanuel Macron - d'une usine de traitement de déchets nucléaires, alors que le passé a montré que ce genre d'annonce n'est suivi d'aucune concrétisation… ou alors de lourdes pertes financières pour la France !

[dropcap]Rappelons[/dropcap] d'abord qu'il est de tradition que des annonces « fracassantes » soient faites lors des déplacements présidentiels, le champion toutes catégories étant incontestablement M. Sarkozy qui a prétendument vendu des dizaines de réacteurs (y compris à M. Kadhafi en 2007) ou autres installations nucléaires partout dans le monde, pour un résultat bien heureusement égal à zéro.

macron-arevaRien de nouveau avec M. Macron, la « vente » d'une usine de retraitement de déchets nucléaires étant parfaitement fictive à ce jour, remplacée par la signature d'un fumeux « mémorandum pour un accord commercial ».

Les Chinois sont de gens polis qui laissent leurs invités se vanter, mais ils sont aussi parfaitement informés des terribles déconvenues et incompétences affichées par Areva et EDF ces dernières années, du flop gigantesque des EPR (en Finlande et à Flamanville) au scandale inouï des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines Areva du Creusot… dont les deux cuves installées dans les EPR actuellement en chantier à Taïshan.

De fait, si les Chinois achètent vraiment l'usine annoncée, ce qui reste à démontrer, ce sera en imposant à Areva des conditions léonines qui feront que ce seront les Français qui couvriront les pertes financières éventuelles… ou plutôt inévitables lorsque l'on considère les « exploits » d'Areva et EDF sur tous leurs chantiers.

Pour mémoire, l'EPR a été bradé à 3 milliards aux Finlandais en 2004 pour une facture finale de plus de 10 milliards et un chantier de près de 15 ans au lieu de 4 ans et demi annoncés (!) : la France va sous peu être lourdement condamnée en justice internationale et devoir verser des milliards aux Finlandais.

Pour mémoire aussi, les deux EPR « vendus » à la Chine en 2008 ont en réalité été eux aussi totalement bradés : le montant du contrat a été annoncé à 8 milliards mais il comportait la livraison de combustible (sans qu'il soit montré en quoi Areva y aurait gagné de l'argent) : c'est en réalité à 3,66 milliards les deux que les EPR ont été bradés.

Il est évident que cette opération a coûté et coûte encore fort chez à la France, ce qui n'a pas empêché qu'elle soit qualifiée de façon dithyrambique de « marché du siècle » par de nombreux médias qui se gardent bien d'enquêter sur le résultat financier réel.

Aujourd'hui encore, se dépêchant d'oublier leurs propres errements, les mêmes voix se gargarisent à nouveau d'un prétendu « grand succès » de l'industrie nucléaire française, annonçant même qu'il va « sauver Areva ». En réalité, l'industrie nucléaire mondiale est en déconfiture générale et irréversible, comme le montrent les désengagements des groupes allemands RWE et E.ON et la faillite de l'américain Westinghouse.

Pour sa part, la France est plombée par ses boulets Areva et EDF qui sont plus que jamais en déroute industrielle et financière malgré de ruineuses recapitalisations déjà opérées...   et d'autres encore à venir. Sans que leur avis ne soit jamais sollicité, les citoyens de France vont devoir couvrir des pertes colossales qui vont être encore aggravées par les projets absurdes de deux EPR en Grande-Bretagne et d'une usine en Chine.

Loin d'un « renouveau de la politique », le macronisme consiste à continuer et même aggraver les erreurs passées et faire payer le tout par la population en protégeant les privilégiés et les lobbies les plus nuisibles comme celui de l'atome.

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5 réflexions sur “Chine-Areva. Combien de milliards la vente d’une usine nucléaire… va coûter à la France ?

  • Le plus dif­fi­cile c’est cet éter­nel sen­ti­ment d’être pris pour des imbé­ciles par les poli­tiques quels qu’ils soient.
    la conti­nui­té du mépris d’un gou­ver­ne­ment à l’autre…
    Comment s’en sortir ?

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    • Oui ! Et com­ment sor­tir du nucléaire, ce poi­son embus­qué ? Par la catas­trophe, hélas !

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      • Trop d’en­jeux éco­no­miques ( l’é­co­no­mie, cette pseu­do science) gérés par des imbé­ciles cer­tai­ne­ment per­sua­dés d’une forme immor­ta­li­té ou d’une déso­pi­lante étan­chéi­té aux rayons !

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  • Gian

    Le thème de la catas­trophe-qui-fera-prendre-conscience-aux-gens, je le prê­chais inten­sé­ment avant Tchernobyl, et je pen­sais même qu’il fal­lait sou­hai­ter la sur­ve­nue de ladite cata. Et il y a eu Tchernobyl, qui n’a pas empê­ché Fukushima. Comme il y a aujourd’­hui le Sanchi (le pétro­lier ira­nien en Mer de Chine), après l’Amoco Cadiz et l’Exxon Valdez qui devaient pro­vo­quer le sur­saut citoyen. L’inertie de masse est déci­dé­ment impa­rable, le piège abs­cons incon­tour­nable, la des­truc­tion qua­si géné­rale du vivant en cours. Je tiens ce pro­ces­sus iné­luc­table comme seule pos­si­bi­li­té mal­thu­sienne pos­sible, mais qui reste encore à venir.

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    • Alors, il ne res­te­rait qu’à hâter le pro­ces­sus ! Je ne peux ni ne veux m’y résoudre. Pour une rai­son éthique, que je tiens pour un impé­ra­tif caté­go­rique : être en accord avec moi-même et mes prin­cipes que je sou­haite voir appli­qués de manière uni­ver­selle. Même si je pense que je ne les ver­rai pas de mon vivant.

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