Un peu de douceur en attendant la « fin du monde humain »
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[dropcap]C’était[/dropcap] pas la déprime, non, juste le blues : les infos, la « fin du monde humain » comme disait hier sur Arte le Ch’ti commandant Van der Weyden à son Carpentier d’adjoint. [ref] Dans Coincoin et les Z’inhumains, loufoquerie profonde de Bruno Dumont, suite du P’tit Quiquin. [/ref] Oui, sauver l’humanité, ça va être dur ! Tel fut l’objet de mon défrisage. De plus, je revenais de chez le merlan, tout s’explique, tout se tient…
Quant à « sauver la planète », j’ai horreur de cette expression. Toujours cette prétention des « petits hommes », si minus au fond, à tout dominer, maîtriser, commander, décider, ordonner – à commencer par les autres humains, puis les animaux, les plantes, la Terre elle-même. Voyez comme il la maltraite, à défaut de l’aimer. D’aimer la vie. Il la nique comme une pute – passez-moi le mot, que je n’aime pas, mais il s’agit de ça : un comportement de maquereau !
Du harcèlement, oui, du harcèlement planétaire. Et comme la vieille pute de Terre se trouve bien décatie, à force, il lorgne sur une autre, une rousse martienne qu’il n’aura de cesse de fourrager, d’outrager, d’exploiter. Vieux saligaud de terrien avide ! L’année dernière, j’étais encore misanthrope, cette année je deviens humanophobe, ou l’inverse.
La planète, elle s’en fout de ses vermisseaux malfaisants. Ils disparaîtront comme ils sont venus, et elle, elle continuera sa course cosmique, dans l’absurde et infinie Beauté des univers.
Tout de même, on pourra la regretter, cette belle Bleue… Enfin, non, on ne pourra plus. Trop tard.
Une issue peut-être : Vivons heureux en attendant la mort, comme professait Pierre Desproges : « Adieu l'âge vert, je suis dans l'âge mûr. Et l'âge mûr, par définition, c'est celui qui précède l'âge pourri. »
Hasard objectif : voilà que je tombe là-dessus, un document inattendu, la rencontre de la carpe et du lapin. De quoi remonter le moral à nos peuples résignés. Oyez, oyez braves gensses ! [© Document Ina. 24 déc. 1977 , 02min 11s. Tino ROSSI et Georges BRASSENS chantent "Santa Lucia" en duo.]
Étonnant, non ?
Ainsi la Sainte-Lumière nous aura-t-elle touché de sa grâce régénératrice. Avouez que ça paie ! Les deux comparses, a priori si peu compatibles, avaient été fort judicieusement repérés par le ci-devant Desproges. De Brassens, il racontait avoir reçu un coup de fil : – J’aime beaucoup ce que vous faites, Monsieur Desproges ! – Moi aussi, j’aime beaucoup ce que je fais ! Quant à Tino Rossi, il avoua que le jour de sa mort, il reprit « deux fois des nouilles ».
Ah ! je me sens mieux, même dans ce monde inhumain.
Ce jour-là, Desproges avait hésité entre des nouilles et des moules. De source aussi sûre que la mort de Tino, il opta finalement pour des moules.
Merci pour l’Histoire ! J’avais cru entendre « nouilles ». Il y a peut-être une archive ?
https://www.youtube.com/watch?v=52W1Az72w7k
Y a pas photo : c’est bien des moules ! Merci Nanard, merci Leroy. Le jour où Desproges est mort – car « ils » meurent tous, ces gens-là, eh bien, euh…